J'ai changé mon fusil d'épaule. Étant mordue de recyclage, je me suis mise à voir le compostage comme une façon de pousser plus loin mon engagement envers l'environnement. La perspective d'obtenir du compost pour nourrir mes plates-bandes et mon potager était une autre source de motivation.

J'ai changé mon fusil d'épaule. Étant mordue de recyclage, je me suis mise à voir le compostage comme une façon de pousser plus loin mon engagement envers l'environnement. La perspective d'obtenir du compost pour nourrir mes plates-bandes et mon potager était une autre source de motivation.

J'étais donc mûre pour le compostage.... mais à certaines conditions. Le processus devait être simple, pour pouvoir s'inscrire dans mon horaire déjà surchargé. Surtout: la compostière ne devait pas dégager d'odeur nauséabonde ni attirer les insectes.

Par où commencer?

L'horticultrice Syriame Clément, de l'éco-quartier Villeray du Patro Le Prévost, m'a entraînée à la découverte d'un univers inconnu.

En plastique, le modèle Soilsaver n'est pas très haut et son couvercle s'enlève aisément. Les diverses opérations peuvent donc se faire avec facilité.

Pour avoir un bon drainage, les composteurs n'ont pas de fond et sont placés directement sur la terre, a-t-elle expliqué. Les parois et les couvercle sont en bois non traité ou en plastique. Ils doivent être placés dans un coin semi-ombragé, pas trop loin d'une source d'eau. Des quatre modèles vendus par l'organisme au coût de 25, elle a recommandé le Soilsaver. En plastique, il n'est pas très haut et le couvercle s'enlève aisément. Les diverses opérations pourront donc se faire avec facilité.

Quatre ingrédients

«On place la compostière sur le sol, on met un peu de terre ou du compost au fond, et le reste se fera tout seul, promet-elle. On n'a qu'à suivre une recette qui comprend quatre ingrédients: de l'air, de l'eau, de l'azote et du carbone.»

Les matières riches en azote sont des matières humides comme les restes de fruits et de légumes, les résidus de plantes, les mauvaises herbes et les coquilles d'oeufs. À noter: il ne s'agit pas de restes de table. Les restants de salades arrosées de vinaigrette, tout ce qui contient de l'huile, la viande, les os et les produits laitiers sont à proscrire. On y met donc les pelures de bananes et de pommes de terre, le marc de café, les restes de melons, les feuilles de laitue flétries, etc. «Plus on les coupe en petits morceaux, plus ils se dégradent vite», précise Syriame.

Contrôler les odeurs

Les matières riches en carbone, comme les feuilles mortes, sont sèches. L'automne et au printemps, il faut en faire bonne provision. Lorsqu'on n'en a plus, on peut leur substituer des lanières de journaux comme La Presse, qui est imprimée avec de l'encre non toxique à base de soja.

«Chaque fois qu'on met des bouts de légumes ou des plantes dans la compostière, il faut les recouvrir d'une quantité équivalente de feuilles sèches, insiste l'horticultrice. De cette façon, vous n'aurez pas d'odeur ni d'insectes.»

Patience!

Le compost devrait être aéré toutes les deux semaines. On peut le retourner avec une fourche. On peut aussi se contenter de faire des trous avec un bâton, assure l'experte. Enfin, les matières doivent demeurer humides (mais pas détrempées). Si c'est trop sec, on peut arroser légèrement le mélange en le retournant. Mieux vaut arroser fréquemment, en petite quantité. D'ici deux mois à deux ans, selon l'effort investi, on devrait avoir du compost.

Étonnament simple

Je m'y suis mise, en suivant les conseils de Syriame. C'est étonnamment simple. Et je suis surprise de la quantité de matières organiques récupérées quotidiennement, qui ne prennent pas le chemin du lieu d'enfouissement. J'aurais dû m'y atteler avant!

Des différences d'une ville à l'autre

Plusieurs municipalités subventionnent l'achat de bacs à compostage.

La Ville de Québec, par exemple, invite ses citoyens à s'en procurer dans une trentaine de quincailleries et centres de jardins. Elle rembourse 50% du prix payé incluant les taxes, jusqu'à concurrence de 50$ par récipient. Les propriétaires de maisons unifamiliales, jumelées ou en rangée peuvent acheter un maximum de deux compostières.

Dans la région de Montréal, des municipalités comme Pointe-Claire subventionnent également l'achat de composteurs. C'est le cas aussi de plusieurs arrondissements de la Ville de Montréal. Les façons de procéder varient, de même que les modèles. Le coût est de 25$ ou 30$. Mais tous les arrondissements ne sont pas verts. Les résidants de Saint-Léonard, par exemple, n'ont droit à aucune subvention. Dans les quincailleries et les centres de jardin, les composteurs coûtent entre 50$ et 90$.