Difficile pourtant d'évaluer le budget moyen qu'un ménage consacre à sa passion verte, selon qu'il dispose d'un balcon en ville, d'un carré de pelouse ou d'un jardin campagnard, avec éventuellement serre, potager, verger, roseraie, plantes de collection et tout le matériel adapté.

Difficile pourtant d'évaluer le budget moyen qu'un ménage consacre à sa passion verte, selon qu'il dispose d'un balcon en ville, d'un carré de pelouse ou d'un jardin campagnard, avec éventuellement serre, potager, verger, roseraie, plantes de collection et tout le matériel adapté.

L'intérêt pour le jardinage s'est élargi à un public nouveau. Si, vingt ans plus tôt, ce loisir était considéré comme un peu dépassé, maintenant il est plutôt «tendance» d'échanger des boutures, de vanter la couleur de ses roses trémières ou de faire des kilomètres pour acquérir un pied de bambou ou un camélia rare.

L'arrivée sur le marché de plantes nouvelles a également contribué à ce mouvement vert. On assiste en effet à un engouement nouveau pour les plantes exotiques considérées jusqu'ici comme inadaptables sous d'autres climats.

C'est la suite d'une longue histoire puisque les Croisés avaient rapporté plusieurs variétés de roses, le jasmin et sans doute l'abricotier. Magellan est revenu d'Amérique avec le fuschia, les explorateurs du 18e siècle ont continué avec le bougainvillée, le bégonia, etc. Entre-temps les jésuites avaient trouvé en Chine le gingko biloba. Dans les dernières décennies du XXe siècle, les voyages lointains se sont démocratisés, entraînant une curiosité pour les coutumes locales mais aussi pour la flore que satisfont les importateurs et les pépiniéristes.

Toutes les grandes civilisations ont créé leur style de jardin. Nabuchodonosor a donné à l'histoire les jardins suspendus de Babylone, les Arabes ont importé en Andalousie la tradition des jardins clos en carrés animés par des fontaines, le règne de Louis XIV est symbolisé par le jardin à la française, aux vastes perspectives géométriques associant l'eau et le végétal.

Les Anglais ont entrepris de recréer une nature idéale au moment où l'industrialisation bousculait le paysage. Quant au jardin japonais, strictement organisé autour d'éléments minéraux, il serait le contrepoint de l'agitation sismique de cette région du monde.