Le grand ménage du printemps est l'occasion par excellence pour se débarrasser des objets qui encombrent la maison. Une fois son chez-soi lavé de fond en comble, ce seront peut-être ces lourds rideaux dans le salon, ou cette couleur criarde dans la chambre à coucher que vous aurez envie de faire disparaître. Mais alors, par quoi les remplacer?

Pour la designer d'intérieur Josée Hivon, le printemps, en déco, est synonyme de renouveau. Le printemps, c'est ouvrir les rideaux pour laisser entrer la lumière, l'air. Fenêtres, mobilier, murs... tout ce qui est généreusement décoré devrait être allégé. Les lampes trop typées - «avec des pompons, par exemple!» - , devraient faire place à des abat-jour épurés, indique Mme Hivon.

 

La designer préconise en effet un décor débarrassé de ses trop nombreux éléments. Les répétitions de cadres ou de bibelots sont proscrites. Mieux vaut un seul élément «punché» - par sa couleur ou sa grandeur - pour égayer une pièce, que plusieurs plus modestes.

Les habillages de fenêtres opulents, c'est fini, selon Mme Hivon. La designer suggère d'opter pour un alliage entre qualité des tissus et facilité d'entretien. La soie et le lin sont intéressants, dit-elle, mais le deviennent encore plus lorsqu'ils sont mélangés à du polyester : l'apparence naturelle demeure, mais l'entretien est beaucoup plus facile.

Tina Caron, de l'Atelier Avant-Garde de Sainte-Foy, opte aussi pour des draperies vaporeuses : exit, donc, les stores en aluminium et en bois foncé. La tendance est effectivement aux voiles, d'après le designer d'intérieur Michel Létourneau, «dans les textures, les imprimés, il y a beaucoup de belles possibilités».

Si on souhaite pousser la transformation printanière un peu plus loin, même les carreaux de céramique peuvent être repensés. Les grandes tuiles remplaceront lentement le petit format au plancher, dans la douche et jusque sur les murs. On peut d'ailleurs intégrer la céramique à une tablette. Sortir un matériau de son cadre habituel ajoutera une touche d'originalité, souligne Josée Hivon.

Palette naturelle

Côté couleurs, «c'est pas compliqué, explique Michel Létourneau. Depuis trois ans, tout est à la mode : on peut passer du pastel au très foncé, ainsi qu'au blanc et noir. On est dans une ère écologique : tout ce qui se rapproche de la nature est in. Le turquoise pour le ciel, le vert, le brun et le beige pour la terre, l'orangé, le rouge et le jaune pour le feu». Même le métal se présente sous les tons de gris. Les gens ont donc le champ libre, c'est une question de goût avant tout, note M. Létourneau.

Tina Caron soutient de son côté que le blanc est «très, très, très» tendance, comme tout ce qui se rapproche de la nature. Elle considère cependant que les couleurs terre tendent à disparaître; l'orange brûlé, par exemple.

L'éclairage aussi entreprend un virage vert. Mme Caron et M. Létourneau encouragent l'utilisation des diodes électroluminescentes (DEL), dans la cuisine, notamment. «C'est écolo et ça dure super-longtemps!», souligne Mme Caron.

Et si on préfère la texture à la couleur pour ses murs, le papier peint, qui revient en force, offre plusieurs options. Les fabricants ont imaginé des faux finis qui imitent le bois, le liège, le bambou, la pierre... afin d'ajouter un peu de personnalité à une pièce. Les gros motifs ont la cote, que ce soient des fleurs, des arbres, des rayures ou même des formes géométriques. Question d'évoquer, une fois de plus, la nature qui se réveille après les mois d'hiver.