Tous les ans, la Perennial Plant Association, un regroupement international des professionnels du domaine des vivaces, choisit une «vivace de l'année». Il ne s'agit pas d'une nouveauté, mais habituellement d'une vivace remarquable qui n'a pas reçu l'attention qu'elle méritait. Pour 2009, son choix est tombé sur une graminée, l'hakonéchloa doré (Hakonechloa macra «Aureola»).

Tous les ans, la Perennial Plant Association, un regroupement international des professionnels du domaine des vivaces, choisit une «vivace de l'année». Il ne s'agit pas d'une nouveauté, mais habituellement d'une vivace remarquable qui n'a pas reçu l'attention qu'elle méritait. Pour 2009, son choix est tombé sur une graminée, l'hakonéchloa doré (Hakonechloa macra «Aureola»).

 Cette graminée d'origine japonaise est remarquable à bien des égards. D'abord, même si elle tolère le soleil, c'est essentiellement une plante de mi-ombre. Cela est exceptionnel parmi les graminées ornementales qui sont presque toutes des plantes de plein soleil. Aussi, on cultive la majorité des graminées ornementales autant pour leurs fleurs plumeuses que pour leur feuillage, mais l'hakonéchloa doré a des fleurs très insignifiantes, c'est nettement le feuillage qui prédomine.

 C'est une plante au port arrondi. Les tiges, plutôt courtes, sont lâches et se courbent vers l'extérieur. Elles sont couvertes de feuilles étroites tout aussi lâches, ce qui produit l'effet d'un dôme. Le feuillage très fin est jaune strié de vert : de loin, la plante paraît entièrement jaune, une coloration qui éclaire les coins sombres tel un phare. Le feuillage est de plus très léger, bougeant au moindre vent, ce qui ajoute un certain mouvement à l'aménagement.

 Dans une pente, le feuillage tend à pencher vers le bas, ce qui crée un très bel effet : en plantant l'hakonéchloa doré dans une ligne qui sinue du haut vers le bas d'une pente, on peut facilement engendrer un effet de ruisseau qui coule vers le bas.

 Enfin, sachez que le feuillage brunit sous l'effet du gel, mais reste intact, devenant d'un beau beige qui persiste jusqu'à la chute des neiges et offre encore de l'attrait à la fonte des neiges. Du moins, c'est le cas si on ne le coupe pas à l'automne.

 Une culture... limite

 Il faut comprendre que, même si l'hakonéchloa peut pousser dans notre région, il est réellement à la limite de ses possibilités. En effet, officiellement, c'est une plante de zone 6, ce qui paraît insuffisant pour notre région (zone 4b). Par contre, l'abondance de la neige fait en sorte que, à moins de la cultiver dans un endroit où il y a peu de neige l'hiver, il se trouve presque toujours bien protégé du froid et donc la plupart des jardiniers le réussissent parfaitement. Cela est doublement vrai dans son milieu de préférence, le sous-bois, car habituellement la neige s'y accumule sans peine.

 Plantez l'hakonéchloa doré dans un sol riche en matière organique et légèrement humide. Il tolère difficilement la sécheresse, surtout si elle est durable, et donc un bon paillis est toujours recommandé. Évitez la glaise lourde. Autrement, son entretien est minimal et l'on a rarement besoin de lui apporter des soins spécifiques, sinon couper son feuillage au printemps. Sous notre climat, il est déconseillé, comme pour toutes les vivaces, de couper son feuillage à l'automne, car ses feuilles, même mortes, aident à protéger sa souche contre le froid.

 L'hakonéchloa doré forme une touffe dense qui s'élargit peu à peu. Après 8 à 10 ans, il peut être nécessaire de le diviser, de préférence au printemps, s'il devient trop large. C'est la seule façon de le multiplier, car il ne produit que rarement des semences et celles-ci ne sont pas fidèles au type, ne donnant que des plants verts.

 Enfin, cette graminée semble avoir peu d'ennemis, étant rarement touchée par les insectes et les maladies. Même les limaces et les cerfs semblent l'éviter.

 L'hakonéchloa doré : l'essayer, c'est l'adorer!