(Rome) Le Saint-Siège s’est officiellement insurgé contre un jugement d’un tribunal français qui a donné tort au cardinal Marc Ouellet pour le renvoi « sans motif » d’une religieuse de sa congrégation.

Selon les médias français, un tribunal de Lorient, en Bretagne, a tranché le 3 avril en faveur d’une religieuse, Sabine de la Valette, connue alors sous le nom de mère Marie Ferréol, qui avait été contrainte de démissionner des Dominicaines du Saint-Esprit, après une enquête des autorités vaticanes.

Dans un communiqué de presse publié samedi, le Vatican dit avoir appris la décision du tribunal uniquement par « la voie de presse ». Il a souligné qu’elle pourrait « donner lieu à une grave violation des droits fondamentaux à la liberté religieuse et à la liberté d’association des fidèles catholiques ».

Le Vatican a confirmé que le pape François avait mandaté le cardinal Marc Ouellet, alors préfet de la Congrégation pour les évêques, pour mener une enquête. À la suite de la visite du cardinal québécois, des mesures canoniques ont été prises contre Mme de la Valette, notamment son expulsion de l’ordre religieux qui l’avait recrutée il y a 34 ans.

La déclaration affirme que le verdict soulève aussi des questions importantes sur l’immunité dont bénéficierait Mgr Ouellet à titre de représentant d’un État souverain.

Le cardinal Marc Ouellet a d’ailleurs démissionné de ces hautes fonctions en janvier 2023, officiellement « en raison de la limite d’âge », alors qu’il était accusé d’agression sexuelle au Québec.

« Des divergences »

Les médias français ont rapporté que le tribunal de Lorient avait jugé que le renvoi de la religieuse était sans motif. Il a ordonné à Mgr Ouellet, à l’ordre religieux et à deux autres défenseurs de payer plus de 200 000 euros (plus de 293 000 $ CAN) au titre d’un préjudice matériel et d’un préjudice moral.

Le quotidien français Le Figaro fait état de « divergences quant à la gouvernance de cette congrégation religieuse, alors exprimées par Sœur Marie Ferréol, qui ont été avivées par des facteurs de personnalité » et ont pu mener à son exclusion.

Les condamnés ont porté la cause en appel.

Le Vatican enquête souvent sur les communautés religieuses et les diocèses à la suite de plaintes sur des inconduites sexuelles, des méfaits financiers ou autres types d’abus. Il considère que les mesures qu’il adopte sont de l’ordre de la régie interne de l’Église catholique.

Avec l’Agence France-Presse