Le président de l'Union cycliste internationale, Pat McQuaid, affirme qu'il désire que le Tribunal Arbitral du Sport se prononce sur le cas de dopage d'Alberto Contador. Des soupçons pèsent en effet sur des dirigeants espagnols qui auraient fait l'objet de pression politique pour renverser la suspension proposée d'un an au vainqueur du Tour de France.

McQuaid a déclaré que ce recours était «quelque chose que nous devons faire» pour le bien du sport.

Contador a été blanchi de dopage par la Fédération espagnole de cyclisme après avoir invoqué l'ingestion par inadvertance de viande contaminée pour expliquer son test positif survenu le 21 juillet, journée de repos au Tour de France l'an dernier.

«La fédération espagnole a fait l'objet d'énorme pression de l'extérieur, y compris du premier ministre et ainsi de suite, a prétendu McQuaid à l'Associated Press en marge des championnats du monde de cyclisme sur piste. Donc, ça laisse beaucoup de doute dans les esprits quant à savoir s'il y avait ou non une influence.

«Ils ont dit qu'il n'y avait pas eu d'influence, mais la perception est que ce pourrait être le cas. Afin de dissiper tous les doutes, il est important d'en référer à un organisme indépendant ... comme le Tribunal Arbitral du Sport.»

L'UCI a annoncé en septembre dernier que Contador avait été provisoirement suspendu après qu'on eut trouvé des traces infimes de clenbutérol dans son organisme. Elle avait demandé à la Fédération espagnole d'enquêter.

Un comité de discipline espagnol a initialement proposé une suspension d'un an en janvier. Les avocats de Contador ont ensuite offert de nouvelles preuves et il a été blanchi trois semaines plus tard.

Quelques jours avant cette décision, le premier ministre espagnol Jose Luis Rodriguez Zapatero avait déclaré: «il n'y a aucune raison juridique pour justifier la sanction Contador.»

L'Agence mondiale antidopage dispose de trois semaines pour décider de se joindre à l'appel de l'UCI. Ses règles permettent toutefois aux athlètes d'échapper à une sanction s'ils peuvent démontrer qu'il n'y a pas «faute ou négligence» de leur part.

Il appartient maintenant au plus haut tribunal du sport de décider.

«Nous accepterons leur décision, a dit McQuaid. Je pense pour la crédibilité du sport, pour les fans de cyclisme, pour la famille du cyclisme et tout le monde, il est important d'obtenir un jugement dans lequel tout le monde croit.»