Prenez l'alignement du prochain Tour de France, ajoutez-y un maillot à la feuille d'érable, et vous obtenez la couleur du peloton qui sillonnera les rues du Vieux-Québec et du mont Royal, les 10 et 12 septembre prochain, dans le cadre de la première présentation du Grand Prix cycliste ProTour.

À 75 jours de l'événement, inédit en Amérique, les organisateurs ont dévoilé mardi le nom des 23 équipes qui prendront le départ des deux épreuves. On savait que les 18 formations étiquetées ProTour y seraient. Idem pour Cervélo TestTeam, dont fait partie le Québécois Dominique Rollin, et l'américaine BMC, qui bénéficient d'un statut particulier. S'ajoutent à ce groupe sélect deux équipes françaises, BBox Bouygues Telecom et Cofidis, ainsi qu'une équipe nationale canadienne, qui sera dirigée par Steve Bauer.

Ce qu'on ne sait toujours pas, c'est l'identité des quelque 180 coureurs qui traverseront l'Atlantique dans un vol nolisé Paris-Québec le 7 septembre prochain. Les directeurs auront jusqu'à 72 heures avant le départ de la première course, à Québec, avant de soumettre leur liste finale de 10 coureurs (huit partants et deux remplaçants). Chaque équipe du ProTour dispose d'un effectif pouvant aller jusqu'à 30 coureurs. Sans compter les aléas du calendrier, de la forme du jour, de la santé et des objectifs. Le portrait sera plus clair à quelques jours du départ seulement.

«C'est une première, a rappelé Serge Arsenault, président du Grand Prix cycliste. Ce qui m'intéresse, ce n'est pas qui va courir, c'est qui va assister aux Grands Prix. C'est la réponse du public. Les grands vont être là de toute façon, je ne m'en fais pas.»

L'organisation a quand même annoncé la présence du champion du monde Cadel Evans, qui étrennera son maillot arc-en-ciel une dernière fois avant de le défendre chez lui, à Melbourne, le 3 octobre.

BMC, l'équipe d'Evans, a été l'une des premières à confirmer sa participation aux courses québécoises, l'automne dernier. Selon Marcel Leblanc, directeur exécutif du Grand Prix cycliste, John Lelangue, directeur sportif de BMC, lui a réitéré au printemps que Québec et Montréal faisaient partie des plans de son coureur vedette. «J'ai rencontré John Lelangue au Tour des Flandres et c'était déjà clair dans sa tête qu'(Evans) venait ici», a dit Leblanc mardi. Le vétéran américain George Hincapie et l'Italien Alessandro Ballan, ancien champion du monde, font aussi partie de la liste des engagés chez BMC.

Quant à une participation de Lance Armstrong, qui entreprendra son dernier Tour de France à 38 ans, Arsenault n'y croit pas vraiment. «J'aimerais qu'il soit ici comme spectateur», a dit le président. Radioshack, l'équipe d'Armstrong, aura nécessairement un alignement de haute tenue, car elle n'a pas été invitée au Tour d'Espagne, qui se déroulera en même temps que les courses québécoises.

Bauer dirigera l'équipe canadienne

Steve Bauer ne s'attend pas non plus à voir Armstrong prendre le départ, rappelant que son ex-coéquipier avait depuis longtemps l'habitude de conclure sa saison avec le Tour. «C'est OK. Avec le niveau des équipes et le nombre de champions, on n'a pas nécessairement besoin de Lance, a affirmé l'ancien maillot jaune. De toute évidence, le facteur Lance est immensément important pour un succès de foule. Mais de toute façon, le sport devra se passer de Lance, alors ce n'est pas une mauvaise chose. Ce sera une belle course.»

Bauer aurait souhaité y être au volant d'une voiture de son équipe SpiderTech propulsée par Planet Energy, mais un règlement de l'UCI interdit la présence d'une équipe dite continentale dans une course ProTour. Le plus grand cycliste canadien de l'histoire a tenté en vain de faire fléchir les bonzes de l'UCI. Un compromis a été trouvé: Bauer dirigera une équipe canadienne... commanditée par SpiderTech.

Si les meilleurs Canadiens (Rollin, Ryder Hesjedal, Michael Barry, Svein Tuft, Christian Meier) courront sous les couleurs de leur équipe professionnelle respective, les autres tenteront donc de recevoir une invitation de l'équipe nationale. Pour l'heure, 16 coureurs font partie de la «longue liste», qui sera réduite à 12 au mois d'août puis à huit au moment du départ. La moitié sont des membres de SpiderTech, dont François Parisien, Martin Gilbert, Bruno Langlois, Keven Lacombe, Éric Boily, Guillaume Boivin et David Boily. Le vétéran Charles Dionne et David Veilleux sont aussi du nombre.