La citrouille n'est pas un ornement. C'est un aliment. Traditionnellement, on ne jette pas le pain. La citrouille, non plus. Tous les marchés débordent de ces citrouilles d'un orange éclatant. Elles mettent dans le paysage une note joyeuse.

La citrouille n'est pas un ornement. C'est un aliment. Traditionnellement, on ne jette pas le pain. La citrouille, non plus. Tous les marchés débordent de ces citrouilles d'un orange éclatant. Elles mettent dans le paysage une note joyeuse.

De plus en plus, ces courges sont vendues pour passer à table. Car la citrouille fait partie de la très grande famille des courges. Qui a goûté une fois à ce bon légume y reviendra probablement. Encore faut-il pouvoirs l'apprivoiser. Et ce n'est pas au rayon de fruits et légumes traditionnels que l'on risque d'avoir le coup de foudre. La variété y est pauvre, la qualité médiocre et les explications le sont encore plus. La courge est une inconnue. Une vingtaine de variétés de courges sont proposées, de la courge spaghetti qui a eu son heure de gloire, au potiron et au potimarron. Quelques-unes s'ajouteront cette année, choisies pour leurs qualités gustatives.

C'est ainsi que la courge spaghetti aura une concurrente, la orangeghetti, plus douce et plus belle. La hubbard bleue, trop grosse pour être de consommation pratique, aura une soeur plus petite. La courge de Siam, à laquelle est attachée une belle histoire et qui fait une excellente confiture baptisée «cheveux d'ange» sera peut-être du lot de surprises de la saison 2001.

Inconnues les courges?

Ce sont les plus vieux légumes cultivés en Amérique. Bien avant, évidemment, l'arrivée des Européens. La citrouille fait partie de la kyrielle de produits dont le Vieux Continent était dépourvu avant les voyages de Christophe Colomb. On oublie que la tomate inséparable maintenant de la cuisine provençale, pour ne citer que celle-là, n'est entrée qu'après la découverte du Nouveau Monde. Quant à la citrouille, on fait peu de cas. C'est un légume-fruit sans panache...

Les Iroquois, peuple amérindien le plus sédentaire, cultivaient les courges méthodiquement. Ils suivaient la méthode du compagnonnage, groupant maïs, haricot et courge. Le premier fournissait la tige solide autour de laquelle grimpait le haricot tandis qu'au pied, les larges feuilles de la courge rampante protégeaient le sol d'une perte d'humidité.

L'association de ces trois légumes dépassait le seuil de la culture. Réunis, maïs, haricot, courge fournissaient des protéines végétales équivalentes à des protéines animales. Cette alliance est passée dans l'histoire sous le nom des Trois Soeurs. Les Iroquois faisaient de la diététique sans le savoir. Ou le savaient-ils en fait?