Les piscines, qu'elles soient hors sol ou creusées, ne cessent de se propager au Québec. La formation de nouveaux ménages que reflète d'ailleurs la vigueur du marché immobilier, les chaleurs plus accablantes et le plaisir d'être ensemble dans la cour les beaux après-midi d'été en sont la cause.

Les piscines, qu'elles soient hors sol ou creusées, ne cessent de se propager au Québec. La formation de nouveaux ménages que reflète d'ailleurs la vigueur du marché immobilier, les chaleurs plus accablantes et le plaisir d'être ensemble dans la cour les beaux après-midi d'été en sont la cause.

  L'industrie le sait et présente, pour soutenir l'intérêt, un train d'innovations telles des piscines à horizon infini ou à débordement, d'autres à poussée d'eau opposée aux baigneurs friands de natation continue, des robots pour bichonner le fond et les parois, puis des centrales électroniques, à programmations multiples, pour la gestion de l'eau et le fonctionnement des équipements périphériques.

  Chez Le Maître Piscinier, rue Marais, on propose une piscine creusée à bord décalé qui donne l'impression, lorsqu'on a un lac ou le fleuve en perspective, que l'eau s'y déverse. Bien qu'elle s'écoule réellement dans un bassinet de «retour». Si le terrain est en pente, que le mur où se produit la chute est hors sol et qu'on veuille exploiter cet espace libre, un bassin décoratif peut être aménagé. «Alors, les pompes sont ajustées de telle sorte de former un épanchement plus ou moins large et fort de l'eau», explique le pdg de l'entreprise, Jean-Roch Perron.

  Au prix de la piscine même, il faut, pour ce faire, ajouter 10 %. Jusqu'à 100 % parfois selon l'étendue de l'appareillage, le détail et l'élévation esthétique de l'aménagement. Piscines Trévi, de son côté, propose une piscine creusée dont les dimensions minimales sont de 10 pi X 16 pi. Elle comprend une pompe à poussée ou à contre- courant. On peut la mettre ou non en service. C'est selon. «Elle est faite pour les gens qui aiment nager de façon ininterrompue. Leur mouvement s'oppose donc au courant et leur avancée est, à toutes fins utiles, nulle», détaille le directeur des ventes de la succursale Trévi, boulevard Pierre-Bertrand, Richard Pitre. Le principe n'est pas nouveau, admet-il. «Mais à Québec, ce l'est.» Prix de détail d'une pareille piscine : 10 000 $ minimum. En raison de la pression et du battement de l'eau contre les parois, le principe ne peut convenir, faute d'une résistance suffisante, à la piscine hors sol.

  Robots

  Chez Club Piscines, boulevard Pierre-Bertrand également, le robot nettoyeur de surfaces Tiger Shark est, cette année, l'accessoire-vedette. Il est intelligent au point de se programmer lui-même. Lorsqu'on l'envoie par le fond, il se fait une «idée», avant de se mettre au travail, de la configuration des lieux. Il aura évalué les difficultés, dont les escaliers, et choisi le parcours le plus économe en temps et en énergie. «Il va dans tous les sens. Il paraît désordonné. Mais, au contraire, il obéit à un plan de travail très précis. Il se souvient même des endroits, même imperceptibles, où il n'est pas passé. Bref, ni ses calculs ni sa productivité ne peuvent être mis en doute», interprète Marcel Côté, conseiller au sein de l'entreprise.

  C'est par la rotation conjuguée de chenilles latérales que ses deux larges balais cylindriques, plastifiés et souples, se meuvent. Sitôt que celui d'en avant rencontre une paroi, les chenilles poussent le robot contre celle-ci, en position verticale. Il s'y maintient par flottaison et transfert de poids. Ce faisant, il continue de frotter la toile, déloge les saletés qui s'y trouvent et les dirige vers une boîte filtrante interne à crémaillère alimenté au moyen d'un cordon flottant de 18 mètres. «Il peut convenir à une piscine hors sol, mais son prix, de plus de 1000 $, ne lui est pas concurrentiel. Car il représente 25 % ou 30 % de la piscine elle-même, si elle est creusée», explique le directeur général de l'établissement, Frédéric Massicotte.

  Ailleurs, on trouve le Phamtom. Il s'agit aussi d'un robot. Il écume le fond et la surface de l'eau alors que les résidus sont amenés dans un sac à la traîne qui lui sert un peu de nageoire. Il se déplace sous la poussée d'un jet d'eau. À cette fin, un tuyau lui est jouxté. Son mouvement de descente au fond et de retour à la surface est gracieux, trouve Guy-Philippe Gélinas, conseiller chez Le Maître Piscinier. Son prix : plus de 1000 $ aussi. Il sied donc plus à la piscine creusée qu'à la hors sol à laquelle paraît mieux s'accorder, pour l'instant, un petit racleur de fond - de marque Hayward, par exemple - à 150 $ environ. «C'est un produit honnête. Somme toute, il fait bien le travail», déclare M. Gélinas.

  Centrale

  Enfin, les chlorateurs d'eau au sel de table, dont Clearwater et Aqua Rite sont parmi les marques les plus connues, mettent le chlore commun en difficulté. Ils éliminent la manutention de ce produit et ses dangers, donnent une eau plus soyeuse, moins irritante et au pH moins changeant. Lorsqu'ils ont paru, il y a cinq ans, leur prix était de plus de 3000 $. À présent, il est en dessous de 1000 $. «Les gens s'y intéressent plus que jamais», dit-on chez les détaillants de piscines. En fait, résume M. Gélinas, tout ce qui facilite l'entretien et qui, autant que possible, est à prix abordable, est à la mode. Mais au moment où les consommateurs les lorgnent, l'industrie porte déjà le regard plus loin. Elle propose, pour environ 2500 $, une centrale de gestion automatisée des installations. L'appareil connaît la température de l'air et de l'eau, s'occupe de la chloration au sel, commande la pompe, de même que le spa, pour le cas où on en aurait un en même temps qu'une piscine. Car son "génie" est divisible. On peut même y joindre l'éclairage du jardin et la cafetière. «Vous quittez la maison une semaine, vous revenez chez vous, votre piscine et votre spa sont toujours à l'eau claire. Lorsque vous êtes à la maison, vous laissez travailler la centrale pour vous», suggère le conseiller.