La culture du potager connaît un engouement incroyable, et rien ne semble décourager les amateurs qui persistent malgré les coups de froid printaniers, les canicules, les maladies et les insectes destructeurs. Voici quelques conseils pour éviter de refaire certaines erreurs.

Contrôler son enthousiasme

PHOTO IVANOH DEMERS, ARCHIVES LA PRESSE

Pourquoi cultiver 20 plants de tomates si seulement la moitié de la récolte sera consommée ?

Diane MacKay, copropriétaire des Jardins du Grand Portage, à Saint-Didace, dans Lanaudière, de grands potagers ouverts au public depuis plusieurs années déjà, est semencière artisanale bio. Sur ses terres de Kamouraska, Patrice Fortier fait aussi le même travail, mais en se spécialisant dans les variétés anciennes. Paradoxalement, plusieurs problèmes éprouvés par les amateurs sont attribuables à leur grand enthousiasme, selon eux. Les semis intérieurs comme extérieurs sont souvent trop hâtifs. On plante aussi trop de variétés et en trop grand nombre. Le dicton « small is beautifull » convient parfaitement au potager. Pourquoi cultiver 20 plants de tomates si seulement la moitié de la récolte sera consommée ?

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Un bon départ

PHOTO NINON PEDNAULT, ARCHIVES LA PRESSE

On ne devrait pas faire ses semis intérieurs avant le début ou la mi-avril, et on devrait attendre vers la fin de mai pour la transplantation, quand le sol est chaud.

Pour un bon départ, il faut s’en tenir d’abord aux instructions inscrites sur le sachet de semences, insiste Patrice Fortier. Cela peut paraître évident, mais la fièvre printanière amène parfois à escamoter cette étape, qui est à la base d’une germination réussie. Ces informations précisent aussi les distances de plantation au jardin. Si la densité est trop grande, la croissance sera limitée en raison de la compétition entre chaque plant pour la lumière et les ressources minérales. Le manque d’aération adéquate sera aussi vecteur de maladie fongique en raison de la trop grande humidité ambiante. On ne devrait pas, par ailleurs, faire ses semis intérieurs avant le début ou la mi-avril, et on devrait attendre vers la fin de mai pour la transplantation, quand le sol est chaud.

L’eau et la lumière

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Il est toujours préférable de faire l’arrosage le matin.

Pour obtenir un résultat optimal au potager, il faut un minimum de six heures de soleil par jour, estiment nos experts. (Au balcon, on peut facilement changer les pots selon l’éclairage.) À défaut, la croissance sera plus lente et la production, moins intéressante et moins généreuse. Attention aussi à la position de vos plants. Vos tomates-cerises, haricots ou concombres sur treillis ne doivent pas faire ombrage au reste du potager. Quant à l’arrosage, il est toujours préférable de le faire le matin. Nos experts rappellent que les légumes originaires de contrées chaudes, comme les tomates, poivrons et aubergines, préfèrent une eau plus tiède que froide. Ce qui n’est pas toujours évident à appliquer.

Cueillir et recommencer

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

Mieux vaut cueillir ses concombres fréquemment.

Ce qui est une exigence pour un semencier devient habituellement un problème au petit potager. La cueillette régulière de vos légumes est essentielle pour avoir une croissance soutenue des plants. À défaut, le plant diminuera considérablement sa production, car il aura atteint son objectif : produire des semences pour assurer sa descendance. Le cas est évident chez les concombres, les haricots et même les fines herbes. Et comme plusieurs potagères ont une période de croissance limitée, pourquoi ne pas profiter de l’espace vacant laissé par les haricots, les radis ou les laitues, par exemple, pour recommencer les semis au début d’août ? C’est alors le temps de replanter de la laitue, des radis, des haricots ou encore des bébés bok choi et des navets pour une récolte d’automne.

Les légumes difficiles

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

Les aubergines sont intéressantes, mais sont habituellement peu productives.

Contrôler son enthousiasme, disait-on. Difficile, parfois, de résister aux photos attirantes et aux promesses des catalogues. Certains légumes sont très exigeants et représentent parfois un véritable défi. C’est le cas du céleri, qui a besoin d’une humidité constante ; de l’oignon, qui demande un début hâtif ; du poireau ; de la laitue pommée (de type iceberg), très sensible à la chaleur ; du brocoli, qui nécessite une longue croissance ; ou encore du chou-fleur, vulnérable à certains insectes. Les aubergines sont intéressantes, mais sont habituellement peu productives, comme c’est aussi le cas du brocoli, dont la tête reste souvent minuscule. Les melons d’eau exigent de l’espace, de l’eau et beaucoup de chaleur.