Le directeur sportif de l'équipe RadioShack, Johan Bruyneel, s'est dit «furieux» mardi après l'annonce la veille de la non-sélection de sa formation pour le prochain Tour d'Espagne (28 août-19 septembre), estimant qu'il devait y avoir «d'autres raisons» que sportives.

«C'est une décision qui me rend furieux», a affirmé Bruyneel avant le départ de la 4e étape du Tour de Suisse, quelques heures après s'être déclaré dans un communiqué «surpris» et «sans voix» devant cette décision qu'il ne peut «pas accepter ni comprendre».

«J'ai reçu un courriel pendant la course (la troisième étape du Tour de Suisse). J'ai appelé l'organisateur Javier Guillen pour avoir une explication. Il m'a dit que parmi les autres équipes candidates à une des six invitations il avait de meilleures options au niveau sportif», a raconté le directeur sportif belge.

«Je pouvais m'attendre à toute autre raison que celle-là, nous allions amener une équipe avec (Levi) Leipheimer, (Andreas) Klöden, (Chris) Horner, (Haimar) Zubeldia et (Jani) Brajkovic. C'est difficile de trouver mieux...», a-t-il poursuivi.

«Il doit y avoir d'autres raisons», a-t-il estimé.

«D'après l'explication que j'ai eue hier, il y d'autres choses qui se passent. Est-ce que c'est parce qu'on a choisi de ne pas faire le Giro et que les trois Grands Tours fonctionnent ensemble? Est-ce que c'est parce qu'il ne m'aime pas? Je commence à me poser la question...», s'est interrogé Bruyneel, qui a dirigé toutes les équipes dans lesquelles Lance Armstrong a couru depuis son retour à la compétition après un cancer en 1998.

Tant Armstrong que Bruyneel ont récemment été accusés par leur ancien coéquipier Floyd Landis d'avoir eu recours au dopage pendant la carrière du champion américain, une accusation que tous deux ont catégoriquement démentie.

Le Belge a ajouté qu'il voulait maintenant «se battre pour les intérêts des équipes cyclistes» pour que les organisateurs de courses «n'abusent pas» de leur pouvoir.

«C'est un exemple qui montre que notre sport n'est pas correctement structuré et que le pouvoir n'y est pas convenablement réparti. Les équipes doivent avoir plus de pouvoir», a-t-il estimé, évoquant le modèle des clubs de soccer et des écuries de Formule 1.

«Changer l'organisation de notre sport est une chose à laquelle je pense depuis deux ou trois ans. C'était une motivation. Depuis hier, c'est devenu une mission», a-t-il affirmé.

John Lelangue, le manageur de l'équipe BMC du champion du monde Cadel Evans, a lui indiqué que sa formation, également non retenue pour la Vuelta, n'avait «pas été candidate» à une invitation.