Le Suisse Fabian Cancellara a devancé Sep Vanmarcke au sprint final pour remporter la Classique Paris-Roubaix pour la troisième fois de sa carrière, dimanche.

Cancellara était le favori pour remporter l'épreuve de 254,5 kilomètres à la suite de l'abandon de Tom Boonen et Peter Sagan.

Le cycliste de l'équipe RadioShack Leopard a repoussé les attaques de Vanmarcke pour franchir le fil d'arrivée en cinq heures, 46 minutes et 13 secondes.

«Au bout du compte, je dois admettre que j'ignore comment j'y suis parvenu», a dit Cancellara. «Quand je regarde comment la course s'est déroulée, tout le monde contre notre équipe, contre moi... Je ne sais pas. J'ai dû prendre une décision parce que j'ai vu que l'équipe était en difficulté après que nous ayions perdu quelques gars, mais ça c'est Paris-Roubaix, c'est la course. J'ai continué de me battre, je n'ai jamais abandonné.»

Il s'agissait de la troisième victoire majeure de Cancellara sur le circuit mondial en trois semaines, après celles acquises au E3 Harelbeke et au Tour des Flandres.

Niki Terpstra a devancé Greg Van Avermaet pour grimper sur la troisième marche du podium, 31 secondes derrière Cancellara.

Zdenek Stybar était aux trousses du duo de tête, mais ses espoirs sont disparus après qu'il eut heurté un spectateur à 15 km de l'arrivée. Il a terminé sixième.

Peu de temps auparavant, le coéquipier de Stybar au sein de l'équipe Omega Pharma-Quick Step, Stijn Vandenbergh, a aussi été victime d'une chute au Carrefour de l'Arbre après avoir heurté un spectateur.

De nombreuses autres chutes ont marqué le parcours, qui comprenait 27 secteurs en pavés, et qui est surnommé - avec raison - «l'Enfer du Nord».

Les Québécois Guillaume Boivin (Cannondale), Hugo Houle (AG2R La Mondiale) et David Veilleux (Europcar) ont d'ailleurs tous abandonné en cours de route.

Si Veilleux vivait l'expérience Paris-Roubaix pour une troisième fois, c'était une première participation pour Boivin, de Longueuil, et Houle, de Sainte-Perpétue.

«En ne terminant pas la course, je n'ai pas pu vivre à 100 pour cent ce que c'était, mais pour ce que j'ai vécu, c'était assez impressionnant. Ça roulait vraiment vite. En plus des secteurs pavés, il y avait beaucoup de poussière qui remontait, ce qui rendait les choses encore plus difficiles. C'est vraiment une belle expérience à vivre», a affirmé Houle, qui a été victime de pas une, mais bien trois crevaisons dans des secteurs pavés, ce qui a causé son abandon.

Boivin avait pour sa part déjà participé à cette course en tant que junior, mais c'était son baptême chez les seniors et il avait les ambitions d'obtenir un bon résultat avant d'être affaibli par un virus au cours de la dernière semaine.

«Je ne m'étais jamais senti aussi bien sur mon vélo avant d'être malade, a-t-il mentionné. Je me sentais quand même bien aujourd'hui (dimanche), et j'ai même pris part à l'échappée en début de course. Nous pensions bien que c'était la bonne, mais nous n'avons pas été en mesure de prendre plus de 40 secondes d'avance sur le peloton.

«À la première zone de ravitaillement, je me suis arrêté pour des raisons mécaniques. L'effort violent m'a donné mal à la tête et j'avais les bronches et les sinus complètement bloqués, donc on a arrêté la course. Je vais rencontrer le médecin et voir si je ne dois pas prendre une semaine de repos», a conclu Boivin.