(New York) La PGA ne pouvait plus s’offrir le luxe d’un combat financier avec l’Arabie saoudite, a expliqué son patron, Jay Monahan, pour justifier la fusion avec la LIV, selon des propos rapportés samedi par le quotidien américain Wall Street Journal.

Monahan a été vivement critiqué depuis mardi et l’annonce surprise d’une fusion entre les circuits de la PGA et européen DP World d’un côté et, de l’autre, les dissidents de la LIV, un circuit créé et financé par le richissime royaume.

« On ne peut pas lutter avec un gouvernement étranger aux ressources illimitées […]. Nous avons attendus d’être dans la meilleure position possible pour conclure cet accord », a argué Jay Monahan lors d’une réunion avec les salariés de la PGA jeudi en Floride, selon le WSJ.

D’après le journal, le patron de la PGA a ajouté que 150 millions de dollars — en frais de justice ou pour accroître les dotations — avaient déjà été dépensés dans le cadre de ce conflit avec la LIV depuis son émergence en 2021.

Mardi, commentant cet accord conclu avec le puissant Fonds souverain saoudien (PIF), Jay Monahan avait salué un « jour historique ». Il doit « engendrer une nouvelle ère dans le golf mondial, pour le meilleur », avait-il assuré.

Ces propos ne l’ont pas soustrait à des reproches acerbes dans le milieu du golf, certains dénonçant son « hypocrisie ».  

« Hypocrisie et cupidité » ont également été les mots employés par un groupe représentant les familles des victimes des attentats du 11-Septembre, alors que 15 des 19 pirates de l’air étaient de nationalité saoudienne.

Lors de la réunion de jeudi, Monahan a de nouveau été interrogé sur la moralité de cet accord avec un pays dénoncé pour ses multiples violations des droits humains.

« Je comprends toutes les interrogations sur la question des droits humains, a assuré le dirigeant, selon le Wall Street Journal. Je les ai moi-même eus. »

L’annonce de cette fusion est par ailleurs intervenue lors d’une semaine marquée par un nouveau coup d’accélérateur des ambitions sportives de l’Arabie saoudite, avec l’annonce de la signature à Al-Ittihad de l’attaquant français Karim Benzema, Ballon d’Or 2022, pour un montant évalué à plusieurs centaines de millions d’euros sur trois ans.