L'entraîneur de réputation internationale Michel Larouche a toujours été un homme de défi. Et il aura désormais l'occasion d'en relever un qui lui tient particulièrement à coeur, celui de développer et d'améliorer l'expertise des entraîneurs de haute performance au pays.

Après avoir connu de nombreux succès à titre d'entraîneur-chef du club de plongeon CAMO depuis 20 ans, Larouche a accepté d'occuper un poste similaire auprès de Plongeon Canada.

«Dans mon objectif de carrière, je souhaitais consacrer du temps pour produire de meilleurs entraîneurs et assurer la continuité, a révélé Larouche lundi lors d'une entrevue téléphonique avec La Presse Canadienne. J'ai toujours dit qu'il était important de voir au développement des entraîneurs. C'est un beau défi qu'on me propose et je suis enthousiaste à l'idée de le relever.»

Larouche a été approché par les dirigeants de Plongeon Canada lors des épreuves de sélection olympique en juin dernier et les discussions se sont concrétisées après les Jeux olympiques. L'entraîneur avait d'ailleurs mis les journalistes au parfum, à Pékin, les informant qu'il s'apprêtait à accepter un nouveau poste.

«Dans ce poste nouvellement créé, Michel travaillera avec nos meilleurs entraîneurs juniors et seniors afin d'accélérer leur développement et d'améliorer leur capacité à développer des athlètes qui pourront monter sur des podiums internationaux, a précisé Mitch Geller, directeur technique de Plongeon Canada. Ses connaissances et son expérience au niveau international sont sans pareil. Ses conseils et son expertise contribueront beaucoup à atteindre notre objectif permanent d'être un des meilleurs pays au monde en plongeon.»

Le Lavallois âgé de 49 ans travaillera principalement de chez lui, où il est en train d'aménager son bureau, «mais je me promènerai dans les différents centres sportifs à travers le Canada pour travailler avec les plongeurs et entraîneurs, principalement les athlètes de pointe», a ajouté Larouche.

Il n'a pas encore établi ses priorités, mais il se dit très encouragé par l'excellent potentiel actuellement au Canada.

Sentiment de fierté

Larouche, qui s'est joint au club de plongeon CAMO en 1985 et qui en est devenu l'entraîneur-chef trois ans plus tard, quitte avec un sentiment de fierté.

«Mon objectif comme entraîneur-chef du club a consisté à mettre en place une structure de développement pour amener les plongeurs à un autre niveau.»

Il peut dire mission accomplie puisque non seulement le club a produit de nombreux olympiens au fil de son association - Alexandre Despatie, Emilie Heymans, Philippe Comtois, Annie Pelletier et Myriam Boileau pour n'en nommer que quelques-uns - mais il compte aussi actuellement cinq entraîneurs à plein temps.

Despatie, double médaillé d'argent olympique et triple champion du monde, est le premier à reconnaître que Larouche a joué un rôle déterminant dans son développement.

«Je suis le plongeur que je suis aujourd'hui grâce en très grande partie à Michel», a avoué Despatie, qui a repris son entraînement physique lundi matin.

«Michel est un des meilleurs entraîneurs de plongeon au monde, alors sa nomination est une bonne nouvelle pour notre sport puisqu'il va transmettre toute son expertise et sa vision aux entraîneurs au pays. Et dans son nouveau rôle, il restera très impliqué dans ma préparation avec Arturo (Miranda) et Cesar (Henderson)», a-t-il ajouté.

A Pékin, Despatie avait déjà annoncé que Miranda, son partenaire en synchro qui a pris sa retraite après les Jeux olympiques, et Henderson allaient désormais travailler plus étroitement avec lui.

C'est Aaron Dziver qui succède à Larouche à titre d'entraîneur-chef du club CAMO.

Originaire de Winnipeg, Dziver a mené une carrière de plongeur pendant neuf saisons avant de devenir entraîneur en 1994 au sein des clubs Pan Am de Winnipeg et Dive Calgary. Il a ensuite déménagé au Québec en 1999 afin d'intégrer l'équipe d'entraîneurs du club CAMO.

Dziver a été l'entraîneur attitré de cinq des représentants canadiens aux récents Championnats du monde junior de la FINA en Allemagne, soit Maxim Bouchard, Gabrielle Trudeau, Pamela Ware, Carol-Ann Ware et François Imbeau-Dulac.