La plante qui s'annonce intéressante est ensuite cultivée durant quelques années afin de vérifier si les nouveaux caractères génétiques responsables de sa personnalité sont stables. Dans certains cas, si le nouvel hybride s'y prête et que sa commercialisation s'avère prometteuse, il sera multiplié in vitro, en laboratoire, ce qui permettra d'obtenir à demande des milliers ou des centaines milliers de clones.

La plante qui s'annonce intéressante est ensuite cultivée durant quelques années afin de vérifier si les nouveaux caractères génétiques responsables de sa personnalité sont stables. Dans certains cas, si le nouvel hybride s'y prête et que sa commercialisation s'avère prometteuse, il sera multiplié in vitro, en laboratoire, ce qui permettra d'obtenir à demande des milliers ou des centaines milliers de clones.

Il arrive aussi qu'une mutation intéressante apparaisse dans une culture et qu'on puisse maintenir ses nouvelles caractéristiques par multiplication végétative, comme on le fait pour les tulipes. À cet égard, l'exemple le plus intéressant demeure probablement la tulipe «Murillo» obtenue vers 1850. Au cours des années, cet hybride aux fleurs blanc rosé, de même que certains de ses descendants directs, ont produit environ 150 mutants, des «sports» comme on dit en anglais et parfois en français.

Le cultivar «Little Giant» présente de grosses fleurs, mais sa hauteur ne dépasse guère les 60 cm. (Photo Pierre McCann, La Presse)

Tout ce préambule pour vous présenter aujourd'hui cette curieuse échinacée qui porte le nom tout aussi curieux de «Razzmatazz», un mutant qui vient tout juste de faire son apparition sur les étals des pépinières et centres de jardinage. Une apparition discrète, d'ailleurs, puisqu'à peine 2500 spécimens sont en vente dans tout le Québec. Mais à 15$ ou 10$ le plant, ils ne sont pas donnés. Par contre, bon nombre seront en fleur ces jours-ci, ce qui vous permettra de juger si cette beauté particulière vaut bien son prix. La première fleur que j'ai obtenue au jardin ne semble toutefois pas à la hauteur des photos promotionnelles.

La nouvelle «Razzmatazz» est une échinacée qui ressemble à un gros pompon rose entouré de longs pétales, unique dans son genre. Elle a été découverte il y a cinq ou six ans par un hybrideur néerlandais qui semblait peu intéressé par son allure. Mais la firme Darwin Plants, elle, a décidé de la commercialiser.

En 2003, un producteur québécois avait obtenu les droits de reproduction, mais n'avait finalement pu obtenir de spécimen en raison de problèmes de culture dans les Pays-Bas. D'ailleurs, piégé par les délais de production d'imprimerie, le magazine horticole Fleurs, Plantes et Jardins avait même publié un très gros plan de «Razzmatazz» à la une d'un de ses numéros.

Darwin a enfin pu reproduire la plante en laboratoire et c'est finalement la maison Norseco, de Laval, (le proprio du catalogue Horticlub), qui a obtenu le premier arrivage à la fin du printemps. Mais tout semble indiquer que ces livraisons au compte-gouttes sont le résultat d'une stratégie de marketing international, ce qui permet de maintenir la demande et, évidemment, des prix élevés. Norseco a obtenu une promesse de livraison de 5000 plants pour l'an prochain et compte profiter de l'actuel engouement pour les échinacées en mettant aussi en marché cinq nouvelles variétés sur le marché québécois en 2006.

L'échinacée «Ruby Glow». (Photo Pierre McCann, La Presse)

Mais pas besoin d'attendre pour faire des découvertes dans ce domaine. La semaine dernière, je vous ai présenté quatre variétés récemment apparues sur notre marché. Aujourd'hui, je vous invite à découvrir «Ruby Glow», une plante d'environ 90 cm de hauteur. Ses pétales sont doubles, carminés, très foncés, du moins dans mon jardin, et le coeur de la fleur est doté d'un fin halo jaunâtre. Une beauté.

Comme son nom l'indique, «Little Giant» est un hybride plus petit que la plupart de ses cousins et ne dépasse guère les 40 cm de hauteur, ce qui permet de le placer plus en évidence, à l'avant de la platebande. Ses pétales sont assez foncés, du moins selon les photos promotionnelles qui, on le sait, ne sont pas toujours conformes à la réalité. Ses pétales sont légèrement froissés, ce qui lui donne un petit air gavroche.

Autre nain au royaume des géants, «Kim's Knee High» atteint une soixantaine de centimètres de hauteur, après deux ou trois ans de croissance. Ce cultivar obtenu en Caroline du Nord, il y a quelques années à peine, présente un coeur ou une tête énorme, de couleur bronze ou dorée, entouré de pétales roses qui pendouillent. Très intéressant. L'an dernier, mes plants ont fleuri en août.

«Sunrise» commence son spectacle estival en présentant ses pétales jaune vif. Puis peu à peu, le jaune s'estompe et la fleur devient blanchâtre, similaire aux variétés de couleur blanche. (Photo Armand Trottier, La Presse)

Par ailleurs, les amateurs de plantes panachées seront agréablement étonnés par le feuillage marbré de taches jaunâtres de «Sparkler», un cultivar mis en marché par la maison Terra Nova de l'Oregon. La plante atteint autour de 80 cm de hauteur et produit des fleurs de 8 à 10 cm de diamètre, de couleur rose plutôt pâle. Dernière découverte: la «Sunrise», dotée de gros pétales jaune foncé pâlissant au fur et à mesure que la fleur devient mature. Le plant atteint 60 cm de hauteur.

Rappelons que les échinacées sont des plantes faciles à cultiver. Elle peuvent pousser à la mi-ombre mais seront beaucoup plus florifères en plein soleil. Elles préfèrent un sol riche, bien drainé et fleurissent habituellement à partir de la mi-juillet dans la grande région métropolitaine. Les fleurs fanées sont décoratives et elles attirent les chardonnerets. Cependant, il est conseillé de les couper car cette taille peut provoquer l'apparition sporadique de nouvelles fleurs. La plupart sont rustiques en zone 4, parfois même en zone 3.