«Il faut se préoccuper de la pollution visuelle», martèle Josée Laforest, conseillère à la boutique Transit. «C'est inutile d'éclairer le ciel.» La discrétion est tendance. Elle commande de camoufler les sources et de braquer de subtils projecteurs sur les sentiers, les rocailles, l'enrochement naturel et sur tous les jolis détails de la maison. «Le rendu est la vedette, pas la lampe», résume Jean Larochelle, designer en éclairage paysager.

«Il faut se préoccuper de la pollution visuelle», martèle Josée Laforest, conseillère à la boutique Transit. «C'est inutile d'éclairer le ciel.» La discrétion est tendance. Elle commande de camoufler les sources et de braquer de subtils projecteurs sur les sentiers, les rocailles, l'enrochement naturel et sur tous les jolis détails de la maison. «Le rendu est la vedette, pas la lampe», résume Jean Larochelle, designer en éclairage paysager.

Depuis cinq ans, constate ce dernier, les Québécois se montrent de plus en plus disposés à investir dans l'éclairage extérieur. Mais les paysagistes, si compétents soient-ils dans le choix des végétaux, en connaissent peu sur les luminaires de jardin. «Quand ils sont rendus à l'étape de l'éclairage, les gens n'ont plus de budget, déplore Daniel Turcotte, propriétaire de Transit. Ils se rabattent alors sur des lampes bon marché.»

Le banc de neige, un atout

Pourtant, le bon luminaire à la bonne place peut créer un effet spectaculaire. «Les encastrés dans le sol sont très beaux en hiver, affirme M. Turcotte, car la neige est un excellent réflecteur de lumière. Le banc de neige peut alors devenir un atout du décor.» Il suggère les encastrés Sistemalux, à 175 $ la pièce.

Avec la technologie LED (light-emitting diodes), «la consommation d'énergie est ridicule», poursuit-il. Des LED de trois watts peuvent donner l'illusion de 25 watts. Et ils ont une durée de vie de 50 000 heures. «En ponctuation dans un décor, c'est très beau», soutient-il. Le designer Klaus Begasse a dessiné pour la compagnie italienne Artemide une lampe extérieure baptisée Reeds, composée de sept tiges flexibles de fibre de verre, chacune surmontée de LED et insérée dans une base d'aluminium ronde.

En matière d'éclairage extérieur, les Européens sont plus avant-gardistes que les Nord-Américains. Il est vrai qu'en Toscane ou en Andalousie, l'été dure plus que cinq semaines. Le jardin est une pièce supplémentaire de la maison, et l'éclairage n'y est pas qu'esthétique: on en a besoin pour lire et pour manger. L'entreprise espagnole Carpyen propose une lampe torchère à batteries, également dotée de huit mètres de fil; on la fiche directement dans le gazon pour créer un décor surréaliste. Les Pod Lens, eux, viennent d'Italie; plantés dans le sol ou suspendus aux branches des arbres, seuls ou en bouquets, ils font penser à des petites fleurs multicolores.

Les luminaires extérieurs sont aussi très pratiques pour éclairer la serrure et le numéro civique de la maison. Ils dissuadent rôdeurs et voleurs, ils inspirent un sentiment de sécurité et ils mettent la propriété en valeur.

Jean Larochelle travaille la plupart du temps avec Kichler, une marque américaine haut de gamme qui offre une soixantaine de modèles. Ses projecteurs à éclairage latéral conviennent aux plantes et aux roches. Les sentiers, eux, sont éclairés avec des lampes décoratives. Sur les clôtures, il aime bien les demi-lunes de forme conique dont les faisceaux sont dirigés vers le sol. «Le soir, ajoute-t-il, on peut mettre en vedette des points d'intérêt moins visibles le jour, les arbres par exemple.»

Et comme l'infiltration d'eau est «l'ennemi numéro un» des luminaires extérieurs, il mise sur la qualité et n'utilise que le laiton et l'aluminium. «Les plastiques et les composites en PVC sont trop fragiles pour nos écarts de température», a-t-il noté. Il estime que pour une dizaine de lampes de jardin, un propriétaire devra débourser au moins 2500 $.

L'idée, ça se paie

Antoine Desgagnés, de Sainte-Foy, a dépensé trois fois plus que ça pour illuminer sa propriété. «L'idée, ça se paie», fait-il valoir. Il aime sa maison et il désirait attirer l'attention sur la piscine creusée à l'arrière, sur le treillis où s'accroche la vigne et sur le rocher, à l'avant, dans lequel s'encastre un bouleau. «L'éclairage indirect produit l'effet de balayage que je souhaitais, a-t-il commenté. Je ne voulais surtout pas de gros spots.»

L'éclairage de jardin requiert une sérieuse réflexion préalable. Vous voulez des encastrés dans votre muret de pierre? Mieux vaut prévoir les sorties électriques avant d'effectuer les travaux de maçonnerie. «On est souvent des pompiers», observe Daniel Turcotte. Même si les gens ont en général une bonne idée de ce qu'ils désirent, reste que ce genre de projet prend du temps à élaborer. «Il y a du design, du raffinement et des défis techniques, résume-t-il. Il faut un programme.»

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En complément:

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