Transformer sa cour pour en faire le lieu de détente privilégié de l'été, c'est un projet que beaucoup de propriétaires caressent. Cette semaine, nous visitons une immense cour à l'arrière d'un bungalow de L'Assomption.

Il y avait un petit moment que Stéphanie, designer de métier et montréalaise d'origine, rêvait d'un bungalow des années 50, un vrai, avec tous ses morceaux. Un rêve de designer, quoi. Lorsque son conjoint et elle ont aperçu, à L'Assomption, cette maison posée sur un terrain de 42 000 pi2, entourée de chênes centenaires et à la déco intérieure inchangée depuis l'année de sa construction, ils ont craqué.

C'était en 2009. Après d'indispensables travaux de mise aux normes (puisque tout, absolument tout était d'origine), Stéphanie et son compagnon se sont attaqués au terrain, immense mais si dénudé qu'ils avaient l'impression de vivre dans la rue. «Le terrain est vaste, c'est vrai, mais il est bordé par trois rues. Et à part les arbres, il n'y avait que de la pelouse. Aucune haie, aucun massif de fleurs», explique Stéphanie.

Les vacances à la maison

Par ailleurs, le conjoint de Stéphanie, qui est comédien et animateur, était de plus en plus souvent appelé à travailler l'été. Puisque, en conséquence, il n'était plus question de partir en vacances en famille, il fallait faire de la cour un endroit agréable pour pouvoir profiter quand même des beaux jours. «Moi qui jamais de ma vie n'avais pensé avoir une piscine, elle est devenue incontournable», se souvient Stéphanie.

Ils se sont donc lancés au printemps 2014, avec l'aide de l'architecte paysagiste Karine Durocher. Sa mission: créer des zones d'intimité et rendre la cour agréable pour qu'on puisse en profiter le plus tôt possible.

Intimité instantanée

Les travaux ont été menés tambour battant, si bien que la petite famille a pu profiter de sa nouvelle oasis dès le premier été. «Le recours à des végétaux matures a permis d'obtenir un effet d'intimité immédiat, explique Stéphanie. C'était vraiment mon obsession, l'intimité. D'ailleurs, je pense que Karine n'est plus capable d'entendre ce mot», ajoute-t-elle dans un éclat de rire.

Les arbres matures ont toutefois un prix, et le couple a dû grever son budget pour répondre au plus tôt à ce fameux désir d'intimité. «C'est pourquoi nous avons fini les travaux nous-mêmes. À la fin de l'été, j'étais pas mal musclée!, dit Stéphanie avec humour. Ç'a peut-être été la plus grande difficulté dans ce chantier: quand on commence un projet comme celui-là, il faut le finir, on n'a pas le choix. Quand les plantes sont livrées, il faut s'en occuper. Je me suis déjà retrouvée à planter des végétaux à 22 h sous la pluie! Mais je me suis découvert une passion pour le jardinage, une chose que je n'aurais jamais pu imaginer.»

La clôture invisible

Quant à la piscine, «c'était un vrai défi esthétique parce que je ne voulais pas d'une clôture Frost au milieu de la cour», se souvient Stéphanie. Défi relevé: la clôture d'acier brun foncé se fond dans l'abondante verdure qu'on a plantée sur deux côtés du périmètre, si bien qu'on la remarque à peine. Le fait qu'elle n'englobe pas le patio la rend encore plus discrète lorsque ses portes sont ouvertes.

Le moucharabieh

Toujours dans sa quête d'intimité, Stéphanie, qui n'aime pas les rideaux, a réinterprété le principe du moucharabieh, cette grille ouvragée qui, dans les pays arabes, ferme les balcons et permet de voir sans être vu. La grille d'acier reprend le format exact de la brique des murs extérieurs et, raffinement supplémentaire, on peut y glisser des briques de bois, l'hiver, quand les arbres ne jouent plus leur rôle d'écran.

D'abri d'auto à abri d'été

Comme tout bon bungalow classique, la maison est flanquée d'un abri d'auto, que les anciens propriétaires avaient garni de moustiquaires pour en faire une véranda. Comme la terrasse arrière est assez loin de la cuisine, l'architecte a décidé d'exploiter cette excellente idée. On a retiré les moustiquaires et ajouté du mobilier pour faire du bon vieux carport un salon-salle à manger d'été. «Ça nous a sauvé la vie pendant les travaux dans la maison, dit Stéphanie. Et prendre le café là, les matins de pluie, est un vrai bonheur. Tout le monde devrait faire ça.»

De quoi profiter à plein de l'été, beau temps, mauvais temps.

Photo Martin Chamberland, La Presse

Une grille ouvragée ferme le balcon et permet de voir sans être vu.

Photo fournie par Stéphanie Castonguay

Quatre idées à piquer

• L'abri d'auto devient abri d'été, prolongement à la fois de la maison et du jardin.

• Délimiter les zones salon et salle à manger à l'aide de tapis qui ne craignent pas les intempéries.

• Un fauteuil confortable pour lire ou rêver en écoutant tomber la pluie.

• Pourquoi ne pas installer un panier de basket, un jeu de fléchettes ou même une table de ping-pong, pour s'amuser même quand il pleut?