«Au Québec, nous sommes nuls en matière d'urbanisme, nous ne sommes pas capables de créer des milieux de vie de qualité», constate durement Alexandre Turgeon, président de Vivre en ville.

Pour le bien de notre planète, il faut changer en profondeur notre façon de faire, croit l'urbaniste, qui prône l'application des principes du développement durable lorsqu'on aménage les quartiers, pour améliorer la qualité de vie et réduire les émissions de gaz à effet de serre. Le tout nouveau court métrage de l'organisme, Saga Cité, qui peut être visionné en ligne, est d'ailleurs très éloquent. «Heureusement, plusieurs projets immobiliers en émergence au Québec sont prometteurs», estime-t-il.

Le nerf de la guerre? Réduire la dépendance à l'automobile, afin de ne pas en avoir besoin pour nos moindres déplacements. Pour y parvenir, il faut réunir plusieurs éléments : construire des habitations d'une certaine densité et de divers types à proximité de commerces, aménager des parcs et des pistes cyclables pour encourager la marche et le vélo, et offrir un service de transports en commun de qualité. Naissent alors de véritables communautés, où se multiplient les occasions de tisser des liens avec les voisins, que ce soit à la boulangerie ou au café du coin.

«Nous sommes confrontés à un cul-de-sac et nous sommes en train de réapprendre à bâtir nos quartiers pour qu'ils ressemblent davantage à ceux d'avant la Seconde Guerre mondiale», souligne Guy Favreau, vice-président, architecture et développement durable, du cabinet d'architectes AEdifica, toujours étroitement lié à la croissance du Technopole Angus. Celui-ci est un des premiers quartiers au Canada à avoir obtenu la certification LEED-ND (Leadership in Energy and Environmental Design for Neighborhood Development) de niveau or.

«La banlieue traditionnelle est plus propice aux valeurs individuelles, indique-t-il. Il faut retourner à des valeurs communautaires. Nous sommes d'ailleurs au seuil d'une révolution dans notre façon de voir nos relations avec les autres et le monde. Ce sera une révolution durable, où l'écologie sera au coeur de nos préoccupations.»

Nous sommes à l'aube d'une ère nouvelle, croit aussi Ray Tomalty, directeur de l'organisme Smart Cities Research Services, établi à Montréal, qui mène des recherches sur les communautés conçues selon les principes du nouvel urbanisme au Canada. «Les changements climatiques nous font réaliser qu'il faut planifier différemment les quartiers afin de consommer moins de ressources et de recourir moins à l'automobile. En créant des communautés plus diversifiées et socialement inclusives, nous verrons apparaître quelque chose de différent et d'encore meilleur.»

www.sagacite.org