Résultat: une récolte relativement abondante et des tubercules de belle taille, souvent de la grosseur du petit doigt. Ils ont une allure étrange qui peut rappeler un insecte quelconque ou mieux, un joli coquillage. On peut les servir nature avec une vinaigrette ou encore bouillis, puis nappés de beurre ou de crème et de persil.

Résultat: une récolte relativement abondante et des tubercules de belle taille, souvent de la grosseur du petit doigt. Ils ont une allure étrange qui peut rappeler un insecte quelconque ou mieux, un joli coquillage. On peut les servir nature avec une vinaigrette ou encore bouillis, puis nappés de beurre ou de crème et de persil.

Mais je préfère les sauter au beurre, à feu moyen, durant une vingtaine de minutes, sinon un peu plus. D'autres recommandent de les faire blanchir puis de les sauter avec lardons, ciboulette et oignons. Ils ont un goût de noisette ou d'artichaut, d'où leur nom parfois d'artichaut du Japon ou de Chine.

Les crosnes se vendent dans certaines épiceries, notamment au marché Jean-Talon, Chez Louis, (j'ai trouvé les miens l'hiver dernier à l'épicerie Vittoria, à deux pas de l'hôtel de ville de Brossard, rue Pacifique), et il suffit d'une quinzaine de tubercules pour commencer votre culture, ce qui vous coûtera quelques dollars tout au plus. Ces petites racines se conserveront facilement tout l'hiver au frigo.

Je vous conseille un semis à 15 cm de profondeur, à environ 15 cm l'un de l'autre, dans une terre riche. Si la densité est trop grande, vos tubercules resteront petits. Plantez dans un coin du potager ou du terrain, un peu à l'écart, afin d'éviter qu'ils ne nuisent aux autres plantes en raison de leur caractère envahissant. Ils n'ont pas vraiment besoin d'arrosage, à moins d'une sécheresse prolongée. La récolte a lieu en novembre, pas avant, même s'il y a eu du gel à quelques reprises. En octobre, les tubercules sont encore trop petits pour consommation. Dans la grande région métropolitaine, les crosnes sont vivaces et même envahissants.

Importé en France en 1882, dans le village de Crosne, le légume fut vendu cinq ans plus tard sous ce nom, faute d'une appellation commerciale plus «vendable». Vivace de la même famille que les «oreilles de mouton» mais d'aucun intérêt décoratif, Stachys affinis, de son nom scientifique, est d'une hauteur d'une soixantaine de centimètres. Elle a cependant tendance à devenir rampante.

Les tubercules ne doivent pas être pelés, une opération impossible de toute façon. On les nettoie en les frottant avec du gros sel, ou mieux encore, en les déposant après un lavage sommaire dans une taie d'oreiller qui sera mise dans la laveuse pour une petite «brassée» au cycle doux, sans savon, il va sans dire. (Cette méthode convient aussi très bien aux topinambours.)

Après avoir connu une certaine célébrité grâce à Alexandre Dumas fils, les crosnes sont ensuite tombés dans l'oubli. Mais ces dernières années, ils connaissent un regain de popularité dans certaines régions de France où ils sont servis dans le temps des Fêtes. Signalons que les crosnes se vendent parfois en pot dans une solution vinaigrée.