Il y avait quelque chose de beau, voire d’inspirant, à regarder Bennedict Mathurin et Luguentz Dort se placer l’un devant l’autre pour un entre-deux dans les dernières secondes du deuxième quart opposant les Pacers de l’Indiana et le Thunder d’Oklahoma City, vendredi.

Les deux Québécois, bons amis de surcroît, s’affrontaient pour la deuxième fois cette saison, mais l’image n’en était pas moins forte. Ils sont jeunes, ils sont montréalais, et ils sont tous deux des éléments clés de leur équipe respective…

Lors du dernier duel entre les deux formations, en janvier, Oklahoma City avait eu le dessus par 20 points ; les deux Montréalais s’étaient par ailleurs échangé leurs maillots après la rencontre. Voilà que les Pacers et Mathurin ont pris leur revanche devant leurs partisans, vendredi, malgré l’absence de Tyrese Haliburton et Myles Turner. Ils l’ont emporté 121-117, privant leurs adversaires de deux précieux points dans la course aux séries éliminatoires.

Sans doute nombreux à être à l’écoute, les amateurs québécois ont eu droit à un beau duel entre les deux jeunes joueurs.

Mathurin, déjà un important ingrédient offensif des Pacers, a d’ailleurs souvent fait face à l’imposant Dort, trésor défensif du Thunder, en un contre un.

Assurément déterminé à venger les siens, Mathurin a néanmoins rapidement fait sentir sa présence offensivement en enfilant 10 points lors des deux premiers quarts. En 19 min 14 s de jeu, il avait réussi 80 % de ses tentatives de tirs et trois rebonds alors que les Pacers menaient 65-61.

Dort, plus discret offensivement en début de match, a inscrit 8 points dans le seul troisième quart. De l’autre côté du terrain, il s’est montré solide tout au long de la rencontre, récupérant 7 rebonds défensifs et limitant Mathurin à seulement 5 autres points pour un total de 15. La jeune vedette des Pacers a néanmoins été à l’origine d’un superbe jeu défensif en toute fin de match, empêchant le Thunder d’égaliser dans les dernières secondes.

Deux éléments clés

Au-delà du résultat, cet affrontement était surtout un nouveau rappel aux jeunes basketteurs québécois que tout est possible : le rêve de la NBA est bel et bien accessible. Mathurin et Dort, respectivement âgés de 20 et 23 ans, en sont la preuve.

Mathurin disputait cette année sa première saison dans la NBA. Le choix de premier tour lors du dernier repêchage n’a pas déçu. Dès ses premiers matchs, il a profité de la confiance que lui a accordée son entraîneur Rick Carlisle pour montrer ses habiletés naturelles à foncer au panier. Dès son septième match, il inscrivait 32 points dans une victoire des Pacers face aux Nets de Brooklyn.

PHOTO TREVOR RUSZKOWSKI, USA TODAY SPORTS

Bennedict Mathurin (00)

Le jeune homme respire la confiance, et ça se voit chaque fois qu’il foule le terrain. « J’ai toujours cru que j’allais me rendre ici et je ne suis pas étonné d’y être, avait-il d’ailleurs affirmé à La Presse après son tout premier match dans la NBA, en octobre. J’ai travaillé pour ça et je veux faire en sorte de rester le plus longtemps possible. »

La production offensive du jeune joueur a varié d’un match à l’autre ; il a néanmoins maintenu une moyenne de 16,6 points par match, ce qui le place au deuxième rang des recrues du circuit à ce chapitre. Il a également maintenu un pourcentage de 82,5 % aux lancers francs (340 réussites en 412 tentatives !). C’est sans parler du record qu’il a fracassé, mercredi : il est devenu la recrue avec le plus grand nombre de paniers de trois points de l’histoire des Pacers. Son impact au sein de l’équipe sera grand, et pour longtemps.

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Luguentz Dort (5)

Quant à Dort, cette saison était la première de son contrat de cinq ans et 87,5 millions. Avec ses 17,5 millions par année, il est, faut-il le rappeler, l’athlète québécois le mieux payé, tous sports confondus.

Jamais repêché, le numéro 5 a vu son rôle défensif se consolider cette saison, alors que les efforts de reconstruction du Thunder ont déjà commencé à porter leurs fruits. Dort s’est donc montré moins productif offensivement ; c’est son jeu défensif qui, notamment grâce à son physique et son jeu de pieds rapide, fait de lui un incontournable à Oklahoma City pour les saisons à venir.

Alors que les Pacers ne peuvent plus rêver d’une place en séries éliminatoires, le Thunder est toujours dans la course pour prendre part au tournoi play-in (match de barrage).