On n'y va pas par quatre chemins, les Alouettes ont été mauvais, vendredi soir à Calgary. De loin leur pire sortie de la saison. Ils ont été dominés dans les trois phases du jeu par les Stampeders, qui l'ont facilement emporté 41-30.

Des trois unités, c'est la défense qui a été la pire. Elle n'a provoqué aucun revirement et a permis à Henry Burris de lancer cinq passes de touché, dont une de 52 verges à Keyo Johnson sur le dernier jeu de la première demie, qui gonflait l'avance des Stampeders à 24-10 et qui allait se révéler le jeu clé du match.

Les Alouettes jouaient une deuxième fois en six jours et ça a paru. Le peu de profondeur du front défensif est ressorti, la première ligne paraissant fatiguée et les secondeurs ratant plusieurs plaqués par manque de vitesse ou de force, ou parce qu'ils avaient pris le mauvais angle. L'équipe en général n'était pas aussi bien préparée qu'à l'habitude.

Mais les deux matchs en moins d'une semaine n'expliquent pas l'indiscipline des Moineaux, pénalisés 10 fois pour 111 verges, et souvent aux pires moments. C'est tout de même mieux que les Stampeders, punis 18 fois pour 191 verges, qui se sont offert quelques gestes aussi gratuits que dangereux. Ben Cahoon s'est presque fait arracher la tête, puis a été frappé tardivement et violemment alors qu'il ne s'y attendait pas lors du jeu suivant. Disons que Cahoon est plus aimé au stade Percival-Molson qu'ailleurs dans la Ligue canadienne.

Que la défense ait été incapable d'arrêter les Stampeders pour une deuxième fois cette saison ne change rien au fait que l'attaque montréalaise connaît des ennuis contre le club albertain. Anthony Calvillo a lancé trois interceptions et les Alouettes ont été limités à 10 points au cours des 45 premières minutes.

Les demis défensifs des Stampeders sont costauds et ils cognent dur. Le mot d'ordre du coordonnateur Chris Jones était manifestement d'être agressifs et ses joueurs ont bien répondu. Certains receveurs des Alouettes ont coupé leur tracé dans la circulation lourde, ce qui a d'ailleurs fini par coûter cher. Par exemple, Danny Desriveaux a semblé ralentir avant d'arriver au ballon, qui s'est retrouvé dans les mains d'un rival, la première interception en cinq matchs aux dépens de Calvillo.

L'un des rares points positifs de ce 11e match de la saison des Alouettes (7-4) a été le rendement de Mike Imoh. Il sera de retour sur le banc quand Avon Cobourne aura retrouvé la forme, mais Imoh a démontré qu'il pouvait effectuer un boulot honnête. Le petit porteur est toujours plus efficace lorsqu'il utilise ses épaules pour feinter, et c'est ce qu'il a fait vendredi.

On croyait que les problèmes d'inconstance de Damon Duval étaient résolus, mais le botteur a raté plusieurs placements faciles au cours du dernier mois. Un manque de concentration ? Le vétéran devra y voir.

Cependant, les principaux ennuis des Alouettes viennent en défense. On ne sait pas si Jermaine McElveen, embauché la semaine dernière, sera la solution au problème, mais les Alouettes ont besoin d'un troisième ailier défensif pour seconder John Bowman et Anwar Stewart. L'ajout d'un secondeur ne ferait pas de tort non plus et l'absence du demi défensif Randee Drew se fait de plus en plus sentir. Son remplaçant, Rayshaun Kizer, a été lamentable vendredi.

Au fait, la tertiaire est constamment dominée dès que l'adversaire possède quelques bons receveurs (Stampeders, Lions, Roughriders). On a même vu le demi de coin Mark Estelle être doublé par deux receveurs vendredi, ce qui reflète assez bien l'état des choses.

Comme c'est le cas depuis son retour de New York, Étienne Boulay a beaucoup joué en deuxième demie, mais n'a pas entamé le match. Il a tout de même réussi les plus beaux plaqués de son club et il est illogique qu'il ne soit pas sur le terrain en tout temps. Pas parce qu'il est un Québécois, mais bien parce qu'il est rapide, robuste, discipliné et qu'il réussit régulièrement des jeux importants.