Les records sont-ils tous faits pour être battus ?

Non. Car l’équipement change. Les règles évoluent. La médecine progresse. Les terrains grandissent ou rapetissent. Autant de raisons qui assurent à plusieurs détenteurs de records une place éternelle au panthéon. Voici 12 records qui tiendront encore dans un demi-siècle – et qui, accessoirement, pourraient faire exploser votre cerveau !

Les 333 combats de Tie Domi

C’est une bagarre par match, pendant quatre saisons complètes. Insensé. Autres temps, autres mœurs : il n’y a eu que 195 bagarres dans toute la LNH cet hiver.

Les 502 matchs consécutifs de Glenn Hall

PHOTO ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Glenn Hall

Un gardien peut-il disputer deux matchs en deux soirs ? Assurément. Glenn Hall a gardé les buts de TOUS les matchs des Blackhawks, du 6 octobre 1955 au 7 novembre 1962. Soit pendant 502 matchs. Sans compter les séries. Et sans porter de masque. Respect.

Depuis 50 ans, aucun gardien n’a disputé 80 matchs consécutifs.

Les sept buts de Joe Malone

PHOTO WIKIMEDIA COMMONS

Joe Malone

Le 31 janvier 1920, Joe Malone, des Bulldogs de Québec, compte 7 buts en un seul match. Un record de la LNH. Pourtant, l’exploit passe inaperçu. Dans le compte rendu de La Presse, il n’y a même pas une seule phrase sur ses prouesses.

Comment est-ce possible ? À l’époque, les attaquants restaient souvent sur la glace pour les 60 minutes d’un match. Les gardiens, eux, étaient à peine protégés. Pire : avant la création de la LNH, en 1917, ils ne pouvaient même pas se jeter sur la patinoire pour arrêter la rondelle. Ce qui a permis à Joe Malone de compter 9 buts lors d’une partie de la finale de la Coupe Stanley, en 1913. Et à Frank McGee, des Sénateurs, d’en réussir 14 dans un duel pour la Coupe, en 1905.

Le plus proche depuis 50 ans : Darryl Sittler, 6 buts en 1976.

Les 22 blanchissages de George Hainsworth

PHOTO ARCHIVES LA PRESSE

George Hainsworth

Le hockey, un sport excitant ? Pas en 1928-1929. Cette saison-là, plus de la moitié des parties dans la LNH prennent fin sur un blanchissage (120 sur 220). À lui seul, George Hainsworth, du Canadien, en réussit 22 en 44 matchs. Sa moyenne de buts accordés ? 0,92 ! Évidemment, Hainsworth remporte le trophée Vézina, remis au meilleur gardien de la ligue. Mais pas le trophée Hart, décerné au joueur le plus utile. L’heureux élu ? Roy Worters… un gardien !

Plus proche depuis 50 ans : Tony Esposito, 15 blanchissages en 1970.

Le différentiel de +124 de Bobby Orr

PHOTO RAY LUSSIER, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Bobby Orr après avoir marqué le but vainqueur de la Coupe Stanley, en 1970

En 1970-1971, la LNH souffre d’un gros problème de parité. Les clubs d’expansion – à l’exception des Blues – sont incapables de rivaliser avec les puissances de la ligue. Les Bruins en profitent et battent des records à la douzaine. Phil Esposito, entre autres, termine l’année avec 76 buts et 152 points, deux nouvelles marques. Mais il y a encore plus impressionnant : Bobby Orr conclut la saison avec un différentiel de +124 ! Aucun joueur, depuis l’an 2000, n’a même atteint la moitié de ce total.

Plus proche depuis 50 ans : Larry Robinson, +120, en 1976-1977.

Les 131 buts de Rogerio Ceni

PHOTO MAURICIO LIMA, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Le gardien Rogerio Ceni a marqué 131 buts en carrière avec le club de São Paulo.

Un joueur de soccer qui marque 131 buts en carrière, c’est exceptionnel. Ce qui distingue Rogerio Ceni des autres, c’est qu’il était… gardien ! Il a passé toute sa carrière avec le club de São Paulo, en première division brésilienne, où ses entraîneurs lui confiaient les coups francs et les tirs de pénalité. Le meneur à vie chez l’Impact, Nacho Piatti, en a compté 79.

Plus proche depuis 50 ans : le gardien José Luis Chilavert, 67 buts, dont un tour du chapeau !

