David Veilleux, qui a marqué l'histoire du cyclisme québécois en participant au dernier Tour de France, prendra sa retraite à l'issue du week-end, après avoir participé aux Grand Prix cyclistes de Québec et Montréal.

Le Québécois poursuivra plutôt ses études à temps plein en génie mécanique à l'université Laval, tout près des siens, lui qui est originaire de Cap-Rouge.

Cet été, Veilleux est devenu le premier Québécois à participer au Tour de France. Pierre Gagnon, qui était né en France, mais dont la famille avait déménagé au Québec quand il avait 14 ans, a participé à l'épreuve mythique en 1937 en tant que Canadien.

Gagnon avait abandonné dès la première étape tandis que Veilleux, qui jouait un rôle de soutien au sein de l'équipe Europcar, a complété la 100e présentation du Tour de France au 123e rang, le 21 juillet dernier.

C'est d'ailleurs depuis la fin de la Grande Boucle qu'il mûrit sa décision.

«Après le Tour, j'ai un peu fait le bilan de ma saison. Il n'y a pas eu d'élément déclencheur en tant que tel, c'est plutôt une décision qui s'est prise sur plusieurs semaines. Plusieurs facteurs auront contribué à ce que je prenne cette décision-là.»

Le cyliste de l'équipe Europcar estime avoir fait le tour du jardin au niveau sportif.

«J'ai atteint mes objectifs au niveau sportif, je les ai même dépassés. Il est maintenant important pour moi d'atteindre les objectifs dans ma vie. Au cours des deux prochaines années, ce qui sera le plus important ce sera de terminer mon diplôme, qui a été commencé il y a plus de cinq ans déjà en génie mécanique.»

Âgé de 25 ans, Veilleux aurait encore pu courir pendant de nombreuses années sur le circuit professionnel, mais ce n'est pas ce qu'il avait en tête.

«C'est sûr que je pourrai peut-être regretter ma décision, a-t-il avoué. Mais je ne pense sincèrement pas que ce sera le cas. Je ne me suis jamais vu avoir une carrière très, très longue, jusqu'à 35, 40 ans. Ça, c'est clair pour moi depuis le début. Je voulais atteindre mes objectifs et je ne me voyais pas continuer une décennie encore. Je suis très content. C'est beaucoup de sacrifices que je me suis imposés au cours des dix dernières années. Je suis à l'aise avec ma décision.»

Une décision qui n'a quand même pas manqué de surprendre quelques personnes dans son entourage.

«C'est certain qu'au niveau de l'équipe, des commanditaires, ils ont été assez surpris, a raconté Veilleux. Mais mes amis proches comprennent mon choix. Ils s'en doutaient d'ailleurs un peu. Ils me connaissent bien, alors il y a moins de surprise parmi eux.»

Celui qui a joué un rôle de soutien envers ses coéquipiers au Tour de France ne s'attend pas à voir un retour d'ascenseur pour la course de Québec, en quelque sorte dans sa cour arrière.

«Je ne sais pas, mon rôle est loin d'être défini. Personnellement, je ne suis pas dans ma meilleure forme de la saison, alors je ne m'attends pas vraiment à être protégé. On verra dans les prochains jours. C'est une question qu'on aborde le matin même de la course.»