L'ancien gérant d'Alberto Contador, Johan Bruyneel, défend la théorie du triple champion du Tour de France selon laquelle son test positif pour dopage aurait été causé par l'ingestion de viande contaminée.

Contador a été suspendu provisoirement par l'Union cycliste internationale (UCI) après que des traces de clenbutérol, une substance illégale, eurent été découvertes dans un échantillon d'urine pris lors du Tour en juillet.

«Je connais Alberto, j'ai travaillé avec lui pendant trois ans. Personnellement, je ne peux pas croire qu'il soit coupable, a dit jeudi à l'Associated Press Bruyneel, qui a été le gérant de Contador avec les équipes Discovery Channel et Astana. Je crois qu'il est tout à fait plausible que le résultat positif eut été causé par un morceau de viande contaminée ou par un supplément, mais les résultats ont indiqué que les échantillons A et B étaient positifs.

«C'est maintenant les autorités qui doivent gérer la situation, et je crois que c'est un sujet délicat puisqu'il est possible d'avoir un test positif même s'il n'a rien consommé d'illégal. J'en suis convaincu. Je me sentirais mal pour lui si jamais c'était le cas et qu'il soit suspendu, même si sa sentence est réduite.»

L'UCI a indiqué qu'elle avait détecté le clenbutérol dans l'échantillon pris le 21 juillet, au dernier jour de repos du Tour. Une personne au fait des résultats des tests a confié à l'AP mardi qu'un échantillon d'urine de Contador pris le jour précédent contenait un taux anormalement élevé de résidus de plastique. Cela pourrait signifier qu'il aurait reçu une transfusion de son propre sang durant le Tour de France.

«Je ne crois pas que ce soit pertinent, puisque ça ne fait pas partie du problème, a dit Bruyneel après une conférence interdite aux médias à Londres. Je crois que les faits sont qu'on a retrouvé 50 picogrammes de clenbutérol dans son échantillon d'urine et que cela doit être expliqué.»

Contador a mis au défi les autorités du monde cycliste de congeler ses échantillons d'urine et de sang jusqu'à ce qu'une technologie permette de démontrer qu'il n'a pas utilisé de substance illégale lors du Tour de 2010.

Bruyneel aimerait aussi que les échantillons des cyclistes de son équipe RadioShack soient congelés, mais seulement si le processus de détection de transfusions autologues est valide à 100%.

«Si le test est efficace, alors je dirais oui, mais il faut que ce soit légalement correcte et qu'il n'y ait aucune possibilité d'erreur, a-t-il dit. Il n'y a rien de pire que de condamner un athlète alors que nous ne sommes pas certains à 100% qu'il ait commis quoi que ce soit.»