Le plus long match de tennis

PHOTO ALASTAIR GRANT, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

En 2010, à Wimbledon, John Isner et Nicolas Mahut s’affrontent pendant plus de 11 heures sur trois journées.

En 2010, à Wimbledon, John Isner et Nicolas Mahut s’affrontent pendant plus de 11 heures sur trois journées. Le premier gagne la rencontre 6-4, 3-6, 6-7, 7-6 et… 70-68 ! À lui seul, le cinquième set dure 8 h 11 min. Le tableau d’affichage, programmé pour arrêter à 47-47, s’est même éteint. Depuis 2018, les matchs vont au bris d’égalité à 12-12 dans le set ultime.

Les 60 victoires de « Old Hoss » Radbourn

PHOTO WIKIMEDIA COMMONS

Charlie « Old Hoss » Radbourn

En 1884, Charlie « Old Hoss » Radbourn a lancé 678 manches (!) et gagné 60 parties (!!). Son bras était-il fait en caoutchouc ? Non. Mais le « Roi des lanceurs » avait une technique qui lui permettait de ménager ses muscles. Il lançait par en dessous, un peu comme à la balle-molle aujourd’hui. Pas de risque que son record soit battu : aucun lanceur n’a remporté 30 matchs depuis un demi-siècle.

Plus proche depuis 50 ans : Steve Carlton, 27 victoires en 1972.

Les 749 matchs complets de Cy Young

PHOTO WIKIMEDIA COMMONS

Cy Young

Impressionné par l’endurance de « Old Hoss » Radbourn ? C’est du colifichet comparativement à celle de Cy Young : 511 victoires, 7354 manches et, surtout, 749 parties complètes. L’équivalent de 25 saisons de 30 matchs complets. De nos jours, il aurait probablement subi trois opérations Tommy John avant d’avoir l’âge de lever le coude !

Le secret de son succès ? « Il n’y a pas de secret, expliquait-il en 1911. Juste la vie en plein air, la modération et un bon bras. Ça arrive comme ça. Ce n’est le résultat d’aucun système. »

Plus proche depuis 50 ans : Gaylord Perry, 303 matchs complets.

Les 36 triples de Chief Wilson

PHOTO WIKIMEDIA COMMONS

Chief Wilson

Au début du XXe siècle, les stades du baseball majeur étaient aussi vastes que le stationnement d’un Costco. Des clôtures à 450 pieds dans le champ centre, 370 pieds dans les allées. La balle – utilisée pour une centaine de lancers – ramollissait comme un pamplemousse flétri. Frapper un circuit relevait de l’exploit, d’où le très grand nombre de triples. En 1912, Chief Wilson, des Pirates, en a cogné 36. En 2019, aucun joueur n’en a réussi plus de 10.

Plus proche depuis 50 ans : Curtis Granderson, 23 en 2007.

Les 100 points de Wilt Chamberlain

PHOTO PAUL VATHIS, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Le 2 mars 1962, Wilt Chamberlain a marqué 100 points dans une partie.

Le 2 mars 1962, Wilt Chamberlain se dirige vers une partie de 100 points. Pendant les cinq dernières minutes, ses adversaires font tout pour l’empêcher d’atteindre le plateau, conservant le ballon et prenant des fautes par exprès contre ses coéquipiers. Peine perdue. Chamberlain termine la soirée avec exactement 100 points.

Son exploit, comme celui de Joe Malone, passe un peu sous le radar. Seulement 4000 personnes assistent à la partie, qui n’est pas télédiffusée. Le lendemain, l’histoire ne fait l’objet que d’un entrefilet dans les médias nationaux. Et pourtant !

Plus proche depuis 50 ans : Kobe Bryant, 81 points, en 2006.

Les huit championnats consécutifs des Celtics

PHOTO WIKIMEDIA COMMONS

De 1959 à 1966, les Celtics de Boston ont remporté huit championnats consécutifs.

De 1959 à 1966, les Celtics de Boston ont remporté huit championnats consécutifs. Dans une ligue à huit ou neuf clubs, sans plafond salarial. Les chances qu’une équipe gagne huit titres de suite en 2020, avec 30 équipes ? 1 sur 656 milliards !

Plus proches depuis 50 ans : les Bulls de Chicago (deux fois) et les Lakers de Los Angeles, avec trois championnats consécutifs.