On connaît bien les jardins communautaires, ces espaces de jardin où chaque famille ou individu a sa ou ses propres petites parcelles de terre, mais on connaît beaucoup moins les jardins collectifs, où plusieurs individus collaborent sur une grande parcelle de terre et partagent les récoltes entre eux. Pour comprendre la différence, j'ai récemment assisté à une matinée typique dans le jardin collectif Ateliers à terre à Charlesbourg, sur le terrain de l'ancienne ferme Saint-Michel-Archange.

Je suis arrivé un peu avant 9h, heure du rendez-vous. J'ai rencontré l'une des participantes au pavillon d'accueil qui sert de bureau, de cuisine collective et de salle commune aux participants. Elle m'a amené rencontrer Carl Beaulieu, horticulteur autodidacte et responsable de la production, qui était déjà dans le potager. C'est lui qui dirige les travaux et qui montre aux coopérants à jardiner, car la plupart n'ont aucune expérience dans le domaine. Les participants arrivent peu à peu. Ce sont des gens de moins de 30 ans en vaste majorité, seuls ou en couple, avec ou sans enfants... car même ces derniers ont leurs travaux à faire aussi.

 

La première étape consiste à faire le tour du potager pour voir où en sont les différentes plantations. Le site ne ressemble nullement à un jardin communautaire, avec ses petits lopins individuels, chacun avec un mélange de légumes. C'est davantage comme une petite ferme. Les légumes forment de longs rangs uniformes, parfois de plus de 10 m de long. Dans une section, il y a des tomates, des aubergines et des piments qui percent à travers un paillis de plastique noir (pour réduire le travail de désherbage et réchauffer le sol au printemps), ailleurs il y a plusieurs rangs parallèles de laitues, betteraves, bettes à cardes et épinards. À d'autres endroits, il y a des assemblages de légumes compatibles plantés selon un plan savant organisé et formant un essai de compagnonnage. Et il y a une ruche, un jardin de plantes médicinales et beaucoup plus encore.

Carl Beaulieu se promène d'un secteur à l'autre, donnant un résumé des résultats des travaux passés, expliquant les travaux à faire, montrant des plantes infestées d'insectes et de maladies et expliquant ce que le groupe allait en faire. J'ai bien remarqué son conseil insistant aux fumeurs de bien se laver les mains avant de toucher aux légumes pour ne pas transmettre la mosaïque du tabac aux légumes sensibles. Il va sans dire que c'est un jardin écologique.

Après la tournée, le groupe se met au travail. Ce matin-là, c'est le temps de supprimer les tiges excédentaires des tomates indéterminées et de les entortiller autour de leur tuteur et de centrer les tomates déterminées, plus petites, dans leur cage. Certains participants ont besoin d'explications, d'autres connaissent le principe et commencent d'eux-mêmes. Il ne semblait pas nécessaire de leur assigner des rangs spécifiques, chacun choisissant un coin et se mettant au travail.

Les premières récoltes

Déjà à la fin de juin les participants partagent les premiers succès : les radis et les épinards sont prêts à manger et la semaine dernière, ils s'étaient partagé les petits plants de laitue prélevés lors de l'éclaircissage. Bientôt, au fur et à mesure que d'autres légumes moins rapides rejoindront les plus précoces, il y aura pour chaque ménage (une soixantaine) des paniers complets contenant une variété de légumes, la quantité de légumes étant proportionnelle au temps investi par chaque ménage dans le travail. À la fin de l'été, les participants auront des ateliers de cuisine collective et des activités de transformation pour apprendre à mieux gérer les surplus et ainsi étendre la production sur toute l'année.

Découvrir le jardin

L'idée de participer à ce jardin collectif vous intéresse? Le 28 août prochain il y aura une Fête de la récolte avec un parcours gourmet à laquelle vous pourrez participer. Pour plus de renseignements, composez le 418 948-7299 ou écrivez à ateliersalaterre @yahoo.ca.

Calendrier horticole

Destination La Pocatière et Notre-Dame-du-Lac

Le samedi 1er août, la Société d'horticulture de Saint-Nicolas organise un voyage au Jardin floral de La Pocatière et au Jardin de la petite école à Notre-Dame-du-Lac. Apportez votre dîner, de l'eau et des vêtements en cas de pluie. Coût : 40 $. Date limite d'inscription : 15 juillet. Info : M. Michaud, 418 831-7994, ou P. Latulippe, 418 831-4555