Des propriétaires nous ouvrent les portes de leur demeure d’exception, offerte sur le marché de la revente.

Église ou maison ? Ce lieu énigmatique et atypique a sans doute intrigué de nombreux passants. Le mystère est aujourd’hui percé…

Rue Shefford, à Bromont, la bien nommée Villa Chapelle a piqué la curiosité de Lisa Marois il y a six ans. Enfin, l’édifice ne pouvait être que beau selon elle, alors c’est sur le terrain arrière qu’elle s’est d’abord dirigée. Après plusieurs années à vivre sur un domaine équestre de 120 acres, elle avait toujours besoin de verdure et cet espace de quatre acres parsemé d’arbres centenaires l’a conquise.

Puis, quand elle a ouvert les portes de l’église, elle s’est sentie très émue.

PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

Jean-François Lepage et Lisa Marois

Sa simplicité m’a touchée et j’ai eu l’impression que c’était mon devoir d’assurer sa pérennité.

Lisa Marois, copropriétaire de la demeure

Lieu de partage

L’endroit représentait aussi l’occasion d’un retour aux sources, avec la création d’une école de danse. Après une longue carrière dans le secteur des communications à la télévision et plusieurs années à s’occuper de ses enfants, elle était heureuse de redonner des leçons de ballet.

À ce moment-là, un mur était érigé devant la nouvelle cuisine et la montée d’escalier se trouvait dans la petite entrée. Lisa avait donc installé des miroirs sur la cloison, après avoir tout repeint en blanc, y compris le plafond embossé pour apporter plus de luminosité et mettre en valeur les vitraux. « J’étais vraiment heureuse de permettre aux gens de Bromont de venir dans cet endroit extraordinaire. » Mais en 2020, à cause de la pandémie, elle a dû changer de cap et a ainsi créé sa plateforme de stretching en ligne Terraquaflo.

PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

Sur la mezzanine, les vitraux sont mis en vedette et le plafond menant au clocher a été ouvert pour qu’on voit bien la rosace, visible uniquement de l’extérieur avant les travaux.

Lisa et son conjoint Jean-François Lepage en profitent alors pour entreprendre des travaux d’envergure dans la chapelle afin de lui donner une autre vocation. Ils font ainsi appel à l’entrepreneur Guillaume Beauregard (Prestige G. Beauregard). Ils désirent conserver la convivialité des lieux, mais cette fois pour accueillir en grand la famille et les amis.

Restaurer sans dénaturer

Le mur central a été abattu pour créer une aire ouverte chaleureuse, répondant au mode de vie actuel, mais dont les éléments meublants comme les planchers et les armoires de cuisine (cuisiniste Dominic Roy ; ébénisterie Centaure) respectaient le style ancestral de la chapelle. Ils ont aussi déplacé l’escalier dans cet espace afin de pouvoir accéder directement à l’étage, désormais ouvert en mezzanine. Aérien, ce dernier est réalisé sans contremarches et équipé de rambardes vitrées qui laissent circuler la lumière.

D’un point de vue structurel, les propriétaires ont fait un travail titanesque sur le plan de l’isolation, de la plomberie, de l’électricité, de la toiture. Ils ont mis du temps à trouver un expert compétent pour rénover le clocher (peintre Gaétan Poirier).

Il y a des choses qu’on n’a pas le goût de faire quand on achète une propriété, mais c’était nécessaire, et mon conjoint et moi, on s’est sentis responsables.

Lisa Marois

La maîtresse des lieux raconte que plusieurs propriétaires se sont succédé depuis la construction de la chapelle en 1916. À une certaine époque, une dame d’une famille nantie a demandé à son mari d’y adjoindre une maison. Cet agrandissement en L, discret et parfaitement intégré, a été construit de plain-pied. Il comprend un boudoir prolongé d’une verrière, deux chambres à coucher, deux salles de bains, puis se termine par une pièce longiligne aménagée en vestiaire et en cuisine d’été.

« J’ai réutilisé les meubles de l’ancienne cuisine pour réaliser celle-ci qui donne sur la terrasse », explique Lisa, qui a repensé tout le design, en misant par exemple sur des papiers peints audacieux dans les chambres, des couleurs et des textures d’inspiration européenne.

Aujourd’hui, le couple a décidé de retourner à Montréal, car Lisa s’ennuie beaucoup de ses enfants. « Je n’ai pas de regrets à quitter cette maison, car je n’ai jamais senti qu’elle m’appartenait, mais plutôt qu’elle m’était prêtée pour un certain temps afin d’en prendre soin. » Son seul désir est que la personne qui va l’acheter ressente aussi le bonheur qu’elle dégage.

Consultez la fiche de la propriété

La propriété en bref

Description : Ancienne église transformée en habitation, comptant quatre chambres et quatre salles de bains. Grand terrain boisé traversé par un ruisseau, avec piscine creusée et cour arrière aménagée. Garage double attenant à la propriété.

Prix demandé : 2 625 000 $

Évaluation municipale : 956 700 $

Année de construction : 1916 (pour la bâtisse originelle)

Superficie du terrain : 15 943 m⁠2

Superficie habitable : 256,6 m⁠2 (excluant le sous-sol)

Taxes foncières : 6116 $

Taxe scolaire : 664 $

Courtiers immobiliers : Alexandre Fortin et Luce Deslauriers, courtiers immobiliers résidentiel et commercial, Engels & Völkers