Des propriétaires nous ouvrent les portes de leur demeure d’exception, offerte sur le marché de la revente.

Il y a les grosses cabanes ostentatoires qui ont pour principal but d’en mettre plein la vue depuis la rue. Et d’autres, non moins fastueuses, qui se fondent dans le décor en toute discrétion, révélant leur véritable charme aux seuls invités qui en franchissent les portes. C’est le cas de cette impressionnante maison-caméléon tapie dans une forêt au pied du mont Saint-Bruno, dont l’histoire s’enracine dans une piscine, au beau milieu des cimes.

De la route, on croirait presque une demeure de plain-pied, pas si imposante. C’est qu’elle cache bien ses atours, puisqu’en réalité, ce colosse de 75 pieds (près de 23 mètres) se hisse sur quatre étages, dont on ne prend la pleine mesure que depuis l’arrière du bâtiment, à partir d’un magnifique jardin asiatique adossé à la forêt.

L’intérieur, lui, n’en est pas moins époustouflant, avec des volumes grandioses pour chaque pièce, dont la liste s’allonge sans fin. Mais ce qui distingue surtout la résidence, c’est qu’elle a été bâtie les pieds dans l’eau. Non, on ne parle pas du tout de zone inondable ; le charmant ruisseau aménagé dans la cour arrière est tout sauf menaçant. On évoque ici la piscine intérieure de 20 mètres aménagée au rez-de-jardin, où s’est enraciné le projet.

« À titre d’éducateur physique, j’ai déjà enseigné dans une école secondaire où on trouvait une piscine de cette longueur », explique Richard, devenu ensuite chef d’entreprise à succès. « Quand on a eu les moyens de se construire cette maison, le premier mandat donné à l’architecte fut d’avoir une piscine de même taille pour pouvoir nager quotidiennement. C’est ce qui a déterminé le choix des dimensions du terrain et de la maison », dit celui qui est aujourd’hui copropriétaire, avec sa conjointe Mona, de la demeure de leurs rêves, qu’ils ont fait bâtir entre 2009 et 2011 après une année entière de plans et de réflexion.

Toucher du bois

Si la piscine est bien cachée, le deuxième trait saillant du foyer saute aux yeux dès l’entrée : il s’agit du salon principal, véritable chef-d’œuvre aux volumes gigantesques, avec une fenestration atteignant 28 pieds, soit 8,5 mètres ! L’idée : offrir la sensation d’être niché au cœur d’un boisé. L’effet : admirable, les arbres alentour semblant s’inviter dans la pièce. « L’objectif était d’avoir un terrain qui nous permettrait d’être complètement isolés dans la forêt, et dont l’orientation nous permettrait d’avoir un ensoleillement presque continuel, tout en gardant un accès aux services de la ville. On voulait qu’aucune pièce ne donne l’impression d’être dans un sous-sol », raconte le couple.

Et des pièces, il s’en enchaîne à la pelle (chambres, bureau, salle de projection, salle de loisirs, gymnase, celliers, pièces-penderies, spa, garage à six places…), construites, agencées et modelées avec du goût et un souci constant de les connecter à l’extérieur, grâce à des balcons et terrasses courant tout autour de la bâtisse. Par ailleurs, de nombreux espaces se convertissent en zones autonomes ou plus intimes, par exemple au moyen de séparateurs coulissants.

La résidence se veut aussi un haut lieu de convivialité, avec une cuisine de haute volée (là aussi, un panneau coulissant peut la séparer de la salle à manger), une terrasse chauffée ou encore la possibilité d’ouvrir les portes-fenêtres tout autour de la piscine et de recourir à la cuisine équipée extérieure, octroyant des airs californiens au tout.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

La maison de Richard et Mona à Saint-Bruno-de-Montarville

Géothermie et planchers chauffants

En présentant la maison, le courtier Charles-Alexandre Sylvestre insiste sur la qualité et la durabilité des matériaux et équipements, alliant béton armé, toiture en acier, pierre naturelle ou planches de composite à l’aspect bois. Idem pour les revêtements intérieurs, dont le design est resté dans le vent ; on y trouve exclusivement du chêne blanc pour l’ensemble des boiseries, des cadres au plancher.

Un très large éventail d’options a été installé, du système de domotique au projecteur 3D, de l’ascenseur aux systèmes de pompage pour la piscine et les bassins. « Sur les 14 000 pieds carrés de la résidence, la totalité des planchers sont chauffants au glycol, incluant les galeries extérieures. La seule exception reste le cellier, qui représente 100 pieds carrés », souligne le courtier. Bien entendu, on conçoit que la demeure ait une tendance énergivore, palliée en partie par l’installation de huit puits de géothermie.

On voulait une approche LEED, et on a tout fait pour qu’elle soit conforme aux standards, en utilisant les matériaux requis et la géothermie. Un seul point a empêché d’obtenir la certification, c’est sa dimension.

Richard et Mona

Très haut de gamme et de haute stature, la demeure affiche également un prix qui donne le vertige, frôlant les 11 millions, ce qui la place dans la ligne de mire des grands rêveurs et, plus concrètement, des gens d’affaires à succès. Deux catégories auxquelles appartient Richard, issu d’un milieu modeste, mais qui a voulu, quand la réussite a toqué à sa porte, esquisser la maison de ses rêves en toute complicité avec sa conjointe, designer professionnelle.

Tout était parti de la piscine, et aujourd’hui, tout y revient : après une grave blessure en ski, son très sportif copropriétaire a dû faire une croix sur la natation. Cette privation, combinée au départ des enfants de la maisonnée et aux aspirations du couple à renouer durablement avec les joies du voyage, a précipité sa mise en marché. Si une vente se réalisait, il s’agirait de la plus importante transaction sur la Rive-Sud, selon le courtier.

Consultez la fiche de la propriété 

La propriété en bref

Prix demandé : 10 995 000 $
Évaluation municipale : 3 503 400 $
Année de construction : 2011
Nombre de pièces : 26
Surface habitable : 11 492 pi⁠2
Superficie du terrain : 18 814 pi⁠2
Impôt foncier : 18 883 $
Taxe scolaire : 3585 $
Courtier immobilier : Charles-Alexandre Sylvestre, Re/Max