(Berlin) Il y a « consensus » avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky pour que les armes fournies par les Occidentaux ne soient pas utilisées pour des attaques sur le territoire russe, a affirmé le chancelier allemand Olaf Scholz dans une interview dimanche.

« Il y a un consensus sur ce point », a déclaré Olaf Scholz interrogé par l’hebdomadaire Bild am Sonntag. Les alliés de l’Ukraine ont franchi de nouveaux paliers dans le soutien militaire à l’Ukraine en s’engageant à fournir notamment des chars lourds et des roquettes de plus longue portée.

Ces roquettes GLSDB (Ground Launched Small Diameter Bomb) pourraient quasiment doubler l’étendue du champ d’action de la force de frappe ukrainienne, selon le Pentagone qui a annoncé vendredi qu’elles seraient incluses dans un nouveau paquet d’aide militaire américaine.

Ces engins d’un petit diamètre tirés du sol peuvent atteindre une cible située à 150 km de distance et donc menacer des positions russes derrière les lignes de front.

Des chars lourds de conception occidentale ont également été promis à Kyiv qui s’attend à en recevoir « entre 120 et 140 » de différents pays. L’Allemagne livrera 14 chars Leopard 2 prélevés sur les équipements de son armée.

« Les chars allemands nous menacent à nouveau », avait déclaré jeudi Vladimir Poutine, établissant un parallèle entre sa campagne militaire en Ukraine et la guerre contre le nazisme, à l’occasion des 80 ans de la victoire soviétique contre les armées d’Hitler à Stalingrad.

« Ses paroles s’inscrivent dans une série de comparaisons historiques saugrenues qu’il utilise pour justifier son attaque contre l’Ukraine », a commenté Olaf Scholz dans Bild.

« Or, rien ne justifie cette guerre », a-t-il ajouté.

Avec nos alliés, nous fournissons des chars de combat à l’Ukraine pour qu’elle puisse se défendre. Nous avons soigneusement pesé chaque livraison d’armes, en étroite coordination avec nos alliés, à commencer par l’Amérique. Cette approche commune permet d’éviter une escalade de la guerre.

Olaf Scholz, chancelier allemand

Lors des échanges téléphoniques qu’il a pu avoir avec le président russe depuis le début du conflit, Vladimir Poutine ne l’a « pas menacé » personnellement, ni lui ni l’Allemagne, précise Olaf Scholz interrogé sur ce point par Bild.

L’ex-premier ministre britannique Boris Johnson avait affirmé dans un documentaire que le président russe l’avait « menacé » en mentionnant un tir de « missile ». Le Kremlin avait réfuté ces allégations.