Après avoir cultivé les talents québécois, l’entraîneur fera briller les pépites du FC Lorient, dans la Ligue 1

Bûcher. Encore bûcher. Et bûcher à un point tel qu’après 11 longues années de dur labeur, notre feuille de route permette de retourner au plus haut niveau.

Ainsi ont été les dernières années de François Bourgeais. Le Français est arrivé au Canada après cinq années à titre de responsable du Centre de préformation du FC Nantes, un club de première division française, ainsi qu’une carrière de près de 250 matchs chez les professionnels.

C’est donc à la recherche de nouveaux défis et d’expériences qu’il a posé ses valises au Québec en janvier 2012. Pendant ce long séjour, il a porté tous les chapeaux imaginables, dont directeur technique et entraîneur-chef d’équipes de la Première Ligue de soccer du Québec (PLSQ), entraîneur-chef du Centre national de haute performance, entraîneur de l’académie canadienne du Paris Saint-Germain et entraîneur-chef au collégial, entre autres. Bref, il a roulé sa bosse.

Non seulement il s’est tenu occupé, mais durant ces années, il a aussi aiguillé plus d’une dizaine de joueurs qui sont devenus professionnels. Qui plus est, certains ont atteint la MLS, comme Charles Auguste et Mohamed Farsi, et un autre, Moïse Bombito, s’est même taillé un poste avec l’équipe nationale canadienne.

PHOTO TIRÉE DU COMPTE INSTAGRAM DU CLUB DE SOCCER SAINT-LAURENT

Au centre, François Bourgeais. Le CS Saint-Laurent a tenu à remercier le Français d’origine pour « tout ce qu’il a fait pour le soccer québécois ».

À force de réaliser de grandes choses avec peu – on y reviendra –, il est tombé dans l’œil de géants. C’est pourquoi, dans les prochains jours, il pourvoira un poste au Centre de formation du FC Lorient, club de première division française.

« Je suis conscient de la très belle opportunité qui m’est donnée et, en même temps, de la reconnaissance qu’un club pro français peut m’accorder », admet Bourgeais au bout du combiné.

« Je suis très content de revenir en France, surtout dans ce club-là et avec ces personnes-là », affirme-t-il.

Je vais être de nouveau stimulé. De nouveau bousculé dans les réflexions sur le jeu, sur les performances des joueurs et sur le plan de l’entraînement. À bientôt 50 ans, je ne trouve pas mieux que cette opportunité que je prends comme promotion.

François Bourgeais

Même si Bourgeais est habitué à être un homme-pieuvre au Québec, cette expérience lui sera précieuse dans ce club breton. Son rôle officiel sera celui d’entraîneur adjoint de l’équipe des moins de 19 ans. Or, dans la semaine, il sera un « entraîneur volant » appelé à côtoyer une pléthore de membres de l’Académie, autant des joueurs que des membres du personnel d’entraîneurs.

« On va me donner le temps de me plonger dans la méthodologie du FC Lorient et d’être au cœur du processus de recrutement, de développement de jeunes joueurs », fait-il remarquer. Ultimement, sa mission sera de faire passer le plus grand nombre de candidats avec l’équipe première.

S’il se sent prêt pour ce défi, c’est parce qu’il y aura un peu du Québec en lui. Et ça va plus loin que sa double citoyenneté.

Être capable d’en faire plus avec moins

PHOTO TIRÉE DU COMPTE INSTAGRAM DU CS LONGUEUIL

François Bourgeais

D’emblée, Bourgeais admet que « ça n’a pas toujours été simple » pendant ses 11 années au Québec et que, parfois, il y a eu « des moments de découragement ». Aidé de ses proches, il s’est retroussé les manches et a poursuivi son acclimatation au milieu du soccer amateur québécois.

Il a dû s’adapter à un public différent, aux contraintes de temps, au climat et aussi « au côté dispendieux de la pratique, qui ralentit le développement dans un certain sens. Ou en tout cas, qui ne l’aide pas », comme il note.

Malgré tout, un paquet de joueurs ont été aidés par Bourgeais pour se rendre chez les professionnels. Si ses méthodes se sont peaufinées au Québec, ce sont surtout des leçons qu’il a tirées de son premier passage en France.

Certains internationaux français comme Jordan Veretout et Léo Dubois ont été sous la charge de Bourgeais à un moment précis. Or, il y a aussi eu des joueurs qui n’ont jamais atteint leur plein potentiel.

Les cheminements des uns et des autres m’ont aidé à affiner mon regard sur l’évolution d’un jeune au sujet de son potentiel. Ça m’a aidé à projeter un joueur dans les trois à cinq ans à venir.

François Bourgeais

« Alors évidemment, ce n’est pas une science exacte et l’erreur est toujours possible. Mais quand on se trompe plusieurs fois – c’est ce qui s’est passé dans mes premières années d’éducateur en France –, eh bien, on apprend de ses erreurs », conclut-il.

Que les noms soient Auguste, Farsi, Bombito ou qu’ils soient encore inconnus du grand public au moment d’écrire ces lignes, Bourgeais ira en France pour faire ce qu’il a fait pendant 11 années au Québec : dénicher et faire briller des pépites.