Certains cactus volent la vedette ces temps-ci dans les jardineries avec leur étonnante floraison. D’autres pourraient bien n’attendre que quelques ornements pour vivre à leur tour leur heure de gloire durant les festivités. Et si Noël prenait un air exotique cette année ?

André Mousseau et sa femme, Pierrette Martel, venaient de terminer leurs études à l’Institut de technologie agroalimentaire du Québec (ITAQ) quand leur chemin a croisé celui d’un passionné de cactus qui peinait à trouver sa plante fétiche au Québec. « C’était un terrain vierge à explorer. Encore aujourd’hui, on est les seuls à en produire à partir de semences et de boutures, raconte le cofondateur de Cactus fleuri, qui a ouvert boutique en 1976. Nous, notre vrai compétiteur est la Californie. Personne n’a peut-être la patience d’en faire pousser au Québec… », songe-t-il avec humour. C’est qu’avant de pouvoir être vendu, un cactus mettra de deux à cinq ans à croître.

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Les fondateurs de Cactus fleuri, André Mousseau et Pierrette Martel

Avec plus de 700 variétés de succulentes, dont 300 espèces de cactus, l’entreprise est la référence au Québec. Le cactus a beau être originaire des climats subtropicaux d’Amérique, il se plaît étonnamment bien ici dans nos environnements douillets, indique M. Mousseau.

La maison québécoise est un vrai désert. Elle est chaude et lumineuse, et c’est justement ce qui plaît aux cactées.

André Mousseau

Comme toutes les plantes grasses, ou succulentes, les cactus s’adaptent à la sécheresse en stockant l’eau dans leurs tissus. Cette méthode d’adaptation les rend particulièrement faciles à apprivoiser par les jardiniers débutants… ou négligents ! Après la plante en plastique, les cactus se classent parmi les plantes d’intérieur les moins exigeantes, fait valoir la directrice générale de Cactus fleuri, Mélanie Brûlé. Avec des soins minimaux, ils peuvent vivre des années. Dans leur habitat naturel, certains cactus colonnaires atteignent d’ailleurs les 500 ans.

Le cactus du temps des Fêtes

« Comme la plupart des succulentes, les cactus peuvent survivre longtemps sur leurs réserves. Il s’agit de leur donner de la lumière et un peu d’eau lorsqu’ils en ont besoin. Mieux vaut les oublier que de trop leur donner », insiste-t-elle. On laissera donc sécher la terre en profondeur entre deux arrosages. Comme ils ont l’habitude des sols pauvres, on limitera aussi l’ajout d’engrais à l’été et dans un dosage moins concentré.

On trouve au-delà de 10 000 variétés de cactus à travers le monde, classées en quatre grandes familles : les globulaires, en forme de boule ; les colonnaires, dressés comme des cierges ; les cactus à raquettes ou opuntia, dont les tiges charnues sont formées de segments plats ; et les épiphytes, qui poussent à l’origine sur les arbres. C’est à cette dernière catégorie qu’appartient le Schlumbergera truncata, un cactus aux tiges lisses dépourvues d’épines qui fait le bonheur des collectionneurs et qui fleurit de novembre jusqu’aux Fêtes, ce qui lui vaut le surnom de cactus de Noël.

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Le cactus de Noël, Schlumbergera truncata

Originaire du Brésil, le cactus de Noël atteint environ 60 cm de largeur pour 40 cm de hauteur. Il déploie une belle floraison dans des coloris de rouge, de rose, de blanc et plus rarement de jaune. Bien entretenu, il pourra fleurir jusqu’en janvier et possiblement revenir avec de nouvelles fleurs à Pâques. « Plus il fait chaud, plus il fleurira sur une courte période, explique André Mousseau. Comme il a un nombre déterminé de fleurs, une bonne façon de le garder longtemps fleuri est de limiter la chaleur entre 15 et 20 °C la nuit. » En fleurs, il demande des arrosages plus fréquents, mais uniquement quand son terreau est sec à 2 ou 3 cm de profondeur.

Un cactus en guise de sapin

Si le Schlumbergera est un classique à Noël , d’autres cactus plus imposants ont le panache pour accueillir guirlandes et décorations, et revêtent chaque année un air festif chez Cactus fleuri. C’est le cas de l’Opuntia vulgaris et de l’Opuntia subulata qui peuvent atteindre respectivement 6 m et 4 m de hauteur, et aussi du figuier de Barbarie (Opuntia ficus-indica), haut de plus de 3 m à maturité, dont la chair peut être bouillie ou même grillée sur le barbecue.

  • Mammillaria gracilis fragilis

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    Mammillaria gracilis fragilis

  • Petit Opuntia subulata

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    Petit Opuntia subulata

  • Petit Opuntia vulgaris

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    Petit Opuntia vulgaris

  • Opuntia ficus-indica

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    Opuntia ficus-indica

  • Petit Cereus Peruvianus

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    Petit Cereus Peruvianus

  • Euphorbia tirucalli

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    Euphorbia tirucalli

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Chez les colonnaires, le Cereus Peruvianus ou belle de nuit est également un colosse qui se ramifie avec le temps. À maturité, il atteint 3 m de hauteur et produit de grandes fleurs parfumées qui n’éclosent que la nuit. Petit, mais charmant, le Mammillaria gracilis fragilis prend quant à lui des airs de buisson enneigé avec sa coquille d’aiguillons blancs. Chez les euphorbes, cousins africains du cactus, le Tirucalli au port arbustif devient aussi grand qu’un petit arbre. Là où l’espace est restreint, ces spécimens pourraient bien être une solution de rechange originale et durable au roi des forêts… mais gare aux épines !

Cactus fleuri a ouvert sa halte agrotouristique il y a cinq ans et fait visiter ses serres à l’année. Des ateliers y sont aussi offerts à l’occasion.

Consultez le site Le Cactus fleuri