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La MLS et le plafond salarial

Existe-t-il vraiment un plafond salarial ? Messi-Suárez-Alba-Busquets ; la limite de joueurs désignés est-elle de trois ?

Robert Wistaff

Réponse de Jean-François Téotonio :

La limite est bel et bien, encore à ce jour, de trois joueurs désignés : chez l’Inter Miami, les trois sont Lionel Messi, Sergio Busquets et Leo Campana. Le CF Montréal n’en a qu’un : Victor Wanyama. Miami s’est servi des différents mécanismes de la MLS pour s’assurer que la somme de ces salaires soit conforme au plafond salarial de la ligue, qui est de 5 470 000 $ US. En 2024, la somme maximale qu’un club peut payer à un joueur régulier est de 683 750 $. À partir du moment où sa charge budgétaire est supérieure à ce montant, deux options s’offrent aux clubs : le convertir en joueur désigné et le payer la somme désirée, ou utiliser du « TAM » (argent d’allocation ciblé), l’un de ces mécanismes.

Qu’entend-on par « charge budgétaire » ? Il s’agit de la somme du salaire annuel du joueur et d’une partie des frais de transfert (le montant divisé en années de contrat) que le club a payés pour en faire l’acquisition. Le tout constitue le montant comptabilisé sur la masse salariale de l’équipe annuellement, soit la charge budgétaire. Ainsi, Jordi Alba n’est pas un joueur désigné. Luis Suárez non plus. Les deux seraient sous des contrats payés avec du TAM. L’Inter a quand même dû faire de la place sur son effectif pour libérer du salaire sous le plafond, laissant notamment aller Gregore et DeAndre Yedlin en début de saison.

Maintenant, est-ce que la MLS a été permissive sur certains aspects de ses règles pour ne pas entraver les acquisitions prestigieuses de Miami ? On l’insinue ici et là. Est-ce qu’elle s’est montrée créative, en incluant Apple TV et Adidas dans les termes de son contrat de plus de 20 millions, pour réussir à attirer Lionel Messi l’an dernier ? Absolument.

Le temps de glace

Pourriez-vous expliquer comment on mesure le temps de jeu de chaque joueur au hockey au cours d’un match ? Et même parfois au cours d’une présence ?

JP Hotte

Réponse de Jean-François Téotonio :

PHOTO JAYNE KAMIN-ONCEA, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Bon an mal an, le défenseur des Kings de Los Angeles Drew Doughty est parmi les meneurs pour le temps de jeu, avec plus de 25 minutes en moyenne par partie.

Chaque joueur porte une puce, cousue dans son chandail, qui suit ses mouvements. Il y a aussi des capteurs dans la rondelle. Chaque enceinte de la LNH possède aujourd’hui au moins 14 caméras qui détectent les signaux infrarouges que ces capteurs émettent. On parle de 60 signaux par seconde envoyés par les capteurs de la rondelle, et de 15 par seconde pour les puces dans les chandails. Tout cela permet d’établir des millions de données par match. Les équipes y ont accès depuis 2021, et ces statistiques sont maintenant disponibles publiquement sur le site web NHL EDGE depuis 2023.

Auparavant, c’était calculé par des officiels de la LNH en présentiel dans les amphithéâtres. Aujourd’hui, avec cette nouvelle technologie, une seule personne reste en poste pour s’assurer que les capteurs effectuent la bonne lecture, et les corriger s’il y a lieu.

Les échanges après la date limite

Dans la LNH, après la date limite des transactions, les échanges sont-ils complètement interdits ?

Jean Dufresne

Réponse de Simon-Olivier Lorange :

PHOTO CHARLES LECLAIRE, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Arnaud Durandeau a été acquis par le Canadien après la date limite des transactions. Il évolue pour le Rocket de Laval, dans la ligue américaine.

Non, ils continuent d’être permis. Le Canadien l’a prouvé en échangeant Nathan Légaré aux Devils du New Jersey en retour d’Arnaud Durandeau il y a quelques jours à peine. Des joueurs peuvent aussi être réclamés au ballottage. En réalité, le nom complet de cette infâme journée devrait être « date limite des transactions pour l’admissibilité des joueurs à des matchs de la LNH ». En effet, tout joueur sous contrat échangé après cette date ne pourra jouer de matchs, en saison comme en séries éliminatoires, dans la LNH. En contrepartie, si les joueurs sont déjà dans les mineures (comme Légaré et Durandeau), ils pourront jouer dans les séries de la Ligue américaine.

Retirer son gardien en prolongation

Une équipe a récemment retiré son gardien en prolongation pour espérer gagner les deux points au classement. Or, j’ai lu que si cette équipe encaissait un but dans son filet désert, elle ne récolterait aucun point. Qu’en est-il ?

Michel Morier

Réponse de Simon-Olivier Lorange :

PHOTO STACY BENGS, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Le 10 mars contre les Predators de Nashville, Minnesota a remplacé Marc-André Fleury (29) après 3 min 30 s de jeu en prolongation pour évoluer à 4 contre 3. Vingt secondes plus tard, Matt Boldy a donné la victoire au Wild.

C’est exact. Nous sommes nombreux à avoir appris l’article 84.2 du livre des règlements de la LNH lorsque le Wild du Minnesota a retiré son gardien en prolongation contre les Predators de Nashville le 10 mars dernier. En effet, si une équipe décide d’agir ainsi, elle n’aura aucun point de consolation si elle perd la rencontre. Il existe toutefois une exception si le gardien a retraité au banc parce qu’une punition était annoncée et que le club en attaque marque accidentellement dans son propre filet.

Caufield, as passeur

Nous voilà rendus, partisans du CH, avec l’as buteur Cole Caufield devenu un passeur. Avec l’importance grandissante des statistiques avancées dans la LNH, ne devrait-il pas exister un raffinement dans la comptabilisation des passes pour séparer les passes savantes qui ont mené à des ouvertures béantes « et le but ! » de celles qui ont contribué de façon indirecte ?

Jean-François L’Heureux

Réponse de Simon-Olivier Lorange :

PHOTO CHARLES LECLAIRE, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Cole Caufield dominait le CH après 67 matchs cette saison avec 13 mentions d’aide primaires à cinq contre cinq.

Pour y voir plus clair, il y a, le plus simplement du monde, la statistique des mentions d’aide primaires, c’est-à-dire le dernier joueur à avoir touché à la rondelle avant un but – et non pas les deux derniers. Vous serez heureux d’apprendre que Caufield dominait le CH après 67 matchs cette saison avec 13 de ces mentions d’aide à cinq contre cinq. Toutes phases de jeu confondues, il arrivait deuxième (20) après Nick Suzuki (23). Les deux attaquants demeuraient toutefois très loin du meneur de la ligue au moment d’écrire ces lignes ; sans surprise, il s’agissait de Connor McDavid, avec 51. Il existe aussi, dans les statistiques avancées, la notion de « shot-assist » – littéralement les mentions d’aide sur les tirs décochés, sans égard aux buts marqués. Les sites qui en font la compilation sont toutefois rares, et il faut payer pour y accéder.