Arthur Vichot a fait une brève revue de l'effectif en pénétrant dans l'avion à l'aéroport Charles-de-Gaulle, hier après-midi. Sans surprise, l'ancien champion de France a constaté que le podium serait chèrement gagné aux Grands Prix de Québec et de Montréal. À bord de l'appareil nolisé par l'organisation des courses, il y avait le champion mondial, trois anciens porteurs du maillot irisé et une impressionnante brochette de spécialistes de courses d'un jour.« Tous les ans, c'est relevé », a fait remarquer Vichot à sa descente d'avion, sept heures plus tard, à l'aéroport Jean-Lesage de Québec. Deuxième en 2013, il s'est cassé une clavicule en faisant une chute dans le final, l'an dernier.

« Ce sont de belles courses ProTour, a jugé le coureur de la FDJ, ralenti par un virus cette année. Il y a des points à aller chercher. Il y a maintenant un prestige ici, je pense. Ce sont des courses que tout le monde apprécie. À part les grands leaders qui sont sur la Vuelta, tout le monde est là. »

Vrai, les Chris Froome, Nairo Quintana et Vincenzo Nibali ont choisi d'en découdre sur les routes du Tour d'Espagne. Il n'en demeure pas moins qu'à sa sixième présentation, le doublé Québec-Montréal fait l'envie des équipes et détermine le calendrier de plusieurs grands noms.

« Il aurait été difficile d'avoir un plateau d'athlètes plus relevé au point de vue physique et mental », a affirmé le président des GP, Serge Arsenault.

Durant le dernier Giro, le Belge Philippe Gilbert, vainqueur à Québec en 2011, racontait au Québécois Hugo Houle avoir volontairement fait une croix sur le Tour de France pour arriver au Canada au sommet de sa forme. Avec son compatriote Tom Boonen et le Portugais Rui Costa, Gilbert est l'un des trois anciens champions mondiaux présents cette semaine.

« Québec-Montréal, c'est une grande course du calendrier, incontournable », a affirmé Tony Gallopin, le Français de Lotto Soudal, troisième à Montréal l'an dernier. 

« Ça fait partie des grandes courses d'un jour. Tous les ans, ce sont quand même de jolis noms qui sont au palmarès. Ça montre qu'il y a beaucoup d'intérêt et d'engouement pour cette course et je pense que ça va continuer. »

Pour Romain Bardet, les classiques canadiennes sont devenues un « rituel ». Après sa première victoire d'étape au Tour de France, le puncheur-grimpeur de 24 ans a rythmé son mois d'août en fonction des deux épreuves, lorgnant particulièrement celle sur le mont Royal où il avait terminé cinquième l'an dernier.

« Malgré le fait qu'elles sont relativement récentes, ce sont des courses très ancrées dans notre calendrier, qui deviennent vraiment prestigieuses, a dit Bardet, sixième du Tour 2014. Avec aussi la proximité du Championnat du monde, c'est vraiment un tremplin idéal. »

Ces Mondiaux de Richmond, en Virginie (19-27 septembre), les premiers organisés en Amérique depuis ceux de Hamilton en 2003, ont permis d'attirer une panoplie de prétendants désireux d'éviter les écueils d'un gros décalage horaire.

Le Polonais Michal Kwiatkowski est l'un de ceux-là. Après des abandons au Tour de France et au Tour de Pologne, le champion mondial en titre vise un retour en forme au Québec.

« C'est la meilleure occasion de bien se préparer pour les Championnats du monde, a dit Kwiatkowski, qui s'amène avec une puissante équipe Etixx-QuickStep. J'espère connaître du succès ici et que ma condition est assez bonne pour être en bonne forme à Richmond. »

Photo Erick Labbé, Le Soleil

Tony Gallopin

Photo Erick Labbé, Le Soleil

Hugo Houle

Le bonjour d'Hugo Houle

Au lendemain de l'annonce de sa prolongation de contrat de deux ans avec AG2R La Mondiale, Hugo Houle est venu piquer une jasette avec les journalistes, hier après-midi, à l'aéroport de Québec. Le Québécois de 24 ans a ensuite renoué avec ses coéquipiers à leur descente d'avion. Il a longuement discuté avec Romain Bardet, qui s'intéressait à ses essais effectués la semaine dernière au vélodrome de Milton en vue d'améliorer sa position de contre-la-montre. Un peu à court de courses depuis le mois dernier, Houle ne sait pas comment son corps répondra cette semaine. Il aimerait finir dans le premier groupe au GP de Québec, où son équipe pourra compter sur trois leaders de renom en Bardet, Alexis Vuillermoz et Jan Bakelants. « Je ne cacherai pas que j'ai encore du travail à faire pour espérer monter sur le podium ici », a dit l'athlète de Sainte-Perpétue.