S'il n'y en a point encore, nous l'imaginerons en cascade, enclose de treillis, ponctuée de tonnelles couvertes de vignes et de roses. Suprême raffinement, elle prendra en tenaille une piscine sinon un spa où il fera bon s'ébattre ou lézarder en toute intimité avec l'être aimé.
S'il n'y en a point encore, nous l'imaginerons en cascade, enclose de treillis, ponctuée de tonnelles couvertes de vignes et de roses. Suprême raffinement, elle prendra en tenaille une piscine sinon un spa où il fera bon s'ébattre ou lézarder en toute intimité avec l'être aimé.
Puisque cet aménagement est associé au farniente, nous voudrons des matériaux sans entretien, quitte à faire le deuil d'un voyage ou deux dans le Sud pour acheter ce qu'il y a de mieux. Est-ce Dieu possible?
Excluons la pensée magique. La terrasse en bois périclite plus ou moins rapidement sans notre apport en huile de bras.
Le bois traité n'est déjà plus ce qu'il était avec la récente mise au ban, pour raison de santé, de l'ACC (arséniate de cuivre chromaté). Les traitements en vogue sont maintenant effectués avec du cuivre aminé quaternaire (ACQ) ou avec de l'azole de cuivre (AC).
Suprême raffinement, une terrasse en bois qui prend en tenaille une piscine.
Ces applications coïncident avec le constat d'un récent phénomène chez plusieurs grands fournisseurs de matériaux. Les agrafes à treillis et les étriers de métal standard utilisés pour consolider les charpentes corroderaient plus rapidement au contact de l'ACQ et de l'AC. Pour le contrecarrer, des fournisseurs nous offrent depuis peu des étriers et des treillis munis d'agrafes métalliques qui sont doublement galvanisés. Henri Turcot, propriétaire de Langevin & Forest, est circonspect et préfère orienter sa clientèle vers le treillis de cèdre non traité chimiquement.
Le bois traité est exclusivement vendu en pin dans certains Réno-Dépôt, mais il est constitué de SPF (épinette, pin et sapin), dans la plupart des succursales. Le traitement à l'ACQ ou à l'AC en usine a essentiellement pour objet d'empêcher la prolifération des champignons et des insectes nuisibles. À nous d'intervenir ensuite pour combattre le pourrissement en appliquant les hydrofuges recommandés. Et ce, sans tarder, dès que la terrasse aura séché au moins trois mois au soleil. La vraie corvée commence là et peut nous incomber chaque année ou presque si nous choisissons mal les teintures ou les scellants. Les pires courbatures et l'échec sont à prévoir si les éléments de structures trop bas ne sont pas amovibles.
Cèdre ou bois torréfié?
Vous êtes désemparé? Multipliez la facture par deux et optez plutôt pour le cèdre rouge de l'Ouest. Le tandem Réno-Dépôt et Rona en fait de plus en plus la promotion. Le cèdre résiste mieux à l'eau mais il n'est pas sans «tâches». Il tend à grisonner et à fendiller au contact du soleil si nous négligeons de le traiter comme il convient. Nous voilà encore avec du boulot sur les bras.
Pour le prix du cèdre rouge auquel il ressemble, le Groupe Lebel nous vend aussi le Dream Wood, un pin gris non chimiquement traité mais torréfié à très haute température dans ses fourneaux. Son pourrissement est passablement retardé par la destruction à chaud de la lignine du bois. Nous pouvons le teindre. Les treillis et les bois de charpente ne sont toutefois pas encore commercialisés. Le procédé lui donne des couleurs. Pour les préserver, nous devons toujours jouer du pinceau plus ou moins régulièrement en fonction de la qualité des produits achetés.
Exotisme ou plastique recyclé
Vous êtes dépité? Investissez deux fois plus que pour le cèdre et procurez-vous l'IPE chez Langevin & Forest. Provenant de l'Amérique du Sud, ce bois est commercialement vendu sous le nom d'Exodeck. Réputé imputrescible, il serait d'une dureté à toute épreuve, donc passablement plus résistant aux égratignures que le cèdre. Sa durée de vie sur une terrasse serait de plusieurs décennies.
L'IPE grisonne semble-t-il irrémédiablement, sans fendiller par contre. Il serait illusoire de vouloir le rafraîchir en le teignant puisque même l'acide des piles ne le pénètre pas. Il peut poser aussi un problème d'ordre moral à certains. Ceux qui militent pour la préservation des forêts tropicales refusent d'acquérir des bois qui ne sont pas estampillés par des organismes d'accréditation reconnus par eux. Le patron de Langevin & Forest, Henri Turcot, assure que l'IPE n'est pas en voie d'extinction et qu'il est fort répandu dans le Sud. Il reconnaît par ailleurs que son stock d'Exodeck n'est pas estampillé par les organismes évoqués. En insistant, nous pourrions obtenir du Exodeck estampillé FSC (pour Forest Stewardship Council) ou par un autre organisme de certification si nous payons des coûts additionnels pour une commande spéciale.
À prix équivalent, un matériau tout aussi durable existe non pas en bois mais en plastique postindustriel recyclé. Il s'agit de la planche bouvetée pour pontage Replast de Cascades. Teinte dans la masse, elle ne nécessite aucun entretien. En la posant, nous devons tenir compte du fait qu'elle se contracte au froid et se dilate à la chaleur. Si nous la strions accidentellement en déplaçant un fauteuil par exemple, nous pouvons la poncer.
Tous les éléments structuraux de charpente doivent cependant être en bois. Pour un prix à mi-chemin entre le cèdre rouge de l'Ouest et le bois traité, les grands marchands de matériaux nous offrent de la planche à pontage, faite d'un composé de fibre de bois et de matière plastique. Moins durable que le Replast, elle serait aussi inerte que le bois et se travaillait comme lui. Le produit actuellement vendu chez Réno-Dépôt est ontarien. Cascades usine à petite échelle depuis peu des composés de bois et plastiques qui ne devraient pas tarder à le concurrencer plus significativement.
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Langevin & Forest: 1 800 889-2060
Groupe Lebel: 1 866 235-9411