Le 1er juillet, fête du Canada, en prenant le petit-déjeuner, à quelques mètres à peine, dans ma mangeoire à tournesol, un gros-bec errant «petit-déjeune» lui aussi. Surprise, émerveillement, mais il faut le photographier absolument. L'occasion est excellente, mais...

Le 1er juillet, fête du Canada, en prenant le petit-déjeuner, à quelques mètres à peine, dans ma mangeoire à tournesol, un gros-bec errant «petit-déjeune» lui aussi. Surprise, émerveillement, mais il faut le photographier absolument. L'occasion est excellente, mais...

Pas question d'ouvrir la porte-patio: au moindre mouvement, il disparaîtra. Oui, notre gros-bec errant n'est pas très brave et la moindre chose le dérange.

Reste à faire la photo à travers la fenêtre, mais là, les résultats ne sont pas toujours bons. Le verre, avec le gaz antichaleur ou antifroid - c'est selon la saison - qui se trouve à l'intérieur fait comme un filtre et souvent rend l'image floue.

Je risque le coup quand même et sur le lot, j'en ai une de potable et ce matin, je vous l'offre.

Gros-bec

Le gros-bec errant est un oiseau qui nous vient du nord-ouest du Canada. Il a été observé pour la première fois à Montréal et à Québec à l'hiver 1889-1890. On vivait à l'époque une première invasion de cette espèce. On signale sa première nidification beaucoup plus tard, en 1940, à L'Assomption.

Aujourd'hui, le gros-bec errant est un résidant permanent du Québec. On le retrouve chez nous aussi bien en été qu'en hiver.

Durant la saison froide, les gros-becs vivent en bandes, sont querelleurs et très bruyants. En été, ils se font plutôt solitaires et discrets, probablement à cause des responsabilités familiales qui s'imposent.

Cet oiseau a un régime alimentaire très diversifié: il mange aussi bien les insectes que les graines et c'est probablement le meilleur baromètre qui existe pour détecter la présence de la tordeuse de bourgeons de l'épinette. S'il y a une grande concentration de gros-becs dans une forêt de conifères, vous pouvez être assuré que les arbres sont infestés de tordeuses.

Si le gros-bec porte bien son nom d'errant, il porte aussi très bien son nom de gros-bec. Son bec est extrêmement puissant et lui permet de broyer les noyaux de certains fruits pour aller chercher la précieuse graine cachée à l'intérieur.

Dans les régions plus au nord comme la nôtre, il niche en juin. C'est la femelle qui fabrique le nid pratiquement seule. À l'occasion, le mâle lui apporte quelques brindilles, mais c'est très rare.

La femelle pond trois ou quatre oeufs et pendant qu'elle les couve - une période de 14 jours - , le mâle se tient à proximité du nid et monte la garde.

Après l'éclosion, le mâle et la femelle nourrissent les petits qui quittent le nid une quinzaine de jours plus tard. Les oisillons sont dépendants des parents jusqu'à l'automne.

Le gros-bec n'établit jamais de territoire précis, il va en fonction de la nourriture qu'il découvre. Lorsqu'il est observé à un poste d'alimentation, rares sont les fois qu'il y retourne.

Le gros-bec est un oiseau qui fait 21,5 cm de longueur et possède une envergure d'ailes de 34,9 cm. Son poids se situe autour de 60 g. Si on le compare au merle d'Amérique, il est plus petit. (Un merle mesure 27,5 cm de long et son envergure d'ailes est de 41 cm. Il pèse 77 g.)

Le mâle a le corps jaune, la tête plus foncée, le sourcil jaune vif et les ailes noir et blanc. Son bec est jaune en hiver et vert pâle en été.

La femelle est plutôt brunâtre avec la nuque jaune et les ailes noir et blanc.

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Source: Atlas des oiseaux nicheurs du Québec méridional, Jacqueline Vincent