En cette journée des Oscars, les journalistes de l’équipe des Sports répondent à une question liée au cinéma.

Nicholas Richard

Les allées verdoyantes de l’Augusta National, la Magnolia Lane, les azalées et le polo rouge au 18trou. Le décor est déjà magnifique. Alors, ajoutez à ces couleurs l’histoire invraisemblable de Tiger Woods, qui, à 43 ans, remporte son cinquième titre au Tournoi des Maîtres en 2019. Un triomphe que plus personne n’attendait compte tenu du passé récent du plus grand golfeur de l’histoire. De ses ennuis de santé en passant par son divorce houleux et ses problèmes avec la justice, conclure le film d’une vie aussi mouvementée par la victoire la plus acclamée de l’histoire de ce sport serait absolument exquis sur grand écran. Rappelez-vous à quel point sa célébration, les deux bras dans les airs, après avoir calé un court roulé pour la victoire a été salvatrice pour le champion. Déjà des candidats émergent pour interpréter le Tigre au cinéma. Du nombre, Michael B. Jordan, Sterling K. Brown et John David Washington doivent absolument être considérés.

Alexandre Pratt

PHOTO TIRÉE DE WIKIPÉDIA

Joseph Lannin

Saviez-vous que le premier patron de Babe Ruth, dans les ligues majeures, était québécois ? Joseph Lannin est né à Saint-Dunstan-du-Lac-Beauport, en 1866. Orphelin à 14 ans, il quitte la province pour Boston, où il s’aligne avec l’équipe de crosse championne de la Nouvelle-Angleterre. En parallèle, il travaille dans les hôtels, où il est préposé aux bagages, puis maître d’hôtel, gérant et, enfin, propriétaire. En 1913, il devient propriétaire des Red Sox de Boston. L’année suivante, son club acquiert un jeune espoir immature : Babe Ruth. En 1915 et 1916, les Red Sox gagnent deux Séries mondiales consécutives. C’est la consécration. Quelques jours après la deuxième conquête, Lannin vend ses parts et se lance dans une nouvelle passion : l’aviation. C’est de son aéroport que Charles Lindbergh décollera pour réussir le premier vol transatlantique. Lannin était aussi un des hommes les plus en vue de la société new-yorkaise ; son fils sera d’ailleurs parolier de George Gershwin et ami de Fred Astaire. Le film s’achèverait sur une scène dramatique : sa chute de huit étages d’un hôtel à New York. Un meurtre ? Un suicide ? Au cinéma, les fins ouvertes sont souvent les meilleures.

Jean-François Tremblay

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

Des partisans du Canadien célèbrent avec un cône orange en guise de Coupe Stanley lors des séries éliminatoires de 2021.

Si personne n’est là pour le voir, est-ce vraiment arrivé ? La participation à la finale de la Coupe Stanley du Canadien en 2021 semble avoir eu lieu il y a deux vies. Le moment de plus grande euphorie du club en presque 30 ans a eu lieu devant une poignée de spectateurs, les bars vides, en pleine pandémie, à la suite d’un parcours bizarre. On a presque l’impression que ce n’est jamais arrivé. Et le Canadien a su effacer tout souvenir de la mémoire collective en devenant ensuite particulièrement mauvais, particulièrement vite. Mais il y a beaucoup à raconter de ce parcours : les gradins vides, les mesures sanitaires, Carey Price qui joue sur un genou, Shea Weber avec un pied dans la tombe. Perry, Petry, Chiarot, Danault, le but de Lehkonen... Et surtout, ce qui doit être la plus montréalaise des photos de sport de l’histoire de La Presse, un cadeau à la postérité de Hugo-Sébastien Aubert.

Mathias Brunet

PHOTO ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Le joueur de tennis Bill Tilden

Dans les premières décennies du XXsiècle, le joueur de tennis Bill Tilden était un athlète plus grand que nature aux États-Unis, au même titre que le légendaire joueur de baseball Babe Ruth et le boxeur Jack Dempsey. En 1950, l’agence Associated Press le désigne comme le plus grand athlète du demi-siècle. Tilden a remporté 138 titres en simple, dont 14 majeurs, et trôné en tête du classement mondial entre 1920 et 1925. Il fut le premier Américain à triompher à Wimbledon. Très grand pour l’époque à 6 pi 2 po, puissant, celui qu’on surnommait Big Bill a contribué à changer l’image du tennis. Mais notre homme avait aussi une vie bien remplie. Il écrivait des livres, jouait au cinéma et frayait avec le gratin d’Hollywood, parmi lesquels son grand ami Charlie Chaplin, qui avait le privilège d’échanger des balles avec lui. Tilden avait aussi un côté plus sombre. Il s’est monté une cour de jeunes ramasseurs de balles ou d’aspirants tennismen qui constituaient ses « protégés ». On l’a arrêté une première fois en 1945 pour avoir sollicité un prostitué adolescent de 14 ans, et quatre ans plus tard pour avoir fait des avances à un garçon de 16 ans. Il passera sept mois en prison. Jadis l’un des athlètes les plus adulés de la planète, riche comme Crésus, il est mort d’une crise cardiaque en 1953 à 60 ans dans la déchéance, isolé, avec pour toute fortune 88 $. Il figure dans le roman du légendaire écrivain Vladimir Nabokov, Lolita, sous le personnage de Ned Litam – les lettres de son nom inversé –, un ancien champion devenu prof de tennis qui ne cache pas son homosexualité. Un film sur sa vie était en gestation en 2009, produit par Pen Densham (Rocky II, Footloose, Robin Hood : Prince of Thieves), mais le projet ne s’est jamais matérialisé.

Guillaume Lefrançois

PHOTO ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Theo Epstein

Peu de dirigeants sportifs sont aussi fascinants que Theo Epstein. À 30 ans, il menait les Red Sox de Boston à une première conquête de la Série mondiale en 86 ans. Douze ans plus tard, il mettait un terme à une autre malédiction, celle des Cubs de Chicago et de la chèvre, offrant aux Cubs leur premier championnat depuis 1908. Qu’un même dirigeant ait mis fin aux deux plus célèbres disettes du sport nord-américain dépasse l’entendement. Epstein ne dévoilera pas grand-chose tant qu’il est actif dans le milieu, mais un jour, il aura une fabuleuse histoire à raconter. Possiblement le meilleur dirigeant sportif depuis Bobby « The Brain » Heenan.

Appel à tous

Selon vous, quelle personnalité sportive ou évènement sportif devrait faire l’objet d’un film et pourquoi ?

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