À force de cultiver des tomates depuis plus d'une vingtaine d'années, cet ancien briqueteur a développé une véritable passion qui s'est transmise à son fils Bruno ayant étudié en culture végétale à la polyvalente La Frontalière de Coaticook et qui est maintenant associé au Centre maraîcher Dubé et fils sur le boulevard Université dans le secteur Rock Forest.

À force de cultiver des tomates depuis plus d'une vingtaine d'années, cet ancien briqueteur a développé une véritable passion qui s'est transmise à son fils Bruno ayant étudié en culture végétale à la polyvalente La Frontalière de Coaticook et qui est maintenant associé au Centre maraîcher Dubé et fils sur le boulevard Université dans le secteur Rock Forest.

Mais en plus de développer cette passion, M. Dubé a aussi tâté plusieurs façons pour augmenter la qualité, la production et minimiser le temps de travail. «Au début, je cultivais dans un jardin à l'extérieur puis j'ai décidé de construire mes propres serres en 1978. On a commencé par mettre les semences directement dans la terre, puis dans des bacs de plastique.»

Mais, explique l'ancien briqueteur, il fallait effectuer des centaines de trajets avec les brouettes pour entrer et sortir la terre des serres tous les ans. Quant aux bacs de plastique, leur résistance se limitait à quelques années. C'était toujours à recommencer.

Dernière solution: de simples sacs de terre à jardin, dans lesquels on plante les semences et desquels émergent ensuite les plants. «Ça fonctionne et on a perfectionné le processus en reliant tous les sacs avec des tuyaux pour l'eau et l'engrais», dit M. Dubé. Le processus serait probablement unique dans la région et peut-être même au Québec.

Tous les ans, on y cultive 1400 plants de tomates et 1500 plants de concombres anglais, les concombres étant produits également à même des sacs de terre. Faut presque visiter les serres pour le croire. Fin avril, on arrache les premiers concombres et, fin mai jusqu'à la fin octobre, on cueille les tomates tous les jours.

Ces temps-ci, la récolte est à son maximum. «Beaucoup plus que l'an dernier; la récolte est en retard de deux ou trois semaines, mais on récupère le temps perdu et on a parfois peine à tout faire en une journée», explique Bruno Dubé.

Par exemple, cette semaine, tous les jours, les Dubé et leurs employés arrachent entre 200 et 300 concombres en plus de 400 à 500 tomates. Les plants de tomates atteignent entre 15 et 20 pieds de hauteur dans les serres tandis que ceux des concombres grimpent jusqu'à 12 pieds.

La clientèle ne manque pas: sûr, il y a quelques épiceries et quelques dépanneurs, mais la majorité des clients, des particuliers, proviennent de la région. «Même que des gens qui partent plus loin en vacances achètent souvent jusqu'à 30 livres de tomates pour donner à leurs amis et leur parenté», dit Jean-Roch Dubé.

Ce dernier, qui mange entre quatre et cinq tomates par jour, aime bien discuter avec la clientèle dont les voitures bondent souvent le stationnement près des serres. Tout le monde semble le connaître. Il ne ménage pas ses heures de travail. «Mais quand t'as travaillé dans la brique durant 25 ans, y a rien là de ramasser des tomates», dit l'ancien briqueteur.

«Nos tomates sont meilleures que celles cultivées de façon hydroponique», insiste-t-il. Parce qu'elles sont toujours fraîches du jour, elles se conservent une quinzaine de jours. «Jamais au réfrigérateur, car elles perdraient vite leur saveur», dit le septuagénaire.

Non seulement son procédé de culture sans pesticide est-il presque unique, mais il n'y a aucun gaspillage de terre à jardin. À la fin des récoltes, vers novembre, M. Dubé prend tous les sacs, les sort des serres et les met en vente. «Ça se vend comme des petits pains chauds puisque la terre est déjà riche en engrais, c'est merveilleux pour les jardins», dit-il. En vue de la prochaine saison, il en profite alors pour racheter d'autres qu'on trouve souvent en vente à l'automne.

Pour joindre les deux bouts, les Dubé produisent également des fleurs pour le printemps. «On a beau avoir un procédé ingénieux qui nous sauve temps et argent, mais les coûts de production grimpent tous les ans.»

Pour chauffer cette serre de 10 000 pieds carrés, en début de printemps, il en coûte entre 900 $ et 1100 $ d'huile à chauffage par semaine alors que le coût maximum était de 400 $ il y a quelques années à peine.