Au Service canadien de la faune, le biologiste Pierre Brousseau estime que les renards sont probablement en cause. En 2003, lors d'un recensement dans l'île, les scientifiques avaient constaté qu'une famille de renards roux s'était déjà installée près de la colonie, qui comptait alors 13 000 nids. De nombreux oiseaux avaient d'ailleurs commencé à déménager leurs pénates dans l'îlot voisin où l'on comptait déjà 2000 couples.

Au Service canadien de la faune, le biologiste Pierre Brousseau estime que les renards sont probablement en cause. En 2003, lors d'un recensement dans l'île, les scientifiques avaient constaté qu'une famille de renards roux s'était déjà installée près de la colonie, qui comptait alors 13 000 nids. De nombreux oiseaux avaient d'ailleurs commencé à déménager leurs pénates dans l'îlot voisin où l'on comptait déjà 2000 couples.

Autant d'oiseaux réunis au même endroit représente un garde-manger inespéré pour les prédateurs, du moins durant la période de reproduction. Il va sans dire que les palmipèdes n'apprécient guère leur présence. Et pour cause. L'îlot qui abrite maintenant les oiseaux est trop petit pour permettre la survie de renards sur une longue période.

Il n'est pas impossible, par ailleurs, que la progression de la végétation dans l'île de la Couvée ait pu aussi inciter la colonie à quitter l'endroit. Les goélands nichent habituellement dans des endroits où la végétation est constituée de graminées de petite taille.

Un seul renard...

M. Brousseau explique qu'il suffit parfois d'un seul renard pour que les oiseaux quittent un lieu de nidification pour s'installer ailleurs, comme cela s'est vu dans certaines îles du Saint-Laurent où se reproduisaient des oiseaux marins. Il y a quelques années, en face de Contrecoeur, près de Sorel, plusieurs milliers de couples de goélands à bec cerclé ont abandonné leur île pour la même raison.

Si le nombre de goélands à bec cerclé est en expansion au Québec, la population de la vallée du Saint-Laurent est stable depuis quelques années, autour de 110 000 couples. On compte une douzaine de colonies importantes dans les îles du fleuve, mais la plus considérable est celle de l'île Deslauriers, en face de Varennes, où nichent 100 000 oiseaux.

Souvent considéré comme un charognard, le goéland à bec cerclé est plutôt un omnivore qui dévore tout ce qui se présente à portée de bec. Il profite des frites ou du morceau de poulet que veulent bien lui offrir les badauds, mais il se nourrit aussi abondamment de poissons s'il en a l'occasion, de même que d'une foule de vers de terre et d'insectes notamment dans les champs fraîchement labourés ou les parcs publics. Il chasse aussi de nombreux petits rongeurs.

Souvent appelé à tort «mouette»- une famille d'oiseaux qu'on ne trouve pas dans la région métropolitaine-, le goéland à bec cerclé élève trois petits par année. Sa longévité est parfois considérable puisqu'un spécimen a déjà atteint l'âge vénérable de 31 ans et 9 mois en milieu naturel. Deux individus élevés en captivité ont même vécu respectivement 43 et 45 ans.