Le gouvernement américain devrait se joindre à la plainte pour fraude visant Lance Armstrong déposée par son ex-coéquipier Floyd Landis, a estimé dimanche le président de l'Agence américaine antidopage (Usada) Travis Tygart dans l'émission 60 Minutes sur CBS.

Le patron de la lutte antidopage aux États unis a également déploré qu'Armstrong, déchu de ses sept Tours de France (1999-2005) et radié à vie en octobre, ait «exonéré» la Fédération internationale de cyclisme (UCI) durant ses aveux de dopage, diffusés à la télévision il y a dix jours.

«Le gouvernement devrait se joindre à la plainte (de Landis), a estimé Travis Tygart. J'ai été surpris quand l'enquête fédérale (visant Armstrong et l'équipe US Postal) a été refermée (en février 2012) malgré les mêmes éléments que nous avons ensuite recueillis et je serais sous le choc si le ministère de la Justice ne se joignait pas à cette plainte. Je pense que c'est à un jury de décider si les dizaines de millions de dollars d'argent public utilisés par Lance Armstrong et ses associés (de l'US Postal) devraient être remboursés.»

Si l'ancien cycliste est reconnu coupable d'avoir trompé le gouvernement en camouflant un programme de dopage au sein de l'équipe US Postal, il s'expose à devoir rembourser environ 90 millions de dollars, c'est à dire trois fois la somme que le gouvernement aurait versée à la formation cycliste.

Travis Tygart a aussi considéré que l'Américain avait été clément envers l'UCI lors de ses aveux devant Oprah Winfrey.

«En gros, il a exonéré l'UCI. Selon nos informations et selon les preuves, la situation est différente (de ce qu'Armstrong a dit sur l'UCI), a expliqué le président de l'Usada. Je pense que le rôle joué par l'UCI dans l'escroquerie d'Armstrong est bien plus important qu'il n'a voulu l'admettre.»

Selon la presse américaine, l'Américain ne se présentera pas devant l'Usada d'ici au 6 février, date butoir fixée par Tygart pour qu'il vienne témoigner sous serment devant son agence. Armstrong serait en effet enclin à se livrer devant l'UCI et sa commission «vérité et réconciliation».