Être écolo, ce n'est pas de tout repos! Je l'ai réalisé le week-end dernier, quand j'ai voulu utiliser «mon» compost. Naïve, je croyais en trouver une énorme quantité dans le bac à compost installé le printemps dernier dans mon jardin. Et je pensais n'avoir qu'à cueillir le fruit de mon labeur, métamorphosé au cours des derniers mois. Or non seulement n'ai-je découvert qu'une couche de compost d'une quinzaine de centimètres de hauteur, au ras du sol, mais j'ai dû travailler dur pour le récupérer!

Être écolo, ce n'est pas de tout repos! Je l'ai réalisé le week-end dernier, quand j'ai voulu utiliser «mon» compost. Naïve, je croyais en trouver une énorme quantité dans le bac à compost installé le printemps dernier dans mon jardin. Et je pensais n'avoir qu'à cueillir le fruit de mon labeur, métamorphosé au cours des derniers mois. Or non seulement n'ai-je découvert qu'une couche de compost d'une quinzaine de centimètres de hauteur, au ras du sol, mais j'ai dû travailler dur pour le récupérer!

 Après avoir enlevé les deux panneaux au bas du contenant, je me suis retrouvée à quatre pattes, avec ma petite pelle, piquant et grattant furieusement le précieux mélange, pour l'extraire. Je me sentais comme une archéologue (mais bien moins minutieuse), car mon butin était surmonté d'une couche de feuilles mortes et de compost en formation. Dans un instant de faiblesse, je me suis mise à rêver à un sac de compost de crevettes, qu'il suffit d'ouvrir et d'étendre dans le jardin...

 Est-ce normal d'avoir une aussi piètre récolte? L'été dernier, j'ai pourtant suivi à la lettre les instructions de l'horticultrice Syriame Clément, de l'éco-quartier Villeray du Patro Le Prévost. J'ai consciencieusement coupé en petits morceaux une quantité inouïe de déchets organiques. J'ai pris soin de les recouvrir de feuilles mortes, ou, à défaut, de lanières du journal La Presse. J'ai arrosé régulièrement le tout et j'ai aéré le mélange. Aurais-je commis une erreur? «Il faut être patient, souligne la sympathique jeune femme. Un truc: il faut beaucoup arroser au printemps. C'est du travail, mais c'est tellement gratifiant. Pensez à toutes ces matières organiques qui n'aboutissent plus dans des sacs de plastique et ne sont plus acheminés par camion dans un lieu d'enfouissement, dégageant du méthane, qui est un gaz à effet de serre. On n'a plus le choix, il faut se salir les mains.»

 Une fois la couche de compost enlevée, elle recommande de sauter à l'intérieur du contenant pour faire descendre jusqu'au sol les matières non entièrement décomposées. C'est ce qu'elle-même a fait. «À la fin de l'été, vous obtiendrez d'autre compost, qui pourra être étendu autour des arbres et des arbustes. C'est un excellent engrais pour l'hiver, qui nourrit graduellement les végétaux.»

 Il faut donc persévérer, en s'assurant d'avoir les quatre ingrédients nécessaires: de l'air, de l'eau, des éléments riches en azote (comme des résidus de fruits, de légumes et de plantes), ainsi que des éléments riches en carbone (comme des feuilles mortes et des lanières de journaux comme La Presse, imprimée avec de l'encre non toxique à base de soja).

 «Il faut faire provision de feuilles mortes, précise l'horticultrice. Car chaque fois qu'on met des bouts de légumes et de fruits, il faut les recouvrir d'une quantité équivalente de feuilles mortes. Vous n'aurez ainsi pas d'odeur ni d'insectes.»

 À proscrire: les graisses, les épis et les feuilles de maïs, la viande, le poisson, les os, les produits laitiers, les litières d'animaux domestiques, les mauvaises herbes en graine et les plantes nuisibles. On y met plutôt des pelures de patates et de concombres, des bouts d'oignons et de tomates, des feuilles de laitues flétries, des pelures de bananes, des queues de fraises, les restes de melons, des coquilles d'oeufs, du marc de café, des fleurs coupées, etc.

 «Plus on les coupe en petits morceaux, plus ils se dégradent vite, insiste Syriame Clément. Il faut aussi arroser fréquemment le compost et bien l'aérer, avec une fourche.»

 Encouragée, je me remets au boulot. Mais j'espère que la récolte sera meilleure à l'automne...