(Los Angeles) Le sport aux États-Unis ne pourra reprendre qu’à huis clos, a estimé mercredi le directeur de l’Institut américain des maladies infectieuses, Anthony Fauci, membre de la cellule de crise présidentielle sur le coronavirus.  

« Il y a une manière de le faire », a déclaré l’immunologiste dans le programme « Good Luck America » diffusé sur le réseau social Snapchat. « Personne ne vient au stade. Mettez-les (les sportifs) dans des grands hôtels, quel que soit l’endroit où vous voulez jouer. »

Continuez à les surveiller de près, testez-les quasiment chaque semaine, vérifiez qu’ils ne finissent pas par se contaminer entre eux ou qu’ils ne contaminent pas leurs familles et laissez-les terminer la saison.

Le Dr Anthony Fauci, membre de la cellule de crise américaine sur le coronavirus

Ce faisant, cet expert âgé de 79 ans a une fois de plus pris le contrepied du président américain Donald Trump, qui a souhaité mardi que les « sports reprennent » « vite, très vite » et « que les gens s’assoient les uns à côté des autres » dans les salles et stades.

Les patrons des grandes ligues professionnelles, à qui Donald Trump a exposé son point de vue lors d’une conférence téléphonique le 4 avril, attendent de voir l’évolution de l’épidémie avant de trancher entre les différentes options de reprise et penchent eux aussi pour un redémarrage à huis clos.

Concentrer les matchs dans une seule région

La NBA, première ligue majeure américaine à suspendre sa saison le 11 mars, après le test positif du pivot français des Utah Jazz Rudy Gobert, envisage ainsi de terminer sa saison à Las Vegas ou aux Bahamas.

La présence ou non de public dépendra aussi du feu vert des autorités locales, qui ne sont pas toutes sur la même longueur d’ondes que le président américain.  

Le maire de New York Bill de Blasio estime ainsi que les compétitions sportives et concerts « devraient être l’une des dernières choses à reprendre ». « La dernière chose que nous devrions faire est de rassembler 10 000, 20 000, 50 000 personnes dans un même lieu, » a-t-il déclaré mercredi à CNN.  

Le maire de Los Angeles Eric Garcetti a également déclaré lundi que sa ville pourrait ne pas accueillir de grands rassemblements avant l’année prochaine.

Les États-Unis sont le pays le plus endeuillé par la pandémie, avec près de 28 000 morts.