Lors de notre arrivée à l’atelier de la créatrice Eve Gravel, au cœur du Mile End, la designer est en plein travail avec son équipe. Elle termine la collection printemps-été 2024, fait des ajustements sur une jupe, vérifie la coupe, les coutures.

« Je fais tous les dessins, puis on choisira les palettes de couleurs de la collection, les tissus, on crée les patrons, puis il y a les prototypes, les essayages, et on fera les photos pour présenter la collection aux boutiques », lance-t-elle.

Eve Gravel a lancé sa marque de prêt-à-porter pour femmes en 2002. La signature de la créatrice ? « Beaucoup de clientes diront que ce sont mes robes qui sont les pièces phares, mais avec le temps, je dirais les pantalons, surtout ceux de cet été en lin et viscose. C’est tellement agréable à porter, surtout quand il est bien coupé. » 

Je dirais aussi que les matières naturelles font partie de l’ADN de la marque et les imprimés, car je travaille avec une artiste chaque saison pour créer de jolis imprimés. C’est ce qui fait en sorte que je me démarque.

Eve Gravel

Dès l’âge de 15 ans, celle qui est originaire de Chicoutimi savait qu’elle voulait être créatrice de mode. Elle s’exprimait à travers les vêtements et dessinait des silhouettes qu’elle avait envie de créer et de porter. « Ça faisait vraiment partie de qui je suis, me diriger vers des études en mode était une évidence pour moi. »

  • Robe Utopia, 151,20 $

    PHOTO TIRÉE DU SITE WEB D'EVE GRAVEL

    Robe Utopia, 151,20 $

  • Haut avec imprimé de l’artiste Estée Preda, 158 $

    PHOTO TIRÉE DU SITE WEB D'EVE GRAVEL

    Haut avec imprimé de l’artiste Estée Preda, 158 $

  • Pantalon Oduna, 256 $ (mélange de lin et de viscose), haut, 154 $

    PHOTO TIRÉE DU SITE WEB D'EVE GRAVEL

    Pantalon Oduna, 256 $ (mélange de lin et de viscose), haut, 154 $

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Eve Gravel a fait ses études à Ottawa à l’école de haute couture Richard Robinson (Fashion Design Academy) où elle a appris à faire des patrons et des dessins techniques. Elle a ensuite emménagé à Montréal où elle a travaillé à ses débuts pour des créateurs comme Georges Lévesque, un des pionniers de la mode québécoise. « Il a été un mentor, j’ai beaucoup appris à ses côtés », se rappelle-t-elle.

Pour toutes et pour la vie de tous les jours

La designer crée sa marque avec la volonté de concevoir des vêtements pour la vie de tous les jours, au style intemporel, chic décontracté. « Je ne suis pas une fille qui crée des tenues pour les grands évènements. Un vêtement doit être polyvalent avec juste un détail qui fait en sorte qu’on voit que c’est un vêtement de designer. »

Ses inspirations ? « Je baigne dans le milieu de la mode et je reste à l’affût de ce qui se passe. J’aime bien ce que fait la créatrice française Isabel Marant et Alexander McQueen, son audace me nourrit. »

Sa clientèle est grande. Il y a des femmes qui la suivent depuis ses débuts, et qui sont toujours là, 21 ans plus tard, des jeunes professionnelles, des femmes de 25 à 85 ans.

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

Eve Gravel

Mes vêtements peuvent être portés par toutes les femmes, quel que soit leur âge, et c’est important que mes collections perdurent dans le temps.

Eve Gravel

« Je choisis mes matières naturelles, du coton, du lin. On fait des tests de lavage pour que ça dure le plus longtemps possible, mais il faut aussi apprendre à prendre soin de ses vêtements, en évitant de les mettre dans la sécheuse par exemple. Ça les use tellement. »

La marque Eve Gravel s’est fait connaître à travers les médias, mais aussi à travers les artistes qui portent ses vêtements, comme Ariane Moffatt, Pascale Bussières, Christine Beaulieu et Sarah-Maude Beauchesne, notamment. « Elles font connaître la marque à travers les réseaux sociaux. Par exemple, Instagram, qui n’existait pas à mes débuts, est un bon moyen de communiquer pour une marque. »

L’importance de l’achat local

Au Québec, il est difficile pour les créateurs de mode de durer, et Eve Gravel parle de l’importance de soutenir l’achat local. « Tous mes vêtements sont fabriqués ici par des couturières. Il y a eu l’effet pandémie dont j’ai bénéficié, car les gens se sont mis à acheter en ligne et à encourager les marques québécoises. On a doublé nos ventes. Il y a eu un vrai changement dans la façon de consommer, on le voit encore aujourd’hui dans nos ventes en ligne qui se maintiennent », dit-elle. Les vêtements d’Eve Gravel sont vendus en ligne ainsi que dans des boutiques comme Unicorn, Modéco et Belle & Rebelle.

Consommer moins, mais mieux, c’est son mot d’ordre. « Je vois bien que mes clientes s’achètent une ou deux belles pièces de designers chaque saison et complètent avec d’autres choses. C’est comme si elles avaient des pièces de collection. Elles en sont fières, en prennent soin et soutiennent la création locale. »

Consultez le site d'Eve Gravel