Depuis avril, une gamme de pesticides populaires est interdite au Québec. Notamment, le célèbre Killex, longtemps utilisé contre les pissenlits. Ce changement a provoqué une onde de choc dans les centres de jardin.

Depuis avril, une gamme de pesticides populaires est interdite au Québec. Notamment, le célèbre Killex, longtemps utilisé contre les pissenlits. Ce changement a provoqué une onde de choc dans les centres de jardin.

 «La fin de la vente des pesticides a provoqué plusieurs changements chez nous, explique Bernard, commis jardinage du magasin Rona L'Entrepôt d'Anjou. Ça avait commencé l'an dernier avec l'interdiction des mélanges engrais-pesticides. Nous vendons de plus en plus de semences, parce que les gens ont pris l'habitude de sursemer afin de limiter la pousse des mauvaises herbes. Il y a de nouveaux types de semences de gazon plus pures, qui donnent moins de mauvaises herbes. Et les ventes d'engrais organiques et biologiques ont beaucoup augmenté: les gens se disent que s'il est possible de se passer des pesticides chimiques, pourquoi pas des engrais aussi?»

Outre le surensemencement, on recommande aussi une coupe de gazon plus longue, à trois pouces. «Les mauvaises herbes et les insectes vivent moins bien dans l'herbe longue», explique Bernard.

En vertu du Code de gestion des pesticides, adopté en 2003, une vingtaine de composants chimiques, qui entraient dans la fabrication d'environ 200 produits, ont été retirés en avril. Ainsi, deux des trois composants du Killex, le 2-4-D et le mécoprop, ont été interdits.

La nouvelle réglementation favorise des produits plus coûteux. L'engrais biologique se vend 25 le gros sac, comparativement à 16 pour l'organique et 12 pour le chimique. «La différence entre les engrais biologiques et organiques est importante, dit Bernard. L'engrais chimique est surveillé beaucoup plus étroitement.»

Au Home Depot de Laval, la responsable québécoise du marketing, Élise Vaillancourt, parcourt les dernières nouveautés écolos. Elle est particulièrement fière de la gamme Terracycle, vendue par une compagnie canadienne qui produit du compost liquide à partir d'excréments de vers de terre. «Terracycle vend son engrais dans des bouteilles de cola recyclées, dit-elle. C'est vraiment très écolo. Au début, on pouvait même retourner les bouteilles de Terracycle au magasin.»

Autre produit qui bénéficie de la mode écolo: les terreaux avec agents mouillants, qui conservent plus longtemps l'humidité. Les agents mouillants combattent la tendance naturelle du sable présent dans la terre à repousser l'eau. «On gaspille moins d'eau», dit Mme Vaillancourt.

La représentante de Home Depot est elle-même très enthousiaste face à la tendance verte. «Depuis que j'ai abandonné les engrais chimiques, j'ai l'impression que mes plantes sont plus fortes, dit-elle. Je crois que l'azote des engrais chimiques fait pousser les plantes trop vite, sans renforcer leur système racinaire.»