(Rome) Les dirigeants du G7 se retrouvent cette semaine en Italie dans un contexte de fortes tensions internationales avec les guerres en Ukraine et à Gaza, et de turbulences politiques aux États-Unis et en Europe.

Le président américain Joe Biden et les autres chefs d’État ou de gouvernement des sept nations les plus riches du monde sont attendus de jeudi à samedi dans la luxueuse station balnéaire de Borgo Egnazia, dans les Pouilles.

Ce sommet intervient à un moment délicat, tant sur le plan mondial, avec les guerres qui font rage en Ukraine et à Gaza, que sur le plan politique, puisque M. Biden, le Français Emmanuel Macron et le Britannique Rishi Sunak sont tous confrontés à de périlleuses échéances électorales dans les semaines et mois à venir.

La cheffe de l’exécutif italien, Giorgia Meloni, dont le pays assure la présidence tournante du G7, a également invité une douzaine de dirigeants n’appartenant pas au groupe, du Turc Recep Tayyip Erdogan à l’Indien Narendra Modi. Le pape François sera également présent vendredi pour s’exprimer sur l’intelligence artificielle.  

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, attendu jeudi, demandera une nouvelle fois aux alliés occidentaux de l’aider davantage. L’armée ukrainienne, en manque de munitions et d’hommes, est à la peine, notamment du fait du retard pris dans la livraison de l’aide militaire occidentale.

Soutien à l’Ukraine

Les États-Unis poussent le G7 à accorder à l’Ukraine jusqu’à 50  milliards de dollars de prêts garantis par les intérêts des 300 milliards d’euros d’actifs de la banque centrale russe gelés par l’UE et les pays du G7.  

Mais de nombreuses questions demeurent, notamment celle de savoir qui émettrait la dette et ce qui se passerait si les avoirs étaient débloqués dans l’éventualité d’un accord de paix.

Une « Conférence de haut niveau sur la paix en Ukraine », son nom officiel, se déroulera en Suisse dans la foulée du G7.

Les États-Unis y seront représentés par la vice-présidente Kamala Harris. Fin mai, Volodymyr Zelensky avait exhorté M. Biden à y participer, estimant que son absence équivaudrait à « applaudir » Vladimir Poutine.  

En Italie, les dirigeants du G7 devraient également discuter de leurs préoccupations concernant le soutien de la Chine à l’expansion militaire de la Russie et de ce qu’ils considèrent comme une coopération croissante et inquiétante entre Moscou et la Corée du Nord.

La rencontre dure officiellement trois jours, mais les sessions de travail se termineront vendredi.

Un lieu isolé

Le sommet, auquel participeront également le Britannique Rishi Sunak, l’Allemand Olaf Scholz et le Canadien Justin Trudeau, doit également aborder la guerre entre le Hamas et Israël.

La semaine dernière, les dirigeants du G7 ont approuvé une proposition d’accord de paix prévoyant un cessez-le-feu immédiat à Gaza, la libération de tous les otages enlevés par le Hamas le 7 octobre, une aide accrue aux Palestiniens et la recherche d’une solution fondée sur la coexistence de deux États.

Le programme du sommet prévoit également des discussions sur les tensions dans la région indopacifique, ainsi que sur la sécurité économique, notamment les tensions commerciales croissantes entre la Chine et les pays occidentaux sur les technologies vertes.

Autres dirigeants annoncés en Italie, le prince héritier saoudien Mohammed ben  Salmane, les présidents émirati Cheikh Mohamed ben Zayed al-Nahyane, brésilien Luiz Inacio Lula da Silva et argentin Javier Milei, ainsi que le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres et des représentants du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale.

Tous les invités sont conviés à un dîner vendredi soir, ponctué d’un spectacle, au complexe hôtelier de luxe Borgo Egnazia, construit dans le style d’un village traditionnel.

Les mesures de sécurité devraient être extrêmement strictes autour de ce lieu isolé, choisi à dessein loin des manifestants et des journalistes, dont le centre de presse est situé à pas moins d’une soixantaine de kilomètres de là, dans la ville de Bari.