C’était un pari fou. Un club mexicain relégué en deuxième division dans l’une des villes les plus violentes au pays, Sinaloa, jadis la forteresse du tristement célèbre « El Chapo » Guzman, fait appel en 2018 à l’ancienne gloire argentine Diego Maradona, connue pour ses rechutes d’alcool et de cocaïne, afin de relancer l’équipe.

Un homme reconnu pour sa dépendance à la coke dans la capitale mondiale de la cocaïne. « Comme si un diabétique entre dans un magasin de bonbons », ironisera un partisan.

Netflix et Crave valent leur pesant d’or en cette période de confinement. Les documentaires sportifs ne manquent pas. Il y en a pour des heures à se divertir et à oublier la situation actuelle.

Un tel scénario dans un film de fiction aurait suscité l’incrédulité. Mais il s’agit bien ici d’un documentaire, Maradona in Mexico, et il nous permet de découvrir encore davantage l’un des plus célèbres joueurs de soccer de l’histoire sans filtre, comme d’habitude, avec ses immenses failles, mais aussi cette extraordinaire passion et ses qualités humaines.

On croit d’abord à un coup publicitaire de la part du directeur sportif des Dorados de Sinaloa. Peut-être l’est-ce. Et quand on voit arriver un Maradona, 59 ans, le corps enflé par la cortisone, diminué physiquement, ravagé par l’arthrite et le poids des blessures sportives, mais aussi, surtout, par des décennies d’abus, on se demande bien comment le pari pourra payer.

Ces 7 épisodes de 25 minutes sur Netflix, filmés entre septembre 2018 et juin 2019, nous font entrer dans un univers fascinant, que l’on soit fan de soccer ou non. On raconte une histoire humaine avant tout.

Sunderland

Toujours dans le soccer, toujours sur Netflix, les caméras se posent aussi sur l’Angleterre et son club de foot Sunderland, une ville portuaire du nord-est du pays, à 387 kilomètres au nord de Londres. Sunderland vient d’être relégué en deuxième division en 2017 et consent à une série sur son club (à la sauce du 24/CH) afin d’attirer les commanditaires une fois l’équipe de retour en Premier League. 

Mais le documentaire a ceci de fascinant : on part à la pêche, mais on ne sait jamais comment l’aventure va tourner. Ici, comme au Mexique avec Maradona, il ne semble pas y avoir de filtre et on reçoit les nouvelles comme elles arrivent dans le quotidien de ces organisations : parfois positives, parfois brutalement négatives.

Même si le petit club anglais de Sunderland est plutôt méconnu pour une majorité de téléspectateurs au départ, on est pris par l’action et on espère des victoires, et aussi du renfort, pour lui permettre d’atteindre son but.

On peut aussi y remarquer la passion des fans pour leur club. Cette affection dépasse parfois les bornes, comme c’est le cas avec la plupart des clubs de foot à l’extérieur de l’Amérique du Nord. Certains joueurs du Canadien, affectés par la pression de jouer à Montréal, sursauteraient en visionnant cette série…

Malgré l’opposition de certains membres de l’organisation, on a tourné une deuxième saison. Elle sera offerte dès le 1er avril au Royaume-Uni et au Canada.

Deux dernières suggestions de documentaires sur Netflix, mais plus courts – si le monde est toujours en confinement : une minisérie de trois épisodes diffusée en 2020 sur le destin d’Aaron Hernandez, ailier rapproché vedette des Patriots de la Nouvelle-Angleterre, dont le côté lumineux lui permettait de compléter des passes de Tom Brady et le côté obscur le poussait à commettre des meurtres incompréhensibles.

PHOTO JARED WICKERHAM, ARCHIVES GETTY IMAGES

Aaron Hernandez

Enfin, sur une note un peu plus légère, The Short Game, si vous ne l’avez pas déjà vu, un documentaire dans lequel on suit des enfants au sein de l’élite mondiale du golf, et pas très loin derrière, les parents qui, dans la plupart des cas, imposent une pression indue à leur progéniture.

On y voit aussi le jeune frère d’Anna Kournikova, l’ancienne joueuse de tennis russe. Le garçon est craquant comme tout ! Alexa Pano est également du documentaire. Elle avait 7 ans. L’an dernier, à 14 ans, elle était la plus jeune qualifiée au U.S. Open.