Il est possible d'actualiser l'habillage d'un foyer pour en faire un élément saisissant dans un aménagement. À preuve.

Mario Painchaud, fondateur de l'agence c3studio, a rénové et réorganisé les pièces de vie d'un appartement en copropriété construit en 1989, aux abords du canal de Lachine, à Montréal. Dans la foulée, il a revampé l'allure de la cheminée en gypse à faux pilastres. Plutôt que d'opter pour un parement traditionnel, ce diplômé en architecture a utilisé un matériau hors du commun, à la fois moderne et brut: de l'acier laminé à chaud.

«J'aime cet acier qui n'a reçu aucun traitement de finition, explique-t-il. Je le considère comme un matériau noble et j'apprécie sa texture et ses motifs naturels évoquant les veines du marbre.»

L'âtre du foyer au bois est encadré d'une feuille d'acier de 3 mm d'épaisseur qui se replie au sol et à l'une des deux bordures verticales. Un bûcher a été installé contre cette extrémité et le tout se déploie dans l'espace grâce à deux longues étagères, elles aussi composées d'acier laminé à chaud. La cheminée prend ainsi toute sa force décorative et adopte, par la même occasion, une seconde fonction: celle de rangement. Autre caractéristique: le bois de chauffage est discrètement révélé. Ce dernier contraste avec la structure d'acier, ce qui procure une touche rustique au style radicalement contemporain des lieux.

L'intégration de cette cheminée couleur anthracite contre le mur en gypse blanc produit un bel effet graphique. Aussi, l'autre bordure de la plaque d'acier de la structure, celle qui est coupée net, chevauche le mur de gypse jouxtant la cuisine. Une touche de légèreté est ainsi donnée.

«J'ai volontairement mis en relief cette portion de la plaque d'acier afin de souligner l'habillage du foyer, explique Mario Painchaud. Une distance de 2,5 cm sépare l'acier du mur et, en aménagement, un effet tridimensionnel permet, comme dans ce cas-ci, d'enrichir l'espace.»

En excluant les frais d'installation, le coût de cet acier était d'environ 3000$, précise le concepteur.