Mais au cours des récentes années, de nombreux changements sont survenus dans la maison qui produit aussi des gerberas et alstroemerias, fleurs coupées et plants en pot. Plus qu'un comptoir de vente, Rose Drummond est devenue une halte végétale où l'on peut s'arrêter pour visiter la roseraie, prendre un café ou même apporter son lunch que l'on pourra manger en humant les fleurs.

Mais au cours des récentes années, de nombreux changements sont survenus dans la maison qui produit aussi des gerberas et alstroemerias, fleurs coupées et plants en pot. Plus qu'un comptoir de vente, Rose Drummond est devenue une halte végétale où l'on peut s'arrêter pour visiter la roseraie, prendre un café ou même apporter son lunch que l'on pourra manger en humant les fleurs.

Depuis deux ans, l'une des serres a été transformée en centre d'interprétation de la rose. La visite et le café sont gratuits. «C'est du café biologique et équitable, insiste la patronne, Diane Lampron. Ici, toutes nos roses sont issues de production biologique. Elles sont dorlotées. Et à partir de la mi-avril, quand le soleil se manifeste longtemps, les rosiers du centre d'interprétation sont presque tous en fleurs. Bien sûr, nous espérons que les visiteurs achèteront des fleurs en nous quittant.»

Cette roseraie inusitée compte une centaine d'espèces et de variétés, notamment des rosiers très anciens jusqu'aux créations récentes, tous bien identifiés. La sélection s'est faite avec l'aide de Claire Laberge, responsable de la roseraie du Jardin botanique de Montréal. Les panneaux d'identification spécifiant notamment la date d'enregistrement, le mode et la zone de culture, ont été donnés par la maison Saint-Gabriel à Montréal, un endroit réputé pour ses rosiers anciens et ses potagers. Sur de grandes affiches, le visiteur peut aussi lire une foule d'informations peu connues sur la rose, notamment sur son usage dans la pharmacopée populaire ancienne, dans la religion, en alchimie ou encore son importance sociale. On peut aussi faire une visite guidée en groupe, moyennant des frais. Tous les rosiers en montre ainsi que plusieurs variétés de collection sont offerts en plants ou sur le site Internet www.rose.ca.

Récemment, la maison des roses s'est associée à HydroSerre Mirabel pour la production de laitues en serre. Elle envisage d'ouvrir un centre d'interprétation en hydroponie et plusieurs autres projets germent tranquillement.

Trois décennies dans les roses

L'amour de la rose ne date pas d'hier chez les Lampron.

Fleuriste depuis 1975, Jean-Denis Lampron décide un jour de cultiver ses propres rosiers dans une serre près de la maison afin de s'assurer un approvisionnement fiable. Les résultats sont intéressants. Nous sommes en 1980. Quelques années plus tard, un investisseur, qui compte transformer des déchets domestiques en carbone, se cherche une industrie pour utiliser le méthane résiduel qui serait produit. Le complexe de serres est bâti, M. Lampron devient directeur général et la production de roses se poursuit sur une grande échelle. Plus de 400 fleuristes s'y approvisionnent. L'usine de traitement ne sera finalement jamais érigée mais les affaires vont bien. On aménage deux autres hectares de serre. Puis les ventes baissent et les tarifs préférentiels d'Hydro-Québec sont abolis. La facture d'énergie double. L'entreprise n'est plus rentable. C'est la faillite en 1996.

Le couple Lampron achète les serres du syndic avec l'intention de se limiter au marché de détail. Encore aujourd'hui, ce sont les automobilistes faisant la navette entre Québec et Montréal qui forment le gros de la clientèle. Mais les Lampron ont trimé dur. En plus de mener leur entreprise, ils ont élevé 11 enfants.

Plus encore, homme de foi, Jean-Denis Lampron est nommé diacre en 1998 et oeuvre depuis pour l'organisation Développement et paix afin d'aider les populations des pays du tiers-monde.

Mais sa mission chrétienne, à laquelle participe étroitement sa tendre moitié, s'étend partout, même dans les affaires. Ces dernières années, Rose Drummond s'est associée à l'artiste Johanne Blouin afin de produire deux CD qui célèbrent la rose en 24 chansons. Vendus uniquement aux serres (ou par Internet), ces CD ont avant tout un objectif promotionnel et humanitaire souligne le couple de rosiéristes. Les frais de production ont été trop élevés pour que les ventes soient rentables. Et à chaque disque vendu, une somme de 2 est versée à la Fondation du cancer du sein ou à la Fondation du Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke. Le parcours des roses Lampron n'a pas fini de nous étonner

On pourrait croire que Jean-Denis Lampron a fait sienne cette maxime du moraliste français, Joseph Joubert : «Au lieu de me plaindre de ce que la rose a des épines, je me félicite de ce que l'épine est surmontée de roses.»