Curieusement, si le nombre de cheminées encore accessibles sur le territoire montréalais semble assez important, on ignore justement combien d'entre elles peuvent servir de lieu de nidification ou de dortoir faute... d'observateurs.

Curieusement, si le nombre de cheminées encore accessibles sur le territoire montréalais semble assez important, on ignore justement combien d'entre elles peuvent servir de lieu de nidification ou de dortoir faute... d'observateurs.

Rappelons que depuis l'exploitation industrielle de la forêt, la grande majorité des martinets ramoneurs a adopté nos cheminées pour y nicher. À l'origine, ces oiseaux élevaient leur marmaille dans les arbres creux. Mais le chauffage électrique, l'utilisation de pare-étincelles et de cheminées en métal, de même que l'élimination des cheminées désaffectées ont provoqué une crise majeure du logement chez le martinet. On considère même qu'à l'échelle canadienne, autour de 40 % des oiseaux ne peuvent nicher faute de place. Si bien qu'au cours des dernières décennies, la population aurait chuté de 95 % au pays.

Le SCF fait donc appel à vous pour déterminer avec plus de précision le nombre d'oiseaux sur le territoire québécois. Il suffit de découvrir dans quelle cheminée les oiseaux se réfugient.

Habituellement, après quelques cabrioles au-dessus du nid ou du dortoir, les martinets s'élancent par petits groupes dans la cheminée. Certains dortoirs, comme celui de la polyvalente de Mont-Laurier, la cheminée de l'usine Beautex à Saint-Georges-de-Beauce de même que celle de l'église de Saint-Placide, près d'Oka, offrent un spectacle impressionnant à cet égard.

La coordonnatrice du projet, Céline Maurice, explique que les populations des dortoirs sont à leur seuil minimal durant la période de nidification. Le nombre d'oiseaux y atteint un sommet quand les parents et les petits se joignent aux oiseaux non-reproducteurs, généralement en juillet. À cette période de l'année, on peut parfois compter plus de 100 oiseaux par dortoir et dans celui de l'usine Beautex, ce nombre pourrait dépasser les 800.

Règle générale, par beau temps, les oiseaux commencent à entrer dans leur cheminée 15 minutes avant le coucher du soleil, mais 30 minutes plus tôt si le ciel est nuageux. Si vous trouvez un dortoir, on vous demandera de tenter de compter les oiseaux qui s'y engouffrent.

Souvent confondus avec des hirondelles, les martinets sont de couleur noire, ils volent rapidement, de façon saccadée, bien au-dessus des immeubles, en émettant un petit cri strident.

Ceux qui veulent s'inscrire au projet peuvent contacter Mme Maurice par téléphone, sans frais au 1-866-576-6807 ou par courriel à l'adresse suivante: celine.maurice@ec.gc.ca.

Un dernier mot: Céline Maurice suggère aux amateurs intéressés par le martinet de visiter deux bons sites Internet. Le premier (https://ass.beauce.net.gobe/Martinet2005.htm) donne un décompte quotidien des oiseaux présents dans le dortoir de Beautex.

Le second est fascinant. Il s'agit du site de la Drifwood Association, au Texas, qui a installé une webcaméra dans une cheminée artificielle. Mercredi dernier, j'y ai vu des adultes nourrir leurs petits en direct. Cliquez https://chimneyswifts.org. Attention: les plans de cheminées artificielles présentés ne conviennent pas pour notre climat.