Les Expos nous ont quittés il y a 20 ans et ils ne sont pas près de revenir. Le divorce est définitif. Il nous reste une boîte pleine de souvenirs.

L’Autobeaucoup de Gary Carter

ILLUSTRATION ANDRÉ RIVEST, LA PRESSE

L’autobeaucoup de Gary Carter

Le receveur des Expos était immensément populaire… auprès du public. Ce n’était pas toujours aussi évident dans le vestiaire où sa célébrité faisait des jaloux. Au plus fort de sa renommée, Carter a été embauché par Dodge et Plymouth pour faire la promotion d’un nouveau concept automobile : la fourgonnette familiale. La Dodge Caravan, appelée l’autobeaucoup en français s’il vous plaît dans la publicité, allait révolutionner le marché et devenir un des premiers véhicules format géant sur nos routes.

Voyez la publicité de l’autobeaucoup avec Gary Carter

Le maire de Jonesville

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Mack Jones, le maire de Jonesville

La première édition des Expos n’avait rien de glorieux. Ramassis de joueurs abandonnés par leur équipe : des vétérans surpayés en fin de carrière, des jeunes espoirs de deuxième ordre et des joueurs qui n’arrivaient pas à percer l’alignement de leurs anciennes équipes. L’engouement sans bornes des amateurs réclamait pourtant un héros. Dès le premier match auparc Jarry, le voltigeur Mack Jones leur offre ce héros instantané en frappant un long circuit par-dessus les gradins populaires. La section est immédiatement appelée Jonesville et Mack Jones y est élu maire.

Le Grand Orange

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Rusty Staub, le Grand orange

Gourmet et amateur de grands vins, le gentil voltigeur de droite Rusty Staub est devenu la vedette des Expos à leurs premières saisons. Favori des amateurs, ce grand rouquin était le porte-parole idéal pour annoncer l’orangeade Crush. Il a hérité du fantastique surnom de Grand Orange.

Staub n’a pas été le seul à voir son nom associé à un produit alimentaire. Obtenu à peu de frais des Dodgers, Henry Rodriguez connaît une saison phénoménale en 1996. À chacun de ses 36 circuits, les spectateurs inondent le terrain de tablettes de chocolat Oh Henry!

De plus, la femme du lanceur Bryn Smith déclare qu’elle doit aller aux États-Unis pour acheter ses Doritos. Erreur. Les noms de Bryn Smith et Doritos restent à jamais associés…

Voyez la publicité de l’orangeade Crush

Chips, pinottes, Cracker Jack…

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Jean-Guy Black, le roi des pinottes

Jean-Guy Black a vendu des sacs d’arachides dans les gradins pendant plusieurs années. Sa chemise à rayures, son képi et sa bouille sympathique en ont fait le vendeur le plus aimé du stade. Mais c’est surtout l’étonnante précision de son lancer du sac de pinottes qui l’ont rendu célèbre. Même si vous étiez au centre de la 10e rangée du haut, vous n’aviez qu’à lever le bras et le sac vous atterrissait au creux de la main.

Certains soirs, c’était manifestement le lanceur le plus précis du stade.

Voyez Jean-Guy Black, le roi des pinottes !

Bonsoir, elle est partiiiiiiie !

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La plage de Santa Banana

« Heille Linda, mets donc la cassette des Cubs de Chicago contre nos Expos… », disait Elvis Gratton sur la plage de Santa Banana à sa chérie qui préférait celle des Padres de San Diego.

Le baseball est le sport ultime à écouter sur la radio. Sport lent qui laisse de longues pauses aux commentateurs pour divaguer sur toutes sortes de sujets. Le tout entrecoupé de coups d’éclat soulignés par des hurlements soudains des descripteurs. Le roi incontesté a sûrement été Rodger Brulotte et son célèbre : « Bonsoir, elle est partie » qui soulignait chaque circuit de nos Expos.

Bleu, blanc, rouge

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Une casquette très populaire

Le lanceur Bill Lee avait un jour dit de la casquette tricolore des Expos : « Il n’y manque qu’une hélice sur le dessus. » Malgré la disparition des Expos depuis 20 ans, les casquettes des Expos demeurent toujours parmi les plus populaires du baseball majeur. Merci aux rappeurs qui en ont fait un logo iconique.

Vladimir, Vladimir…

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Vladimir Guerrero

Parlant de Brulotte, les dernières éditions de l’équipe lui donnaient peu d’occasions de pousser son fameux hurlement. Heureusement, il y avait Vladimir Guerrero, le joueur le plus talentueux de l’histoire de la concession. Électron libre, Vlad pouvait s’élancer sur une balle un pied à l’extérieur du marbre et la catapulter dans les gradins de droite. Son bras canon lui permettait d’effectuer des relais spectaculaires et il aimait un peu trop s’en servir – parfois au mauvais moment. Son départ a sonné le glas de la concession.

Vente de feu

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Vente de feu au Stade olympique

Au premier rang du baseball majeur, les Expos connaissent la meilleure saison de leur histoire, mais une grève crève-cœur met fin à la saison et aux espoirs de championnat des Montréalais. On se dispute sur l’instauration d’un plafond salarial. Inquiets face à leur rentabilité, les propriétaires de l’équipe procèdent à une « vente de feu » qui sera fatale à la concession. Exit les Ken Hill, Marquis Grissom, John Wetteland et Larry Walker. Un manège qui se répétera de saison en saison. Une entente survient la saison suivante : aucun plafond salarial ne sera instauré et les joueurs sortent grands gagnants de cette convention. Les Expos en sont les grands perdants.

Avec des si, on va en séries

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Blue Monday

Aujourd’hui, six équipes par ligue accèdent aux séries éliminatoires grâce à la règle du meilleur deuxième instaurée en 1995. Que serait-il arrivé si elle avait été établie dès l’arrivée des Expos ?

Les Expos auraient ainsi accédé aux séries en 1979, puis en 1980. En 1981, seule véritable participation aux séries, le circuit de Rick Monday a mis un terme aux rêves de Séries mondiales de nos Amours. L’équipe aurait participé cinq autres fois aux séries entre 1987 et 1996. Au bout du compte, cela signifie que nos Expos auraient accédé aux séries à huit reprises* plutôt qu’une seule dans leur histoire. Qui sait ce qui aurait pu se passer ?

*Le décompte inclut la saison 1994 où les séries avaient été annulées.