Des propriétaires nous ouvrent les portes de leur demeure d’exception, offerte sur le marché de la revente.
Avec son architecture aussi déroutante qu’envoûtante, cette maison en copropriété propose un jeu de cache-cache moderne où marbre chic, bois haut de gamme et éclairages originaux dictent les règles.
C’est un peu comme une construction contradictoire, où toutes les pièces seraient connectées, chacune d’elles présentant pourtant un caractère très affirmé. Et bien que l’ensemble charme immédiatement l’œil, celui-ci ne sait trop où se fixer tellement les dispositions, ouvertures, recoins et matériaux s’entrelacent.
Cette géométrie à visages multiples s’explique par l’historique de la propriété, conçue au cœur du Village, à Montréal, par un architecte au début des années 1990, puisqu’elle a d’abord abrité une importante collection d’antiquités. « C’est une maison unique et incomparable. L’ancien propriétaire l’a construite autour des objets qu’il avait en main ou pensait acquérir. La configuration des pièces a été créée en fonction de ces objets et de leur volume », explique le courtier Daniel Beauchemin, chargé de la vente.
Le but était de construire une architecture pour mettre en lumière chacune de ces pièces.
Alexandra Delambre, responsable de la mise en marché
Au tournant du millénaire, la résidence a changé de mains, et même si les œuvres antiques ont été évacuées, les nouveaux occupants en ont conservé l’esprit original, tout en y apportant leur touche personnelle, inspirée par de multiples voyages et d’éléments d’Art nouveau. « Les propriétaires actuels ont effectivement achevé certains aménagements commencés par le propriétaire précédent », indique Mme Delambre. Un exemple parmi cent : des balustrades ont été récupérées à New York et intégrées aux balcons. En y insufflant des influences des quatre coins du monde, on a ainsi engendré un véritable monde parallèle, en fin de compte.
Bienvenue à bord
Commençons par le pont supérieur. Le choix des mots n’est pas anodin : on croirait accéder à une véritable cabine de bateau, agrémentée d’un plafond en boiseries et poutres blanches, d’ouvertures semi-circulaires et d’une étonnante zone de plancher quadrillée, semblable à une grille de bois. Celle-ci, construite par un ébéniste à partir de blocs d’érable imbriqués, se veut évocatrice d’un voilier ; on retrouve d’ailleurs le même genre de travail à l’étage inférieur. Pas de panique : c’est du solide. Tout comme l’immeuble, d’ailleurs, dont les murs de béton sont très bien insonorisés.
Un très large dôme installé dans le toit baigne l’étage de lumière naturelle, tandis qu’une baignoire en onyx a été stratégiquement placée juste en dessous. Si l’humeur n’est pas au bain, pourquoi pas un sauna ? L’entrée est à deux pas de là. De la chambre, une volée de marches mène à un salon cerné par un foyer au bois, un recoin aménagé en serre, ainsi que de magnifiques vitraux de 1920 récupérés et adaptés pour la pièce. De là, on accède à deux terrasses, dont l’une haut perché offre une vue panoramique sur la ville (garde-fous à prévoir).
Elle ne laisse pas de marbre
Descendons maintenant à l’étage inférieur, une autre aire ouverte où les pièces s’épousent à merveille. Côté est, une salle à manger majestueuse est arrosée de lumière entrant par la haute porte-fenêtre, elle-même cerclée de dalles transparentes, et le tout prolongé par un petit balcon très invitant. Au sol, tout comme sur le plafond voûté, on trouve des dalles de marbre du plus bel effet (un des matériaux de prédilection des constructeurs, que l’on retrouve aussi sur la façade, mêlé à du granit).
De part et d’autre de la rampe d’escalier, deux espaces douillets (une banquette semi-circulaire et une table à bistro) ont été disséminés. Et la cuisine ? À première vue, la résidence en semble dépourvue. Dans les faits, elle est habilement camouflée par des panneaux coulissants circulaires. Ce n’est ni la plus spacieuse ni la plus impressionnante du marché, mais elle a le mérite d’être bien optimisée. Côté ouest, on trouve un beau salon et le coin bibliothèque, magnifié par des motifs octogonaux (en marbre au sol, en bois au plafond), et agrémenté d’un boudoir plus intime. Là encore, le marbre est maître, et en plus d’être beau… il est chauffant !
L’escalier conduisant au palier inférieur est en soi une œuvre d’art, avec des briques translucides au mur et une dalle illuminée en époxy au sol.
L’occasion d’évoquer les éclairages de la propriété, dignes du pont Jacques-Cartier : de la baignoire à la cuisine, des plafonds aux présentoirs, une myriade d’ampoules à couleur et intensité variables a été disséminée pour créer des ambiances nocturnes originales. Lumière naturelle abondante et lueurs artificielles apaisantes : le meilleur des deux mondes…
Enfin, au rez-de-chaussée se niche un bureau zoné commercial, potentiel cabinet professionnel, avec cuisinette et salle de bains. À l’origine indépendant de l’unité principale, il est désormais connecté à cette dernière, mais l’opération est facilement réversible. « L’emplacement figure parmi les atouts de la propriété. Elle pourrait intéresser un célibataire ou un couple, qui vit déjà au centre-ville ou souhaite s’en approcher. Le zonage permettrait aussi à un avocat, à un notaire ou à un comptable, par exemple, d’exercer sur les lieux », rappelle M. Beauchemin.
En immobilier, le terme « unique » est souvent galvaudé. Que l’on aime ou pas ces aménagements, dans le cas présent, il s’avère tout à fait pertinent.
Consultez la fiche de la propriétéLa propriété en bref
Année de construction : 1990
Prix demandé : 1 395 000 $
Nombre de pièces : 10
Évaluation municipale : 810 700 $
Impôt foncier : 6069 $
Taxe scolaire : 824 $
Superficie habitable : 2316 pi2
Charges annuelles de copropriété : 9528 $
Courtier immobilier : Daniel Beauchemin, Équipe Bardagi, RE/MAX