Le cycliste Riccardo Ricco, contrôlé positif à l'EPO pendant le Tour de France 2008, s'est vu infliger jeudi une suspension de deux ans par le Comité national olympique italien (CONI).

Le sportif de 24 ans, surnommé le «Cobra», a été suspendu d'une part pendant 18 mois pour avoir été contrôlé positif, selon le communiqué publié par le CONI sur son site internet.

Il a été d'autre part sanctionné de six mois de suspension pour avoir eu des contacts avec le Docteur Carlo Santuccione, un médecin soupçonné de pratiques dopantes à l'origine de l'enquête «Oil for drugs», alors que ce dernier est interdit à vie de soigner des sportifs depuis décembre 2007.

Le tribunal a eu la main plus lourde que le parquet qui avait requis lundi 20 mois de suspension à l'encontre du cycliste.

Selon une source proche du CONI, cette différence s'explique par le fait que le tribunal a tenu compte de la collaboration du cycliste avec la justice pour réduire sa peine pour le seul délit de dopage, alors que le parquet souhaitait que cette réduction de peine s'applique aux deux infractions.

Ricco risquait un maximum de deux ans et demi de suspension pour les deux délits.

Le CONI précise que la sanction sera levée le 30 juillet 2010. Ricco avait été suspendu provisoirement le 31 juillet 2008.

Le jeune cycliste s'est déclaré «très déçu et amer» par la sanction, ajoutant qu'il avait espéré «davantage de compréhension», cité par l'agence Ansa.

«J'ai fait une erreur et il est juste que je la paye mais je préfère maintenant laisser s'exprimer mes avocats», a-t-il ajouté, visiblement secoué par sa suspension.

Ces derniers ont indiqué qu'ils prendraient une décision sur un éventuel recours devant le Tribunal arbitral du sport (TAS), basé à Lausanne (Suisse), après avoir pris connaissance des attendus de la décision.

Ricco avait gagné deux étapes du Tour de France, à Super-Besse et à Bagnères-de-Bigorre avant d'être rattrapé le 17 juillet par un contrôle positif (à l'issue de la 4e étape à Cholet) au CERA, une EPO à effet retard qui n'avait jamais été détectée.

De nombreux sportifs croyaient cette substance indécelable.

Le coureur qui a été licencié le 18 juillet par l'équipe Saunier Duval a été mis en examen le même jour par le parquet de Foix (sud-ouest) pour «utilisation de substance classée vénéneuse par le Code de la santé publique».

Après avoir nié pendant deux semaines, Ricco a finalement avoué s'être dopé le 30 juillet devant le parquet antidopage du CONI.

«Avant le Tour, j'ai commis une erreur, j'ai pris le produit dont tout le monde parle. J'ai commis cette erreur seul», avait alors déclaré le coureur à l'issue de son audience devant le parquet antidopage du CONI.

«Après le Giro (où il avait terminé deuxième), j'étais fatigué dans la tête et dans les jambes. Au Giro, j'étais propre, et puis le mercredi avant de partir (pour le Tour de France)... C'est une erreur de jeunesse», avait-il ajouté.